A croire que j'ai pris un abonnement chez Pitchfork puisque ça fait deux semaines de suite que je place un "Best New Music" en album de la semaine. Mais force est d'admettre, que le label Warp frappe encore une fois très haut en signant cet artiste récemment embarqué dans la maison.
Sous le pseudo Bibio se cache Stephen Wilkinson un musicien qui a fait ses armes sur le label Mush Records avant d'embarquer chez les électroniciens Warp qui au passage est de moins en moins électroniques en proposant des artistes tel que Born Ruffians ou Grizzly Bear, préférant privilégier la qualité plutôt que le genre ce qui est tout à leur honneur. Pour en revenir à ce qui nous intéresse, c'est à dire Bibio, on a pas affaire à un débutant mais un artiste confirmé qui a étudié l'art sonique à l'université Middlesex de Londres puis a publié depuis le début des années 2000 5 albums avant Ambulance Avenue.
Et à l'écoute de son dernier album, on a envie que d'une chose, c'est d'écouter ses précédents opus tellement ce disque est d'une parfaite maitrise et a l'art d'explorer un panel musical sans tomber dans un pot-pourri de genres différents sans homogénéité et sans cohérence. Rien que pour cette performance rare, on tire notre chapeau bien bas à l'artiste! Car oui sur cet album il y en a pour tous les gouts, du folk, de la pop, du hip hop, et même du disco, rien ne vous sera épargné. Mais Bibio ne fait pas que de passer par tous les genres car il explore aussi les différentes époques en passant des années 70 aux années 90 avec une aisance qui doit faire un paquet d'envieux pour quiconque posera ses oreilles sur les douze titres où il n'y ni trop ni pas assez. On atteint là le juste équilibre et je tire encore un fois mon chapeau bien bas pour ça.
Malgré son enseignement électro, Stephen Wilkinson aime les guitares et le fait savoir, utilisé avec du Wah-Wah sur le disco/funky/romantique Jealous Of Roses qui n'aurait pas volé sa place sur la BO d'un policier américains 70's, tout en arpège sur l'émouvant Haikuesque (When She Laughs) ou encore amplifiées en usant de l'écho sur Abrasion qui n'est pas sans rappeler les Bee Gees du début avant qu'ils ne tournent en eau de boudin avec l'explosion du disco. Bibio le fait savoir et déclare sa flamme à l'instrument d'une bien belle manière.
Une fois l'album terminé on pourrait se poser la question, mais qui ne peut pas aimer au moins une seule piste d'Ambivalence Avenue? Exigeant mais pas pour autant inaccessible, le charme opère à chaque fois, même sur Fire Ant titre Hip Hop qui pourtant ne doit pas être son domaine de prédilection doit faire pâlir d'envie tous les meilleurs producteurs rap du moment. On est bien là dans l'avenue de l'ambivalence et de la diversité en étant parfois mélancolique, souvent belle et toujours réussie.
Ca fait deux semaines de suite que je tombe sur un grand album, Ambivalence Avenue est encore un choc, la belle surprise du mois de juillet, un album radieux qui tombe à point nommé qui ravira sûrement des tas de gens qui auront un tant soit peu le courage de s'acquérir ce formidable disque mais l'addiction risque d'être forte, vous êtes prévenu.
Sortie US : 22 juin
Sortie France : 29 juin
5 titres en écoute à droite.
2 commentaires:
excellent album, je l'écoute sans arrêt en ce moment et je crois qu'il va m'accompagner tout l'été.
De même Sunset Rubdown est complètement passé aux oubliettes depuis que j'ai découvert cet album. C'est dire...
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