jeudi 25 octobre : Titus Andronicus - Local Business

On ne les avait pas vus venir ! Auréolés de deux disques Punk Rock d’une redoutable efficacité, les Américains de New Jersey avaient la lourde tâche d’égaler The Monitor, un album concept épique, qui enchainait les hymnes avec aisance. De quoi faire jalouser tous ses concurrents directs.

Malheureusement, à l’écoute de Local Business, on ne peut que regretter la baisse d’ambition assez flagrante. Si Titus Andronicus sait encore écrire des chansons à tiroir, les riffs ne font pas automatiquement mouche comme ce fut le cas sur leurs précédentes compositions. La faute première revient à la production banale de Kevin McMahon, pourtant déjà à l’œuvre sur The Monitor, mais qui a choisi un parti pris assez étonnant. Alors que les guitares étaient auparavant abrasives et puissantes, ici, tout parait mollasson. C’est simple, on a l’impression que ce disque a été enregistré à l’arrache ou plutôt en une prise comme une bande de potes qui était là avant tout pour s’amuser. Alors oui, ça frappe, ça mouline du poignet mais comparé à leurs deux précédents essais, on n’a plus cette impression de s’en prendre plein la poire.

Il faut aussi avouer que les compositions sont beaucoup moins réjouissantes et efficaces que par le passé, voire lambda par moment. L’album s’écoute sans difficultés mais une fois terminé, il nous manque cruellement de souvenirs marquants pour avoir envie d’y retourner. Local Business est un disque sympa mais anecdotique qui manque de fougue et de passion. On était en droit de s’attendre à beaucoup mieux de la part de Titus Andronicus qui a clairement fait de mauvais choix quand à la direction que devait prendre l’album.


Sortie le 22 octobre 2012
Label : XL Recordings
En attendant le titre en écoute dans le lecteur à droite, une vidéo.

Pour :
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Couci couça :
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Contre :
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Semaine 42 : Godspeed You! Black Emperor - 'Allelujah! Don't Bend! Ascend!


C’est à la fin de l’année 2006 que je fais connaissance avec le groupe déjà culte Godspeed You! Black Emperor.  Avec seulement trois albums à leur actif, le groupe se sera imposé comme une figure incontournable des années 2000. Refusant de participer au traditionnel circuit promo, le groupe a toujours été catalogué comme extrémistes que ce soit dans sa musique ou dans les idées véhiculées. Chaque disque a été l’occasion pour ces 8 Montréalais d’exposer leurs idées sans compromis qui leur vaudra d’être catalogué d’anarchistes, voire de terroristes. Mais à l’époque, je m’en foutais un peu de tout ça, on est à la fin de l’année 2006 et alors que Joanna Newsom sort un des albums les plus marquants de ma petite vie, un second fait irruption : Yanqui U.X.O.

Loin d’être un grand fan de la musique dite post-rock (soit des groupes qui étirent le morceau sur des durées indécentes), rare sont les albums qui m’auront autant touché.  Pendant plusieurs mois, Ys et Yanqui U.X.O. auront été mes seuls compagnons. Etrangement ces deux disques se faisaient écho. Hormis la longueur des compositions (oscillant entre 7 et 17 minutes pour YS et de 6 à 22 minutes pour Yanqui U.X.O.), on retrouvait Steve Albini aux manettes avec plus ou moins d’implication. Enfin, et le plus frappant, c’est surtout la tristesse et la beauté que dégageaient chacun de ces disques qui les rapprochaient. Tandis qu’on apercevait une lueur d’espoir dans la musique de Joanna Newsom, Godspeed You! Black Emperor peignait un monde en train de s’écrouler. Tragiques, sans jamais tomber dans le mélo, ces deux disques avaient réussi à me bouleverser, les faisant ainsi rentrer dans mon panthéon personnel. Malheureusement, alors que Joanna Newsom continue son épopée folk (un excellent troisième et triple album de deux heures est paru en 2010), Godspeed You! Black Emperor avait annoncé sa séparation en 2003. Fatigué par le cercle infernal des tournées et en absence d’un discours fort, ils avaient préféré se séparer.

Laissant un trône vacant, une multitude de groupes post-rock nés sur les cendres de ces Canadiens devenus sacrés tenteront de s’imposer comme le nouveau chef de file en vain. Pas une larme, pas un frisson, rien. Seul Godspeed You! Black Emperor aura été capable de provoquer en moi des sensations aussi fortes. Les années passèrent et l’intérêt pour ce genre faiblit au point de s’en désintéresser totalement mais la surprise vint en 2010 quand le groupe annonça se reformer pour une poignée de concerts. Bien que tous espéraient voir le retour de cette formation avec un cinquième album studio, le groupe, qui n’est pas du genre à enregistrer pour le plaisir, laissait les fans dans le doute. Mais v’la t’y pas que le 1er octobre on apprend que le groupe a enregistré un nouvel album! Et qu’ils le vendent déjà sur le lieu de leurs concerts! Et qu’il sera disponible le 15 octobre pour tout le monde!
'Allelujah! Don't Bend! Ascend! est donc leur quatrième album studio et fait écho au printemps érable survenu au Québec cette année. La première chanson intitulée Mladic (en référence à Ratko Mladić, arrêté en 2011) est d’ailleurs un cri de rage et de colère, un cri vrombissant qui s’élève un peu plus au fil des minutes. La première chanson passée, le constat est évident, bien qu’elle soit d’une violence qu’on a rarement connue chez eux, Godspeed You! Black Emperor revient là où ils avaient laissé les choses ce qui est peu étonnant puisque les deux titres phares du disque ont été écrits il y a de cela 10 ans et même joués lors de leur dernière tournée. Les deux titres inédits (le disque contient donc 4 pistes si tu sais compter) sont des plages plus expérimentales qui lorgnent du côté de la musique drone. Alors que Their Helicopters Sing est un enchevêtrement de notes dissonantes soutenues par un inquiétant bourdonnement, Strung Like Lights at Thee Printemps Erable ne garde que ce fameux bourdonnement qui s’intensifie avant de laisser place à un silence lui aussi peu rassurant. Loin d’être barbants (alors que bon la musique drone c’est comment dire… relou ?!), ces deux morceaux qui viennent se caler entre les chansons de 20 minutes chacune instaurent cette ambiance quasi religieuse et nous plongent encore un peu plus dans ce disque hautement immersif.

Une fois de plus tout y est question d’ambiance, Godspeed You! Black Emperor ne fait pas des disques qu’on écoute au boulot en fond sonore mais avec un casque en ne faisant rien de préférence. L’absence de chant permet de mieux atteindre cet état contemplatif et de s’évader dans cette musique qui a sûrement le don de véhiculer en chacun de nous une imagerie différente. We Drift Like Worried Fire, sommet de l’album, est sans aucun doute la chanson qui va le mieux dans ce sens. C’est d’ailleurs le titre qui nous ramène le plus vers Yanqui U.X.O. Moins enragé, malgré certains passages pleins de fougue, on retrouve cette mélancolie presque latente provoquée le plus souvent par le violon tragique de Sophie Trudeau. Cependant, on ne retrouve pas cette impression de défaitisme, jamais les Montréalais ne baissent les bras et l’instrumentation plus combattive est là pour nous le rappeler. Martelant leurs instruments avec frénésie, le collectif nous rappelle le titre de leur album : Don’t Bend! Ascend!

Bien que l’album ne soit pas aussi fort que son prédécesseur, que les chansons étaient déjà connues pour la moitié d’entre elles, Godspeed You! Black Emperor fascine encore les foules. En ces temps pas toujours folichons, les Canadiens nous rappellent le même slogan scandé à Wall Street, à Madrid ou encore par papy Hessel : Indignez vous, battez vous, révoltez vous... Plus qu’un nouveau cri s’élevant à travers 'Allelujah! Don't Bend! Ascend!, Godspeed You! Black Emperor en signe la bande son idéale.



Label : Constellation
Sortie le : 15 octobre 2012
2 titres en écoute à droite

Pour :
Goûte mes disques
Mowno
Indiepoprock
Bubzine
Welcome To Nebalia
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Couci-couça :
Bon pour les oreilles
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Contre :
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Samedi 20 octobre : Mac Demarco - 2

Débarqué d’on ne sait où, Mac Demarco est l’artiste qui ne cesse de monter. Le gamin a bien réussi son coup il faut dire. Après une carrière éclair au sein du groupe inconnu au bataillon Makeout Videotape en 2010, ce garçon de 22 ans et originaire de Montréal a signé cette année sur le prestigieux label Captured Tracks. Après un EP déjà remarqué en début d’année, Mac Demarco dévoile donc son premier album.

Au-delà du songwriting impeccable, la réussite de 2 réside dans sa décontraction. Comme son cousin éloigné Ariel Pink, Mac Demarco véhicule à travers sa musique l’image d’un glandeur éclatant. Capable d’enregistrer une merveille pop en trois minutes sans forcer, Demarco compose ainsi 11 titres avec nonchalance, on se fait balader dans cette musique à la cool qui accompagnera aussi bien nos moments de glande, la clope au bec, que nos pérégrinations estivales dans la vieille bagnole de nos parents. Pour un Montréalais, il arrive parfaitement à retranscrire cette Amérique où l’on conduit sur des routes sans fin et où l’on s’arrête une heure pour déguster un café dégueulasse dans un diner implanté au milieu de nulle part.

Demarco nous rappelle parfois aussi King Krule. Tous deux bâtissent dans un style dépouillé voire minimal des chansons brillantes. Là où il se détache de son confrère britannique, hormis l’aspect dramatique complètement absent dans 2,  c’est dans ce talent à écrire des chansons immédiates dépassant rarement les trois minutes. Plus direct, il en résulte donc un album assez court (32 minutes). Alors que ses chansons ont parfois tendance à se répéter, sa brièveté évite la lassitude, au contraire, une fois terminée l’écoute de cet album, on a qu’une envie, celle de relancer ce bref instant qui nous permet de glander en toute impunité.


Label : Captured Tracks
Sortie le 16 octobre 2012
Un titre en écoute dans le lecteur à droite

Pour :
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Couci couça :
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Contre :
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Vendredi 19 octobre : Bat For Lashes - The Haunted Man

Tous les trois ans, Natasha Khan vient nous faire coucou avec un nouvel album entre les mains et tous les trois ans on l’écoute alors qu’on n’a jamais été emballé par sa musique. Trop inégal, trop mystique, on a toujours eu du mal à apprécier ses disques dans leur intégralité qui souffraient parfois d’un manque de clarté. Celle qui se fait appeler Bat For Lashes a toujours privilégié les ambiances aux mélodies comme son clip lynchien What’s A Girl To Do? qui reste un des titres emblématiques de sa discographie.

Seulement voilà, les premières chansons dévoilées sur le monde fabuleux qu’est internet, montraient une nouvelle facette de l’artiste. Une écoute suffit pour se rendre compte à quel point Laura et Marilyn étaient belles. Simple et dramatique, Laura était comme une évidence, dès les premières secondes, on était charmé par la tristesse qui s’en dégageait. Marilyn, bien que plus complexe, était à la fois directe et efficace. Moins nébuleuse que par le passé, Natasha Khan laissait penser que The Haunted Man serait le signe du renouveau. Et bien ça n’a pas loupé !

Sans être une totale remise en question cet album est beaucoup moins secret que les précédents. Très vite, Lilies, titre d’ouverture, s’emballe dans des refrains qui s’avèrent bien plus lumineux et plus explosif que ce qu’elle a pu faire par le passé. De son propre aveu, Natasha Khan a cherché à créer un album moins ennuyeux (ce qu’on ressentait aussi sur ses précédentes productions…). Le pari est relevé haut la main. Au risque de voir fleurir des critiques l’accusant de produire un son destiné à plaire aux masses, on se réjouira de notre côté d’avoir affaire à un album plus pop et plus exaltant.

Ce qu’elle perd en émotion, elle le gagne en entrain, The Haunted Man bousculera très probablement ses fans qui regretteront l’ancienne Bat For Lashes. De notre côté, on salue cette volonté  de nous offrir un autre versant de sa personnalité. Ce disque montre qu’elle est capable de surprendre et bien malin sera celui qui devinera dans quelle direction Natasha Khan se dirigera par la suite.


Label : Parlophone
Sortie le 15 octobre 2012
Un titre en écoute dans le lecteur à droite

Pour :
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Couci couça :
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Contre :
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Jeudi 18 octobre : Rone - Tohu Bohu


Trois ans après Spanish Breakfast qui avait mis à peu près tout le monde d’accord, Erwan Castex alias Rone, nous présente son deuxième album intitulé Tohu Bohu. Exilé à Berlin depuis, Rone a toujours voulu se faire plaisir, éternel adolescent cette « grande confusion » comme peut être défini le mot Tohu-bohu, sonne comme un projet censé provoquer autant de plaisir à l’auditeur qu’il en a eu à le créer. De ces 10 pistes on retient donc cette volonté d’accoucher toutes les influences et tous les artistes qu’il aime sur ce disque. Au final, il en émane un album un peu fourre tout mais cohérent de bout en bout grâce à sa musique lumineuse et aérienne traversant tout le disque. Si dans son ensemble ces 47 minutes s’écoutent d’une traite et avec beaucoup de plaisir, confirmant au passage le talent du jeune homme, on est loin d’avoir un grand album. Tohu Bohu a été fait dans une quasi insouciance mais c’est aussi là sa limite.

Cette collection de vignettes, bien qu’agréable, ne procure finalement que peu d’émotions, chaque composition nous laissant sur notre faim. L’accumulation de ces références rend sa musique parfois impersonnelle, on tombe alors dans une musique électronique un peu lambda sans réelle prise de risque. Le constat à la fin de chaque chanson est claire, on aurait aimer voir Rone s’aventurer plus loin, propulser sa musique dans une autre dimension et nous faire décoller jusqu’à la dernière seconde. Hélas, Tohu Bohu fait plus figure de montagne Russe. Si on tutoie parfois les cieux, on réatterrit la minute qui suit faute de chansons suffisamment bien construites. A défaut, d’être bousculé, on déguste cet album comme il se doit, un disque sympathique qui durera le temps de quelques mois.


Sortie le : 15 octobre 2012
Label : Infiné
En écoute dans le lecteur à droite (le nom du titre est "Parade" pour info)

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Mardi 09 octobre : Why? - Mumps, etc.

Ce qui est horrible avec Why?, c’est qu’avant même que l’album soit sorti, on s’attend à être déçu. Seul inconnu, le degré de déception. La cause de cet étrange sentiment s’appelle Elephant Eyelash, deuxième album du quatuor (à l’époque) qui est un des plus beaux disques de pop de la décennie précédente. Passé plutôt inaperçu à l’époque, il rivalise pourtant avec des œuvres aussi ambitieuses que le Illinois de Sufjan Stevens sorti la même année. Il y a dans ces deux disques la volonté de proposer une pop lumineuse à la fois complexe dans ses arrangements tout en étant évidente dans ses mélodies. Bref, ce sont sûrement deux des plus beaux albums pop des années 2000.

Sauf que, quand on sort l’album pop parfait et que la planète entière s’en fout ou presque, on n’a pas forcément envie de se recasser le bonbon pour offrir un deuxième chef d’œuvre. Du coup, on sort un disque avec une ambition revue à la baisse (supposition foireuse je vous l’accorde). Alopecia, son successeur, laissait de côté les arrangements lumineux au profit d’une musique plus sombre et plus froide. Malgré un single efficace, le reste des compositions paraissait bien terne et la magie qui émanait jusqu’ici semblait avoir disparue. Comme la vie est mal faite, ce disque connaitra un succès critique et public bien plus important. Bizarrement, la suite tentera de renouer avec Elephant Eyelash sans trop de succès puisque Eskimo Snow ne sera finalement qu’un disque sympa qui ne fonctionnait que grâce à quelques miracles auditifs cachés entre deux titres beaucoup moins convaincants.

Mumps, etc. est donc leur cinquième album et le troisième à décevoir. On est ici plus proche de leur plus mauvais disque que du meilleur de leur discographie post-Elephant Eyelash (comprendre que Mumps, etc. se situe entre Alopecia et Eskimo Snow mais plus du côté d’Alopecia que d’Eskimo Snow quand même… Tu me suis ?). Le plus frappant à l’écoute de ce nouvel album, c’est un retour bien plus prononcé aux premiers amours du leader Yoni Wolf, le rap. Ici, il alterne entre le chant et son flow nonchalant mais ce dernier prend plus de place que par le passé alors qu’il avait quasiment disparu sur leur précèdent disque. Ni une bonne ou une mauvaise chose, il avait su montrer par le passé que cela ne tuait en aucun cas les émotions provoquées par sa musique. Il faut avouer cependant que l’on n’est pas toujours convaincu par ce choix puisque ce sont souvent les parties chantées qui nous procurent les quelques rares frissons. Il y a une volonté de trop trancher entre ces deux facettes du groupe qui rendent parfois les chansons bancales. Waterlines, pourtant une des compositions les plus réussies, ne trouve pas par exemple cet équilibre entre la noirceur de ses couplets et l’élan à fleur de peau qui émane des refrains.

Ce n’est donc pas dans leur versant rap mais bien grâce à leurs influences pop que la réussite se montre la plus éclatante. C’est dans l’instrumentation, assez ambitieuse des chansons, que l’on retrouve tout le charme de ce groupe. Comme à son habitude, Yoni et son crew font sonner une multitude d’instruments aidés par une production impeccable. Il y a chez eux, un raffinement et une poésie toute particulière qui leur confère une identité propre qu’on retrouve en particulier sur les quatre premiers titres où la leçon est parfaitement apprise. Après ça se gâte. Il y a d’abord ce gros caca de White English et ses cuivres dégueu mi-reggae mi-roots (tout ce qu’on abhorre  sur Ears Of Panda) puis la mauvaise blague Sod In The Seed qui vous fait croire qu’on est retourné à la grande époque d’Elephant Eyelash pendant 10 secondes avant de virer dans un rap sans intérêt. La suite oscille entre l’anecdotique (Distance, Thirst) et le bon (Kevin’s Cancer, Bitter Thought). Comme les déceptions n’étaient pas assez nombreuses Why? se sent obligé de rajouter deux titres, mais alors pour le coup totalement inutile, qui fait grave virer ce disque en eau de boudin. On suppose que ses chansons ont été écrites par son petit cousin ou un truc du genre et s’est senti obligé de les foutre en fin de disque comme deux vulgaires bonus…

Bordel! De la part d’un groupe qui a sorti un des meilleurs disques des années 2000 on avait rarement vu une baisse de qualité aussi flagrante en quelques années! Nouvelle déception, Why? ne sort pas vraiment le grand jeu après trois ans d’absence et se contente du minimum syndical. Si l’on attend plus grand-chose de leur part il serait peut être temps qu’ils se bougent le popotin pour écrire des chansons un tant soit peu intéressante et de trouver une nouvelle direction musicale pour arrêter les comparaisons avec un disque insurpassable.
Sortie le : 09 octobre 2012
Label : Anticon / City Slang
Un titre en écoute dans le lecteur à droite

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Mercredi 03 octobre : Lescop - Lescop

Après avoir sorti un très bon premier EP l’année dernière, Lescop a connu une ascension fulgurante et tout ça grâce à une chanson. La forêt, un magnifique single aussi noir que dansant qui rappelait toute la scène New-Wave et pop Française des années 80. Après ce mini succès, une véritable attente s’est créée autour de son premier album enfin disponible. Lescop allait il réussir à se positionner comme fer de lance d’une pop française de qualité et pleine d’envie, provoquer un peu d’engouement dans un pays où le rock et la pop (de qualité) peinent à se faire entendre ? Surtout, allait il transformer ce buzz en un premier essai réussi? Sauver le marché du disque et relancer la consommation dans notre pays ? Malgré la couverture médiatique, Lescop n’est clairement pas le messie tant attendu. Reste un album correct.

La principale qualité du disque est d’être dans la lignée de la forêt. Tout au long de l’album, on retrouve cette ambiance froide et sombre qui nous avait charmé à ses débuts. Lescop nous ballade dans des textes imagés, il nous envoie aux quatre coins du monde (Paris s’endort, Los Angeles, Ljubljana…) pour nous parler de ses histoires d’amours déchues. Souvent, il suffit de fermer les yeux pour que le film commence, on se retrouve alors dans un club gay conté dans Tokyo, la nuit ou aux côtés de cette fille de rêve dans Slow Disco.

Pourtant, le disque ne marche qu’à moitié. Si on s’y attendait un peu, les chansons connues restent les meilleures même si l’on apprécie certains titres qui tirent eux aussi leur épingle du jeu (La nuit Américaine, Los Angeles et Slow Disco). A côté, certaines compositions laissent à désirer comme un rêve, une chanson plus nerveuse que la moyenne mais qui ne marche tout simplement pas et puis bon… C’est en Français, il va bien falloir mentionner les paroles…. Disons qu’on n’est pas face un grand auteur. On est loin d’un Biolay, Marchet ou Jean Felzine (ce dernier participant lui aussi au renouveau du rock Français avec Mustang) pour ne prendre que les plus talentueux. Comme ses mélodies, les textes ne marchent tout simplement pas et les écoutes répétées finissent par faire sourire. On n’a rien contre les rimes mais à en abuser comme il le fait, on finit par penser à Tranxen 200, un groupe fictif des inconnus aux paroles incroyablement compliquées. Sans le vouloir, Lescop tombe dans les mêmes travers que ces groupes dont se moquent les humoristes! Sa voix monotone, presque robotique, n’aide pas à se défaire du parallèle.

Lescop signe un premier essai sympathique mais loin d’être mémorable. Sauvé par quelques chansons fortes, on aura oublié ce disque parfois usant d’ici quelques mois. On espère qu’Aline, La Femme ou encore Granville nous proposerons des disques plus marquants à moins que l’on doit se « contenter » de Mustang, un exemple à suivre pour tous ces jeunes groupes (oui j’aime Mustang).


Sortie le : 01 octobre 2012
Label : Pop Noire
En écoute dans le lecteur à droite


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