Semaine 41 : Future Islands - On The Water [Thrill Jockey]





On avait laissé Future Islands à la fin de l’année 2010 avec une jolie 7ème place dans le classement des meilleurs albums. C’est avec plein d’espoir que nous attendions donc le retour de ces trois Américains tous droits venus de Caroline du Nord.

Avec un premier extrait prometteur intitulé Before The Bridge, le trio laissait penser qu’ils n’avaient pas perdu de leur talent pour écrire de bonnes chansons même si la nervosité qui parcourait leur précédent disque avait disparu au profit d’un son plus aéré mais aussi plus ambitieux. On ne vous mentira pas, ce troisième disque a ralentit la cadence alors que la voix de Samuel T. Herring se prêtait très bien à l’exercice du chanteur rock gueulard et classe. C’est l’un des gros points forts de ces musiciens, le chant a toujours était une des pièces maitresses, le chanteur a cette façon d’interpréter des textes avec un dévouement hors du commun. Chaque phrase, chaque mot est chanté avec ferveur au point de faire dans la démonstration. Ses exagérations vocales laisseront sans doute penser à certains une forme de posture mais ici, on croit en sa sincérité, on chante, on crie au monde tel un prêtre possédé. Bref, on adore sa voix rauque, puissante capable de partir dans des élans aussi bien de romantisme que d’héroïsme.
Bien sûr la voix ne fait pas tout, et on se souvient encore des lignes de basses brutes et obsédantes de leur précédent album, de ce mélange de mélancolie et de rythmes dansants qui parcourait de bout en bout In The Evening Air et plus simplement de la qualité exceptionnelle de chacune des compositions. Là encore pas de mensonges, On The Water est un cran en dessous. Contrairement à son prédécesseur, l’urgence qui habitait le groupe a laissé place à des esprits plus apaisés. Les lignes de basses sont toujours mises en avant mais le tempo a ralenti. Le groupe semble avoir mûri, peut être un peu trop vite. La voix, bien que toujours aussi impliquée se fait moins violente et les mots ne sont plus aussi raclés par sa gorge que par le passé. Mais ne tuons pas ces musiciens ! Pas encore, le groupe a tant à offrir, hormis le trop sage Where I Found You qui avait pourtant un potentiel indéniable et le morceau d’ambiance sans grand intérêt Tybee Island, le reste est encore une fois de haute tenue.

Il faudra accepter que le groupe a changé excepté sur Balance et Before The Bridge, ils ne nous font plus taper des pieds mais arrive encore à nous émerveiller surtout lorsqu’ils s’engagent vers ces tristes slow non dénués de surprises comme la voix de Jenn Wasner, chanteuse à ses heures perdues pour le groupe Wye Oak, qui vient le temps de The Great Fire mêler sa voix à celle de Samuel T. Herring. On apprécie aussi les violons faisant écho au célèbre titre de Devotchka (The Winner Is) ou encore cette orgue d’église sur Give Us The Wind et sa longue ascension vers les sommets. Si bien des atouts ont disparus de leur musique, ils leur restent encore de beaux restes, les surprenants arrangements, et la beauté de leurs compositions en tête.

Finalement, le principal défaut d’On The Water est surtout d’arriver après In The Evening Air, un album qui est encore aujourd’hui quasi-parfait (ouai ouai carrément). Pris à part, ce disque reste un bon disque, pas forcément de quoi crier au génie mais suffisamment pour qu’il mérite qu’on s’attarde dessus. Après avoir affronté les vents violents, il ne nous reste plus qu’à nous laisser bercer par ce long fleuve pas si tranquille que ça.





Sortie le : 10 octobre 2011
5 titres en écoute à droite.


Pour :
Cultural Fervent
...


Couci-couça :
La musique à papa
...

Contre :
...



Aucun commentaire: