Mardi 30 août : Other Lives - For 12

En 2009 sortait Reservoir, un premier coup de maitre signé par les Londoniens de Fanfarlo. Malheureusement le trop plein de références leur avait permis de n’avoir que quelques encouragements en lieu et place d’un plébiscite mérité. En 2011 sort Tamer Animals, un premier essai signé par les Américains d’Other Lives. Bien que n’ayant pas grand-chose à voir au final, ce disque souffre lui aussi de la comparaison d’illustres prédécesseurs à tel point que cela en devient embarrassant. Patrick Watson, Midlake, The National, Grizzly Bear, Arcade Fire, Get Well Soon… Faire la liste de toutes les influences du groupe serait trop long.

Bon, je suis un poil agacé car ce disque rencontre un certain succès comparé à Reservoir ce qui est prometteur pour l’avenir du groupe. Néanmoins, j’ai bien aimé, et puis il possède un argument de poids qui a dû peser dans la balance. Au-delà de l’influence de tous ces groupes indé, il y en a une qui se fait particulièrement ressentir, celle de Morricone. Contrairement à Danger Mouse qui lui a rendu un hommage semi-raté en rappelant bien plus l’esprit de Jean Claude Vannier (ce qui est cool aussi) que du maitre Italien. Ici, les ficelles sont beaucoup moins grosses (l’objectif n’est pas le même, il faut l’avouer), la musique d’Other Lives se fait bien plus aérienne, qu’elle soit folk ou plus pop. La plupart du temps, accompagnés d’un véritable orchestre de musique classique, les musiciens convoquent les grands espaces sur une tonalité des plus dramatiques. As I Lay My Head Down ressemblent à la bande sonore d’un western, une chevauchée dans les plaines du Midlake euh... midwest, c’est principalement à cette Amérique historique que nous fait penser Other Lives.

Tamer Animals est un beau disque mais qui sonne parfois un peu toc, sans vraiment le vouloir, le groupe a réussi à signer une œuvre aussi jolie qu’agaçante. Deux choix se présentent, soit vous vous laissez emporter par cette musique qui est comme une bouffée d’air frais, soit vous finissez écrouler par le poids de tant de références si prestigieuses.En écoute aujourd’hui, For 12, un titre à la Radiohead (tiens encore un !) rappelant l’époque d’Amnesiac où les violons et les guitares dessinent un paysage aride sous nos yeux comme le groupe l’a si bien fait dans le clip à visionner ci dessous.





Extrait de l'album : Tamer Animals
sortie US le : 10 mai 2011
sortie Europe le : 29 août 2011
Label : TBD
Myspace
En écoute dans le lecteur à droite.

Pour :
Ce que j'écoute
Interlignage
Gonzaï
Sensation Rock
A l'écoute
Du son
Mes Critiques / Playlist Society
Black Box Baby
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Contre :
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Lundi 29 août : Beirut - A Candle's Fire

Oui, je l’avoue, il y a tricherie. Techniquement, le disque est sorti le 2 août en digital tout ça à cause d’affreux pirates qui ont poussé Zach Condon à livrer son troisième album un peu en avance, mais bon ça tout le monde s’en fout dans le fond. Ce qui nous intéresse, c’est bien la musique du californien qui a su conquérir beaucoup de Français. Sa musique, inspirée parfois des Balkans ou même de notre cher pays a en effet permis à ce petit prodige de 25 ans de rencontrer un joli succès sur notre territoire. A l’occasion de sa sortie physique, il est temps de revenir sur un disque qui sera déjà tombé dans l’oreille de nombreuses personnes mais qu’importe, The Rip Tide le mérite amplement.

Dès les premières minutes nous tombons dans un univers bien connu, l’accordéon, la batterie et les trompettes sonnent comme une fanfare, celle du quartier qui réunit petits et grands. Le savoir faire est là, une seule écoute suffit pour nous rappeler à quel point Beirut nous avait manqué depuis son double EP, March Of The Zapotec / Holland datant déjà de deux ans et demi. La suite arrive avec Santa Fe qui renvoie justement à Holland, une collection de morceaux électroniques, où Condon y injecte encore une fois une ribambelle d’instruments à vent comme il en raffole.

