Okkervil River a une importance toute particulière pour moi. En effet, c’est lorsque je découvris le groupe en 2005 que ma boulimie musicale pour les nouveautés indépendantes a pris le dessus. Je compris alors que ce n’était pas dans les magazines musicaux que j’allais dénicher les perles rares mais bien dans une multitude de blogs et de sites alimentés par des passionnés. C’était en 2005 et la chanson For Real me terrassait. A mes yeux, cette chanson est peut être l’un des 20 meilleurs titres de la décennie passée. Il y a tant de ferveur et d’émotions qui l’habite que les frissons ne cessent de revenir à l’écoute de ces quelques minutes troublantes. Ce titre était sur le brillant Black Sheep Boy, une œuvre qui naviguait entre folk et rock et qui nous délivraient 11 compositions de hautes tenues qu’elles soient nerveuses ou d’une simplicité et d’une beauté désarmante.
Depuis, bien que ces Texans gardent une place dans mon cœur, l’attente entre leurs sorties a disparues. Pourtant, ils ont toujours su garder une qualité constante dans leurs albums mais il manquait toujours quelque chose pour revenir sur leurs disques contrairement à Black Sheep Boy. Ce quelque chose se retrouve peut être dans I Am Very Far. Pour la première fois depuis 2005, on sent Will Sheff avancer. On palpe l’excitation qu’à pu provoquer l’enregistrement de certains titres (Wake and Be Fine et son armée de guitare). Okkervil River, pour la première fois expérimente et se met en danger, l’Americana disparait pour laisser place à un disque plus pop/rock, ils tendent d’ailleurs à se rapprocher de groupes comme Arcade Fire en créant un disque plein de fougue et de grandiloquence.
Quand I Am Very Far fait dans le rock, la(les) batterie(s) tabasse(nt) et les guitares semblent être une armée entière. On parle ici de 7 guitaristes pour enregistrer certaines parties de l’album ce qui explique le souffle épique qui le parcoure. Quand ils se font plus posés, les violons prennent le relais tutoyant alors les cieux. N’hésitant pas à tomber dans une certaine forme de dramaturgie, on reste pourtant captivé et passionné par ce nouveau souffle que Will Sheff a donné à son groupe. Ainsi, on est emporté par la tempête de violons qui conclue l’intense We Need A Myth.
Peut être cet album sera oublié d’ici quelques mois, peut être que l’on y retournera que très rarement, mais pour l’instant, Okkervil River réussit à nous faire vibrer de nouveau. Grâce à ce second souffle ils restent un honorable groupe indie qui malgré les années passées ne s’est pas encore endormi sur ses lauriers.
En écoute aujourd’hui, The Valley, un titre qui explose, qui réveille ! Ecoutez moi donc cette batterie omniprésente ainsi que ces sonorités électroniques annonçant un renouveau du groupe. En un seul mot, Euphorisant !
Extrait de l'album : I Am Very Far
sortie le : 10 mai 2011
Label : Jagjaguwar
En écoute dans le lecteur à droite
Pour :
Bon pour les oreilles
Le noise
Des oreilles dans Babylone
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Contre :
Playlist Society
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