En étant infidèle à Johnny
Hostile, Jehnny Beth ne pouvait faire meilleur choix de carrière. Si John & Jehn est un projet certes
honorable, Jehnny de son vrai nom Camille Berthomier va finalement connaitre
la reconnaissance internationale avec le girl band Savages.
On est d’ailleurs quelque peu étonné tant leur post-punk est des plus
classiques. Entre Joy Division et Siouxsie And The Banshees, Savages ne bouleverse pas les codes et
se contente d’appliquer une recette bien connue. Cependant, il faut reconnaître dans ce premier disque une hargne, une rage et une noirceur qui fait plaisir à
entendre surtout de la part d’un groupe Anglais. On décrie souvent l’Angleterre qui depuis
plusieurs années se traîne derrière les Etats Unis avec des groupes offrant une
musique policée et fade où chacun n’est que la pâle copie de son voisin. Dans
ce paysage musical morne, Savages, à
défaut de révolutionner quoique ce soit, est une alternative rafraîchissante qui réussit enfin à concilier la reconnaissance du public, de la critique et a un
tant soi peu d’exigence artistique.
Hormis la cause défendue ici, Silence
Yourself, est une belle démonstration de la part de ces quatre filles qui
en ont dans le paquet. Si l’on n’est pas béat d’admiration face aux
compositions de Savages, on apprécie
dans sa globalité le ton du disque nerveux de bout en bout en particulier dans
la seconde partie. A un Shut Up près
les 6 premiers titres n’ont rien d’éclatants. Les choses deviennent vraiment sérieuses
avec She Will où la guitare se fait
des plus saignantes et la voix de Jehnny
Beth toujours plus révoltée. Mais c’est bien le trio final qui risque de
mettre tout le monde d’accord avec un Hit
Me chaotique que même Jeffrey Lee Pierce n’aurait pas osé sortir, Husbands,
le tube incontestable joué à toute berzingue, tendu du début à la fin. Enfin, Marshal Dear est une pause nocturne bienvenue où piano et saxophone pleins d’élégances
viennent fermer de la plus belle manière ce premier chapitre.
On doute que Savages va
être le sauveur de l’Angleterre mais il a le mérite d’avoir une démarche
artistique honnête qui ne court pas après l’envie de jouer dans les stades à
coup de morceaux pompiers et gerbant. Rien que pour cela, le groupe mérite qu’on
s’attarde sur ce disque au réel parti pris.
Sortie le : 6 mai 2013
Label : Matador
Un titre en écoute dans le lecteur à droite
...
Couci couça :
...
Contre :
...
P.S : Ears Of Panda a une page facebook et il se passe pleins de trucs dessus donc si tu veux passer à l'occasion c'est ici : CECI EST UN LIEN : CLIQUE DESSUS
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire