J’aime Animal Collective, à la folie même et pourtant durant toutes ces années je ne m’étais jamais penché sur leurs amis Black Dice excepté sur l’EP Wastered où les deux groupes jouaient la même chanson mais les deux versions étant complètement différentes alors que la bande à Avey Tare et Panda Bear partait dans un trip mystique contemplatif de 12 minutes, Black Dice eux allaient à l’essentiel dans un morceau électro bricolo quelque peu étrange…Bref ça ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable à l’époque.
Repo change la donne et si les animaux repoussent les limites de la pop leur copains tentent de faire évoluer l’électro dans des territoires jamais explorés jusqu’ici. Si parfois ils m’ont fait penser à The Chap pour ce côté bricolo, ça s’arrête là car on ne sait jamais vraiment où ces garçons veulent aller. Les premières écoutes sont éprouvantes surtout au casque au point de vous donner la nausée me rappelant le jour où j’avais posé l’oreille sur frankie teardrop 10 minutes pendant lesquelles votre cœur est martelé par cette boite à rythme avant que Vega finissent par bousiller vos tympans à l’aide de son cri cauchemardesque. Black Dice se pose finalement ici, digne successeur de Suicide dans l’expérimentation, bien sûr Repo n’a pas la même portée que cet album mais les mêmes ambitions, aller de l’avant pour atteindre quelque chose de neuf.
Finalement, après avoir passé les premières écoutes à tâter le terrain et prendre ses marques, on à là tout simplement un disque d’éléctro, dansant, et festif comme le cartoonesque et rigolo Glazin ou le tribal La Cucaracha qui fera bouger vos fesses à l’aide de ses tambours déchainés et ses voix primitives. Black Dice nous convient à danser sur cet éléctro tordu à grand renfort de machines et de logiciels permettant de produire des sons jamais entendu ailleurs mais on voit mal quelqu’un prendre son pied s’il n’a jamais été initié.
Voilà un disque vraiment à part difficile à critiquer au final, sûrement pas fait pour tout le monde, peut être un peu fourre tout il est vrai. On passe par exemple de Chicken Shit qui sort les grosses basses et faisant monter la pression petit à petit avant de sortir les grosses distorsions et autres saturations et juste après, on a le droit à Vegetables qui ressemble un peu à du Animal Collective version Sung Tongs mais là encore assez barré.
On a peut être bien là, la musique pour les futurs d’jeuns, la musique des années 10 ou 20 sur laquelle vos futurs gosses danseront alors que nos parents sont dans l’incompréhension totale si vous leur faites écouter My Girls d’Animal Collective et pour éviter à votre tour ce coup de vieux écouter le et vous pourrez leur dire « écoute gamin t’es bien gentil mais je connais ça depuis un paquet d’années… » Repo est il un album précurseur ? Peut être, peut être pas mais unique en son genre et c’est surtout pour ça qu’il faut l’écouter. Sur la pochette on peut lire « aller là où de nouvelles expériences vous attendent », tout est dit.
Sortie le 7 avril
5 titres en écoute à droite
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