Cette grande folle nous avait fait poireauter ces trois dernières années, travaillant sur de multiples collaborations Antony Hegarty a laissé trainer sa voix un peu partout… Que ce soit du côté de chez Bjork ou de Marianne Faithfull, chez les très « gais » et excellent Hercules & Love Affair ou encore accompagnant Lou Reed pour son live Berlinois. Mais pas de Johnsons en vue… Finalement on a eu de ces nouvelles l’année dernière avec l’EP Another World annonciateur de l’album à venir. 20 minutes d’inédits discrètes au possible, sans envolées, excepté sur le Shake That Devil qui finissait batterie et cuivre en première ligne.
Antony & The Johnsons ne changent pas une recette qui gagne, on retrouve les mêmes ingrédients que sur I Am A Bird Now seulement, les envolées ne sont plus là, il n y a plus de ces moments héroïques et passionnées comme sur Hope There Someone où le piano s’emballait porté par les cœurs amplifiés d’Antony. Les arrangements se retirent un peu plus de la lumière laissant même le chanteur seul sur le quasi A Capella Dust And Water. Du coup, plusieurs écoutes sont nécessaires pour rentrer dans cet œuvre tant les choses ne sont pas aussi évidentes qu’avant. Cette impression d’un album à la réussite moindre est renforcée par l’absence de single.Cependant c’est ce qui fait toute la force de cet album, Monsieur Hegarty n’est pas tombé dans le piège de la grandiloquence dosant à point les arrangements sur chaque morceau, même si parfois on peut se demander l’utilité de violons à tel ou tel endroit ne rajoutant rien de plus à une composition.
Il en est de même pour sa voix, pièce maitresse de The Crying Light qui n’en rajoute pas des caisses au niveau vibrato et autres effets qui usés à outrance peuvent vous dégouter en un rien de temps… Car mon dieu ! Cette voix incomparables, à toutes autres, capable de vous transcender, cette voix joue définitivement dans la catégorie des grands. A l’entendre on a l’impression que Antony Hegarty a souffert dans sa vie et nous la transmet à travers sa voix androgyne, il y a une telle intensité sur certains morceaux tel qu'Aeon, une merveille de plus en plus intense sur quatre minutes et trente cinq secondes à vous foutre un frisson dans l’échine pour le reste de votre vie.
L’ensemble étant plus homogène au final, cet album est équivalent à son prédécesseur, œuvre délicate à la sensibilité à fleur de peau, Antony & The Johnsons nous livre en quarante minutes chrono de quoi être dépressif un dimanche après midi quand la nuit tombe et que la pluie viens frapper à votre vitre comme c’est le cas aujourd’hui. Espérons cette fois ci qu’il ne faudra pas attendre trois ans de plus pour avoir le droit à un nouvel album à la beauté inégalable.
Sortie le 2O janvier 2009
5 titres dans le lecteur deezer à droite.
Le clip d'Epilepsy Is Dancing réalisé par les frangins Wachowski que je trouve super laid au passage...
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