La suite est du même acabit, si vous avez aimé les précédents disques, vous aimerez celui-ci auquel on ne pourra sûrement pas reprocher la faiblesse des compositions tant l’artiste fait preuve une nouvelle fois d’une inspiration mélodique qui force le respect. Cependant, The Rip Tide nous laisse sur notre faim. En sortant un Best-of de tout ce qu’il a pu faire jusqu’ici, Zach Condon laisse l’esprit d’innovation en studio pour nous offrir seulement une poignée de chansons bien troussées.

Bien qu’il soit encore capable de nous surprendre comme sur les débuts de Goshen et son piano intimiste ou The Peacock et sa lente ascension émotionnelle, le californien se croit obligé de foutre des trompettes partout ! Il est dommage de constater qu’après seulement trois disques certains automatismes se soient installés dans sa musique. Après avoir surpris son monde avec Gulag Orkestar, on est aujourd’hui en rien étonné, excepté par son talent indéniable pour écrire de bonnes chansons.

Et si cet album Best-of était une façon de tourner une page afin d’en mieux écrire la suite ? On l’espère, voir Zach Condon explorer de nouveaux territoires vierges serait le plus beau cadeau qu’il puisse nous offrir car tout le monde le sait, Beirut n'a pas besoin de ses artifices pour briller. En attendant, délectons nous de The Rip Tide qui, mine de rien, est un fantastique album pop.

En écoute aujourd’hui, A Candle’s Fire, une entrée en fanfare qui résume à elle seule toute la carrière (ou presque) de ce groupe si atypique.


Extrait de l'album : The Rip Tide
sortie digitale le : 02 août 2011
sortie physique le : 30 août 2011
Label : Pompeii
En écoute dans le lecteur à droite

Pour :
Loud Shouting
Ecoute donc ça
Bring Your Jack
Slash-Taste
Sensation Rock
Soul Kitchen
Lcassetta
Blogothèque
Musique-Indie
So Why One More Music Blog?
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Couci-couça :
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Contre :
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Lundi 22 août : Ganglians - Sleep

Ganglians, c’est l’histoire d’un rendez-vous manqué. Croisé il y a quelques temps à l’occasion d’un concert gratuit, leur musique avait fait le même effet que l’ombre de ce grand arbre qui me protégeait alors des rayons menaçant d’un soleil un peu trop insistant lors de leur performance. A la fois estivale et rafraichissante, la musique de ce trio californien avait été plus qu’un moment agréable passée en leur compagnie mais définitivement un groupe à suivre. Seulement voilà, bien que possédant leurs deux premiers albums, le temps, la motivation et l’oubli ont joué leur rôle, laissant ces deux premiers disques dans les fins fonds de mon disque dur.

La sortie de leur troisième album est donc une bonne occasion pour rattraper mes erreurs et pourquoi pas me plonger une bonne fois pour toute dans leurs débuts. Malheureusement, à moins que ma mémoire flanche, ce disque n’est pas réellement ce à quoi je m’attendais. Croyant me trouver face à un groupe de pop garage, on tombe finalement sur un disque pop, un peu garage certes mais aussi teinté de psychédélisme, de rock, de chansons plus ou moins lumineuses et aussi un tas d’autres trucs dont je serai incapable de donner un nom. Sur le papier cela paraît alléchant seulement, la sauce ne prend pas à chaque fois. Par exemple, Things To Know bizarrerie 80’s que n’aurait pas renié Ariel Pink ne trouve pas vraiment sa place sur ce disque où se côtoie tout et n’importe quoi.

Arrivé à terme de ces 56 minutes (ha oui quand même…) on en sauvera finalement que la moitié, les préférant quand ils restent proches des souvenirs tels que je les avais fantasmé. Ganglians reste un groupe sympathique mais dont la confirmation n’est pas pour tout de suite malgré quelques pics de créativité (l’envoûtant California Cousins tout droit échappé des récentes sessions de Kurt Vile). Au risque de passer à côté de grandes œuvres, on attendra leur prochain effort avant de se replonger dans la discographie de ce groupe sympathique mais plutôt inoffensif.

En écoute aujourd’hui, Sleep, un des rares titre fort de ce disque, une comptine envoûtante emportée par un brasier de guitares sur les refrains. Pop et psychédélisme sont au rendez vous pour nous offrir un moment plein de charmes.



Extrait de l'album Still Living
Sortie le : 23 août 2011
Label : Lefse
Myspace



Pour :
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Couci couça :
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Contre :
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