Jeudi 15 septembre : St. Vincent - Strange Mercy



Un refrain entêtant, des guitares agressives, des synthés distordus, des rythmiques en contretemps… Chloe In The Afternoon, première chanson qui ouvre cet album, suffira à convaincre l’auditeur averti qu’Annie Clark n’a pas changé de cap. En effet avec ses deux précédents disques, la belle aura réussie à laisser son empreinte dans le paysage de la pop actuel. St. Vincent n’a pas son pareil pour réussir à créer une musique faite à la fois de mélodies imparable et d’expérimentations sonore en tout genre.

Strange Mercy ne déroge pas à la règle, au contraire, jamais sa musique n’aura été aussi exigeante. Excepté le single Cruel, titre en or qui ne manquera pas de faire trémousser nos fessiers, le reste du disque est relativement calme, et si une beauté évidente se dégage de ses compositions, il faudra accepter la présence des déflagrations sonores et des égarements mélodiques dont certains instruments font preuve mystifiant un peu plus ses chansons. C’est aussi tout ce qui fait le charme  de ce disque, qui lui donne un supplément d’âme et qui permet d’écouter un disque aussi singulier. Strange Mercy est un album cotonneux, on s’y sent bien mais il se cache à l’intérieur une multitude d’épines qui gardent l’assistance éveillée.

La grande qualité de ce disque est cette capacité à se renouveler. A chaque composition, Annie Clark tente d’innover et de surprendre l’auditeur. On aime cette étrange guitare tournant en boucle sur Surgeon et virant peu à peu à la psychose au point de hanter nos esprits, ou encore, le final de Nothern Lights qui nous rappelle les folies expérimentales de Dan Deacon. Bien sûr, ce disque n’est pas un fourre tout, et l’on retrouve quelques idées constante tout au long de l’écoute. Les chœurs de princesses (névrosées ici) de l’univers Disney (une de ses principales références sur Actor) et surtout la guitare, pièce maitresse de ce disque, sont omniprésent.

Plus rock qu’à son habitude, Annie Clark propose une utilisation vraiment intéressante de son instrument fétiche. En alternant des sons clairs avec des sons très saturés, la miss fait très vite basculer sa musique d’une douceur et d’une plénitude totale à une folie qui frôle la schizophrénie. Malheureusement, ces revirements mélodiques se font parfois sur le tard, et l’ambiance qu’elle tente parfois de poser ne prend pas. En particulier sur la fin du disque où l’on est tenté de couper court à l’écoute. Seul Year Of The Tiger, magnifique conclusion saura nous faire patienter.

Au fond, on préférait Actor, plus direct, plus instinctif et marqué par un plus grand nombre de titres fort. Seulement, Annie, c’est Annie. Son joli minois suffit à nous faire fondre (voir vidéo ci dessous) et sa musique si atypique finit par nous rendre indulgent. Qu’importe si Strange Mercy souffre de la comparaison avec son prédécesseur, ce troisième album reste un excellent cru.

En écoute aujourd'hui, Year Of The Tiger, un morceau relativement sage par rapport à ses petits copains mais rattrapé par son incroyable beauté.




sortie le : 12 septembre 2011 
Label : 4AD
En écoute dans le lecteur à droite 


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