On
avait laissé Future Islands à la fin de l’année 2010 avec une
jolie 7ème place dans le classement des meilleurs albums. C’est
avec plein d’espoir que nous attendions donc le retour de ces trois Américains
tous droits venus de Caroline du Nord.
Avec un
premier extrait prometteur intitulé Before The Bridge, le trio
laissait penser qu’ils n’avaient pas perdu de leur talent pour écrire de bonnes
chansons même si la nervosité qui parcourait leur précédent disque avait
disparu au profit d’un son plus aéré mais aussi plus ambitieux. On ne vous
mentira pas, ce troisième disque a ralentit la cadence alors que la voix
de Samuel T. Herring se prêtait très bien à l’exercice du
chanteur rock gueulard et classe. C’est l’un des gros points forts de ces
musiciens, le chant a toujours était une des pièces maitresses, le chanteur a
cette façon d’interpréter des textes avec un dévouement hors du commun. Chaque
phrase, chaque mot est chanté avec ferveur au point de faire dans la
démonstration. Ses exagérations vocales laisseront sans doute penser à certains
une forme de posture mais ici, on croit en sa sincérité, on chante, on crie au
monde tel un prêtre possédé. Bref, on adore sa voix rauque, puissante capable
de partir dans des élans aussi bien de romantisme que d’héroïsme.
Bien sûr
la voix ne fait pas tout, et on se souvient encore des lignes de basses brutes
et obsédantes de leur précédent album, de ce mélange de mélancolie et de
rythmes dansants qui parcourait de bout en bout In The Evening Air et plus simplement de la qualité exceptionnelle
de chacune des compositions. Là encore pas de mensonges, On The Water est un cran en dessous. Contrairement à son prédécesseur,
l’urgence qui habitait le groupe a laissé place à des esprits plus apaisés. Les
lignes de basses sont toujours mises en avant mais le tempo a ralenti. Le
groupe semble avoir mûri, peut être un peu trop vite. La voix, bien que
toujours aussi impliquée se fait moins violente et les mots ne sont plus aussi raclés
par sa gorge que par le passé. Mais ne tuons pas ces musiciens ! Pas
encore, le groupe a tant à offrir, hormis le trop sage Where I Found You qui avait pourtant un potentiel indéniable et le
morceau d’ambiance sans grand intérêt Tybee
Island, le reste est encore une fois de haute tenue.
Il
faudra accepter que le groupe a changé excepté sur Balance et Before The Bridge,
ils ne nous font plus taper des pieds mais arrive encore à nous émerveiller
surtout lorsqu’ils s’engagent vers ces tristes slow non dénués de surprises
comme la voix de Jenn Wasner, chanteuse à ses heures perdues pour
le groupe Wye Oak, qui vient le temps de The
Great Fire mêler sa voix à celle de Samuel T. Herring. On apprécie aussi les violons faisant écho au
célèbre titre de Devotchka (The Winner Is) ou encore cette orgue d’église sur
Give Us The Wind et sa longue
ascension vers les sommets. Si bien des atouts ont disparus de leur
musique, ils leur restent encore de beaux restes, les surprenants arrangements,
et la beauté de leurs compositions en tête.
Finalement, le
principal défaut d’On The Water est
surtout d’arriver après In The Evening
Air, un album qui est encore aujourd’hui quasi-parfait (ouai ouai
carrément). Pris à part, ce disque reste un bon disque, pas forcément de quoi
crier au génie mais suffisamment pour qu’il mérite qu’on s’attarde dessus. Après
avoir affronté les vents violents, il ne nous reste plus qu’à nous laisser
bercer par ce long fleuve pas si tranquille que ça.
Sortie le : 10 octobre 2011
5 titres en écoute à droite.
Pour :
Cultural Fervent
...
Couci-couça :
La musique à papa
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Contre :
...
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