Par son style et plus simplement son nom, on aurait pu penser que Louis "Sabu" Martinez est né à Cuba mais il en est rien puisque c’est de la grosse pomme que ce percussionniste et amateur de jazz est originaire. Précoce, il jouera avec les plus grands dès ses 18 ans avec des artistes tels que DukeEllington, Count Basie ou Thelonious Monk déjà chroniqués ici mais c’est sûrement sa collaboration avec DizzyGillespie et de nombreux musiciens Cubain que Sabu a trouvé sa voie.
Quand sort Palo Congo, notre musicien a déjà 28 ans. Cela fait 10 ans qu’il tourne de groupe en groupe et cette expérience est déballée sur ce premier album solo de Latin jazz. Ce disque s’éloigne énormément des précédentes œuvres de jazz chroniquées puisque l’accent est mis en priorité sur les rythmes latin et chaleureux joués par Sabu. Cet album brille par l’absence de cuivres qui se contente de trois éléments centraux : les percussions, les voix et la guitare qui annonce les débuts de la Bossa Nova.
Palo Congo est un disque chaleureux et entraînant. Durant 40 minutes Sabu nous emmène dans les clubs populaires de Cuba. L’ambiance est festive et on se laisse prendre au piège par la cadence endiablée des congas. Cette danse affolante de percussions et les chants en cœur pourront aussi rappeler la musique tribale Africaine dans ses moments les plus primitifs.
Le disque est pour son époque et son genre assez fou. Les percussionnistes se déchaînent sur leurs instruments donnant au disque son aspect sauvage et défoulant. Revers de la médaille, ces 40 minutes de percussions qui sont parfois sans accompagnements peuvent finir par fatiguer l’auditeur voire l’abrutir. Par exemple, on peut entendre sur la chanson Simba un mec qui s’amuse à taper sur une putain de cloche et donc nos nerfs. Au contraire quand la guitare prend une place prédominante (au nombre de 3 chansons sur 8 seulement), c’est dans ces moments là que le plaisir devient intense.
Palo Congo est donc un album hautement sympathique, dépaysant, mais qu’on se voit mal écouter à répétition. Ce n’est pas inintéressant, bien au contraire mais on aurait aimé une plus grande diversité dans les chansons qui peuvent se ressembler lorsque Sabu se contente de ne mettre que des percussions.
A contrario des musiciens de jazz qui sortaient 5 disques dans l’année, Sabu était un économe. Peut être conscient que ses albums pouvaient être saoulant à forte dose, le monsieur ne sortira que 3 disques, un par décennie. Et puis à 48 ans, en 1979, il meurt d’un ulcère de l’estomac. Pas drôle et surtout pas de bol (ça c’est de la conclusion où je ne m’y connais pas).
Label : Blue Note
El Cumbanchero et Rhapsodia del Maravilloso en écoute à droite
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