Oh putain il fait chaud sous la
tente. C’est notre troisième édition et c’est bien la première fois qu’on se réveille
en sueur, la bouche asséchée, à cause du soleil malouin qui frappe comme
jamais. Après un petit café on se dirige vers la plage pour se manger une
galette à l’incontournable crêperie « Le corps de garde », notre
deuxième maison après la tente lorsque nous venons à Saint Malo. Parce que
c’est sacrément bon, on n’en fera pas trop la pub, surtout que cette année,
nous n’avons pas pu aller en terrasse et nous avons du nous coltiner les dessous
de toit qui restent sympathique au demeurant (y a des prises pour recharger son
portable !). Après avoir bien mangé, on se pose sur la plage en écoutant
le DJ set hautement sympathique de la station radar. Comme il fait beau on en
profite pour sauter du haut du plongeoir en attendant la venue de Bobby Loose qui restera seulement pour
la journée du samedi. Finalement, il arrivera en même temps qu’Ela Orleans, la première bonne surprise
de la journée. On ne connaissait pas mais la Polonaise basée à Londres arrive
sans mal à cadrer sa musique avec l’ambiance du moment. Ses chansons délicieusement
surannées et légères respirent le soleil et le sable chaud. Allongé dans nos
transats, on se délecte de ce premier concert plein de charme.
Sauf que le temps passe vite et il est déjà temps de retourner
aux navettes en nombre cette année pour faire transiter tous les poppies entre
les différents lieux du festival. On tire d’ailleurs notre chapeau à l’organisation qui a été efficace tout au long
de ces trois jours contrairement à beaucoup d’autres qui rament sur ce point. N’étant
pas du tout intéressé par Egyptology
qui est pourtant sur l’excellent label Clapping
Music, on décide de partir pour Veronica
Falls. Mais le panda est un sacré faignant, beaucoup trop influençable et
peu rigoureux. On loupera finalement les Anglais qui ont pourtant de solides
tubes dans les cartons au nom du saint Apéro…
On débarquera finalement sur le
site pour Savages, un groupe composé
de quatre filles signé sur le label qui monte : pop noire (Lescop). Bien que sur un label Français,
seule la chanteuse Jehnny Beth (échappée
du duo John & Jehn) l’est (son vrai
nom, c’est Camille Berthomier, parce
que Jehnny Beth c’est pas très très
Français hein!), les musiciennes, elles, sont toutes basées à Londres. Alors
bien sûr on a en tête des tas de groupes de Post Punk (Siouxsie and the Banshees comme le scandera Bobby Loose au groupe) mais ces jolies demoiselles font le boulot
et arrivent à jouer des chansons couillues en évitant de tomber dans le piège
du groupe trop girly. Toutes de noir vêtues, Savages enverra du gros bois durant son temps imparti. Si la
recette commence à tourner en rond au bout de 30 minutes, on gardera en tête un
set énergique et hargneux.
Arrive ensuite Lower Dens, les Beach House du pauvre (nan j’déconne roooh). Le quintet originaire
de Baltimore (comme Beach House)
vient défendre son deuxième album intitulé Nootropics.
Ce qui frappe sur scène, c’est que… Ca ressemble vachement à du Beach House quand même… Une impression qui
ne nous avait pourtant pas frappés à l’écoute du disque. Même style, même voix
on est jamais très loin du mimétisme. Seulement, le charme n’y est pas
contrairement à l’enregistrement studio et le groupe a du mal à s’imposer sur
scène. Complètement transparents, Lower
Dens enchaine les titres avec une mollesse qui donne envie de les baffer. Il
faudra attendre l’arrivée de leur tube Brains
pour réveiller la foule et pour que le concert décolle enfin. Malheureusement,
à ce moment là, nous ne sommes déjà plus très loin de la fin et c’est déçu que
l’on ressort de ce concert beaucoup trop mou pour éveiller un quelconque
intérêt.
Le samedi aura été la plus grosse journée en terme d’affluence,
normal c’est le jour où il y a la seule véritable tête d’affiche : The XX. Alors que les Fish & Chips
se tassent devant on reste un peu plus en retrait pour apprécier le show de mes
chouchous. Oui, The XX sont devenus
mes chouchous deux semaines avant La Route du Rock. Il aura suffi de lire une
interview chez Magic pour se rendre compte que ces personnes sont aussi intelligentes
que modestes, des jeunes gens paraissant adorables malgré le succès énorme du
premier album qui ne semble pas leur avoir monté à la tête. Il y a aussi ce premier
disque boudé jusque là mais qui a fini par dévoiler toute sa beauté et sa
magie. C’est donc complètement sous le charme que je viens assister à mon
premier concert des XX (émotion).
Armé d’un grand X comme visuel, The XX
arrive tout en noir. Le groupe commence alors à enfiler les perles comme si de
rien n’était. Loin d’avoir fait l’unanimité, ces jeunes poussins ont plus que
jamais divisé sur ce live comme pourraient le témoigner les 4 connards qui ont
gueulé « c’est de la merde » pendant les 5 premiers titres. Merci!
Cette attitude peut pourtant se comprendre. Le problème XX étant qu’ils ne se sont pas permis assez d’excentricités alors
que les moyens sont là. On s’attendait avec un mec si talentueux que Jamie XX derrière les platines à ce que
les chansons partent un peu plus dans de nouvelles directions, qu’elles soient
plus excitantes, mais non. Le trio reste trio et personne ne se doit de tirer
la couverture vers soit. On regrettera cette lecture faiblarde de Crystalised qui perd au passage sa rythmique
qui sonnait telle une chevauchée à la fois tragique et urgente. Crystalised mis à part, que pouvons nous
reprocher d’autres excepté ce manque d’audace (qui saoulera notre ami Bobby Loose où son nom va bientôt
prendre tout son sens) ? Pas grand-chose car les Anglais font le boulot.
