Vendredi 26 février : Johnny Cash – Redemption Day

Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire… On aurait pu entonner par cette bonne vieille chanson en ce 26 février en l’honneur de Johnny Cash qui aurait fêté ces soixante-dix huit ans aujourd’hui. Mais voilà, cela fait maintenant six ans et des poussières que l’homme en noir nous a quitté, et pourtant, il continue à nous hanter avec de nouveaux albums issus des American Recordings débutés en 1994 avec le producteur Rick Rubin. A l’occasion de son anniversaire, sort aujourd’hui le sixième et dernier volume de cette collaboration qui s’est avérée aussi productive que de qualité permettant au grand homme de renouer avec le succès aussi bien critique que public. Comme les précédents on retrouve essentiellement des reprises beaucoup d’entre elles issus de la country ainsi qu’une composition originale intitulée I Corinthians: 15:55 reprenant un verset de la bible qui a toujours été très présente dans sa vie.

Issu des mêmes sessions d’enregistrement que le volume V qui se situe entre le décès de sa femme June Carter et le sien, la mort rôde tout au long de l’album. De cette voix grave et chevrotante, on garde cette impression d’être au bord du gouffre, Johnny Cash chante comme si à tout moment il entamait ces derniers mots, la fin étant de plus en plus proche. Ainsi, il confirme l’incroyable interprète qu’il était en prenant l’auditeur aux tripes dès les premières notes ouvrant avec ces funestes paroles : « Ain’t no grave gonna hold my body down ». Nous frappant à la tête comme une imposante massue, Cash nous met à terre par l’extraordinaire gravité et puissance qui se dégage de ce titre qui se révèle comme l’une des meilleures choses qu'il ai chanté ces dix dernières années.

L’album assume ce côté mélodramatique habitant ces trente minutes et certains pourront être gênés par tant de mise à nue de la part d’un artiste dont les jours sont comptés mais comment ne pas être touché par des paroles tel que For The Good Times en forme de testament à sa défunte femme à tout ce qui n’aurait pas eu le temps de lui dire (« Don’t look so sad, I know it’s over, But life goes on, and this old world, will keep on turning »).

Malheureusement, pour ce volume VI, Rick Rubin semble avoir fait les fonds de tiroir pour essayer de constituer un énième chapitre indigne de monsieur Cash et on se pose encore la question pourquoi on ne retrouve pas tous ces titres dans l’indispensable coffret Unearthed paru à sa mort, sensé regrouper tout le travail réalisé entre les deux hommes.

Néanmoins, on est encore loin d’un plantage total et les frissons sont toujours au rendez vous, le plus bel exemple excepté Ain’t No Grave reste cette reprise de Sheryl Crow en écoute aujourd’hui. Un morceau intense en clair/obscur où les refrains lumineux portés par la voix presque optimiste de Johnny Cash nuance avec ces couplets accompagnés par ce piano grave et magistrale, on espère alors que ce grand artiste à la vie tumultueuse aura trouvé son salut et sa rédemption dans cet autre monde auquel il croyait tant et qu’il nous donne envie de croire quelques instants.





Extrait de l'album : American VI : Ain't No Grave
sortie le : 26 février 2010
Label : American Recordings
Myspace

2 commentaires:

-Twist- a dit…

Néanmoins, on est encore loin d’un plantage total et les frissons sont toujours au rendez vous,
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Voilà, tout est dit. Et encore, moi je l'écoute avec un plaisir non feint cet album là. Dernier chapitre et épilogue. Il est temps de fermer le bouquin. Quel artiste. Et mille mercis à Rick Rubin.

dr frankNfurter a dit…

Pas encore eu le courage d'écouter l'album, l'odeur de formol est encore trop forte :(