Leur concert était beau, ils ont enchainé les chansons intemporelles du premier
disque et ont dévoilé de nouveaux extraits en tout point excitant. Il y a chez
ce groupe une finesse et un jeu bien à part qui le démarque des autres. Si on
apprécie leur musique, il est très difficile ne pas se laisser aspirer dans
leur bulle le temps d’une heure. On oublie tout le reste et on apprécie leur
musique si délicate. The XX est un
groupe insaisissable et finalement très difficile d’accès. Ce soir là, Ils
n’auront pas manqué à leur réputation en laissant un paquet de festivaliers sur
le carreau. Tant pis pour eux, le set achevé on a encore de grands X lumineux
dans les yeux.
Bien sûr, on croyait reprendre
notre dose de X avec Jamie le soir
même, nous permettant ainsi d’éviter les insupportables Breton. D’ailleurs, Bobby
Loose, lassé par The XX est
parti faire une sieste dans la tente histoire d’être au taquet pour le club de
l’escalier. C’est ballot, sa venue est annulée (il fallait bien une
annulation J). Bobby Loose et son pass
1 jour devra finalement nous attendre le reste de la soirée à la tente.
Bien sûr, Panda Panda est pas
content, il est même tout rouge et décide de partir au bar VIP boire une bière
à 6 euros (5.60 aux bars normaux : What The Fuck ?) avec Bobbie Rambo et Bobby KK (Bobby Love étant
parti avec sa love story bien sûr). On finit par se détendre en attendant la
venue de Mark Lanegan. Sauf que… On
avait oublié le petit Willis sur la
scène de la tour. On débarque donc un peu à la ramasse devant le phénomène
originaire de Chicago qui sera l’une des révélations du festival. Armé d’un
simple magnétophone, on découvre une voix rocailleuse, grave et puissante qui réveillera
tous les festivaliers moisis. La musique n’a beau pas être démentielle, Willis Earl Beal se démène sur cette
scène presque trop petite pour lui. Habité, on reste un peu circonspect au niveau
de la musique quasi absente mais le bonhomme beugle tellement fort que l’on
finit par se focaliser sur sa voix seulement. On ne fera pas la fine bouche
puisque Willis Earl Beal nous aura
finalement tous impressionnés et mettra enfin tout le monde d’accord dans le
public. Dommage que l’on soit parti au mauvais moment pour aller picoler !
Sans pause, Mark Lanegan
prend alors le relais. Alors Mark
Lanegan c’est un mec sympa et tout, c’est un ancien, il rigole pas mais on
s’en fout un peu. Sa performance la plus remarquable restera pour beaucoup ses
interventions dans Queens Of The Stone
Age. Bien que sa voix soit
remarquable, 5 minutes avant est passé un jeunot avec une voix tout aussi,
sinon plus, épatante que lui avec la fougue et la rage en plus. Mark Lanegan et la cinquantaine qui
pointe nous livrera un set digne d’une vieux rocker sur le déclin. Le groupe va
enchainer les morceaux mous du genou à notre grand désespoir lui qui est censé
être un pilier du grunge et du stoner rock. Ses morceaux à moitié disco ne
suffiront pas à nous sortir de notre torpeur et on finira par décrocher
totalement. Dommage, avec une discographie aussi conséquente que la sienne, Lanegan avait la possibilité de
proposer un concert bien plus excitant pour une heure si tardive.
Breton clôturera la soirée en venant jouer leur premier album sorti
cette année. Un premier album qui est d’ailleurs imbitable. Breton est typiquement le groupe pour
kids qui se veut être un groupe de rock indé respectable. Résultat, leur
musique est une soupe arrangée avec une multitude d’effets putes. On n’arrive toujours pas à comprendre quelle
sympathie on peut avoir pour eux. Dans la case Hype Anglaise on aurait
largement préféré Django Django qui
a au moins le mérite d’avoir sorti un album correct cette année. Du coup vous
vous en doutez, le concert était comme le disque (sauf que là on les voyait et
ils avaient des affreux sweat à capuche), c’était naze, bonsoir.
Lessivé, on rentre sur le camping, très vite, on est alpagué par
Bobbie Rambo qui réclame à boire on
lui laisse aller chercher le whisky resté dans la voiture (gentleman) en lui
promettant de déguster (un bien grand mot) avec elle, un verre de cette boisson
bon marché à son retour. 10 minutes plus tard, elle nous retrouve dans les bras
de Morphée et c’est ainsi que s’achève cette 2ème journée qui nous
aura convaincu qu’à de trop rares moments. Heureusement, le dernier jour
devrait être tout autre.
2 commentaires:
Ah, on sera pas d'accord sur ce coup-là : j'aime bien Breton et les ais vus en concert à La Rochelle, ils étaient excellents ... et pourtant, je ne suis plus un "Kids". Et l'album, sans être le chef-d'oeuvre de l'année, est plus qu'estimable (mieux que les affreux de WU LYF, et y a pas de mal). M'enfin, bon, c'est la vie, les goûts et les couleurs, etc ;)
Je préfère Wu Lyf même si je ne suis pas un grand fan non plus :)
J'ai vu que tu étais un grand fan de Breton, désolé mais pour ma part je trouve ce groupe insupportable!
M'enfin, bon, c'est la vie, les goûts et les couleurs, etc ;)
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