Vendredi 29 janvier : Los Campesinos! - In Media Res

L’histoire de Los Campesinos ! ressemble à un vrai conte de fée, quelles sont les probabilités de retrouver 6 autres personnes aux goûts musicaux similaires, chacun jouant d’un instrument différent dans une immense université qui pullulent de gens variés et par la suite monter un groupe qui rencontrera très vite le succès ? Réunir toutes ces probabilités sont très faibles et pourtant les paysans ! l’ont fait. C’est en 2006 que tout commence avec un premier concert donné en mai lors d‘une soirée étudiante et tout s’enchaînera très vite, passage à la radio BBC, première partie des Broken Social Scene en août et signature à la clé chez Wichita en novembre… En mois d’un an, Los Campesinos ! est sur le chemin du succès et à de quoi énervé les plus rageux d’entre nous. S’ensuivent deux albums sortant à 8 mois d’intervalle avec succès critique, public et tout le toutim.

Mais Panda Panda était resté plutôt sceptique à cet engouement, et bien que le groupe possède quelques tubes évident tel que You Me Dancing ! et ses rythmes entêtants le tout paraissait bien répétitif et donnait des haut-le-cœur à votre animal préféré. A l’époque j’ai pensé qu’on ne m’y reprendra plus avec leurs conneries mais il aura suffit d’un titre, The Sea Is A Good Place To Think Of the Future, rappelant Why ? à son meilleur et parsemé de quelques fulgurances pour m’intriguer et me jeter corps et âme dans Romance Is Boring troisième album studio des Anglais.

Bingo ! Cette fois ci on tient le gros lot avec un disque qui a su trouver le juste équilibre entre chansons festives sentant la bière bon marché et titres plus posés histoire de rompre la monotonie et nous démontrer que ça aussi ils savent le faire. Aussi réjouissant quand il s’agit de faire parler la poudre en excellant dans les parties guitares nerveuses et mélodiques, définitivement leur point fort, que dans les titres plus posés tel que l’intense In Media Res une bien belle entrée en matière sur ce qui se révèle comme leur album le plus abouti.



En écoute dans le lecteur à droite
Extrait de l'album : Romance Is Boring
sortie le : 26 janvier 2009
Label : Wichita
Myspace

Jeudi 28 janvier : The Magnetic Fields - I Don't Know What To Say

Hier on parlait de Konstantin Gropper, qui avait terminé 14ème avec son précèdent album dans mon top 2008 se faisant doublé par une poignée de groupes dont The Magnetic Fields avec une belle 12ème place. 1 an plus tard, il est temps de refaire le match et c’est encore une nouvelle défaite des Allemands face aux Etats-Unis. Quittant les distorsions sonores du précédent opus, Stephin Merritt revient avec son album folk selon ses dires, et tout en acoustique s’il vous plait, pour sonner plus authentique, plus réel, car le coco semble avoir bien besoin de se poser des règles pour produire des disques, des 69 Love songs, un triple album ambitieux dans lequel il déclarait sa flamme sous toutes les formes à i dont chaque titre de chanson commençait par cette lettre, le groupe qui a fêté ses vingt ans en 2009 n’en finit plus de s’amuser.

Ce neuvième album qui peut paraitre plus anodin que leurs précédents efforts réserve pourtant quelques belles surprises et surtout quelques belles mélodies dont ils ont le secret. Pleins de charmes, c’est à l’aide de multiples instruments à cordes et à vent que les Magnetic Fields nous livrent un album des plus dépouillés où chaque chanson peut faire penser à des petites comptines plutôt qu’à de réels compositions abouties. Pas que le disque ait un goût d’inachevé, car on entend très bien le travail fournit par le groupe sur des titres comme Walk A Lonely Road où chaque instrument suit une mélodie et un rythme bien particulier sans se soucier du reste. Et ça marche ! Loin d’être cacophonique, le résultat est finalement d’une grande réussite. Mais il manque quelque chose, pour que tout soit parfait notamment au niveau de la production qu’on aurait aimé plus travaillée mais cela fait partie du jeu pour s’approcher un peu plus du thème central de l’album qui est le réalisme.

On pourra aussi lui reprocher sa linéarité où tous les titres se ressemblent un peu (beaucoup) mais on retiendra surtout tout le charme que dégage cet album radieux, Merritt heureux semble t-il, écrit pour ce disque ses chansons les plus positives. Voilà un disque qu’on aurait préféré écouter au mois de juin sous une chaleur caniculaire mais il en est autrement, alors on pensera avec nostalgie, ces jours où la chemise immaculée de sueur nous sommes allongés dans l’herbe guettant le semblant d’ombre qui pourrait parvenir jusqu’à nous avec dans nos oreilles la chaleur estival des Magnetic Fields.



En écoute dans le lecteur à droite
Extrait de l'album : Realism
sortie le : 26 janvier 2009
Label : Nonesuch Records
Myspace
Une chronique positive de Marsupio

Mercredi 27 janvier : Get Well Soon - We Are Ghosts

Je n'ai jamais aimé l’allemand. Je ne parle pas de la personne non eux sont plutôt sympathiques mais de la langue, le parlé, l’écrit, tout y est si compliqué et puis c’est affreux, c’est agressif on comprend mieux pourquoi seul les groupes de métal Germanique sortent de leur frontière (et les artistes électro, mais eux ne parlent pas donc c’est cool). Pour résumer, l’allemand est un langage taillé à la hache et sans finesse. Heureusement Konstantin Gropper, ça, il l’a bien compris et avait créer par la même occasion la belle surprise en 2008 avec Rest Now, Weary Head! You Will Get Well Soon, qui après deux ans reste ce mélange subtil entre Radiohead, Leonard Cohen et Beirut, tout en gardant un style bien particulier aidée par la voix grave du jeune homme au style bien à lui.

Alors qu’il lui avait fallu trois ans pour achever son précédent album, deux auront suffit à boucler Vexations signant le retour de Get Well Soon. Un album plein de promesses qui s’avère finalement décevant. La recette n’a pourtant pas changé mais les chansons sont simplement moins bonnes, c’est tout, pas la peine de chercher une excuse ou une explication tordue, Vexations ne cesse d’aligner les compositions un poil anecdotique, bien sûr on sauvera plusieurs titres comme le poignant A Voice In The Louvre, où Gropper se refuse à faire parler la poudre excepté quelques envolées poignantes sur les refrains, typique de ce qu’il avait pu faire auparavant dans des embardées ambitieuses et réussies. Mais la plupart du temps, on oubliera bien vite le reste parce que qu’est ce qu’on s’emmerde quand même !

En écoute, We Are Ghosts qui fait partie des belles réussites de cet album mitigé. Au programme, comme d’hab’, des violons, de la trompette, de la guitare, une voix géniale, des chœurs et pleins d’autres trucs qui donnent au final un titre dans la veine du compositeur Danny Elfman. Du grand cru quoi, que certains jugeront pompeux à juste titre mais quel plaisir…



En écoute dans le lecteur à droite
Extrait de l'album : Vexations
sortie le : 25 janvier 2009
Label : City Slang
Myspace
D'accord avec Playlist Society, pas d'accord avec Mowno (au moins on les mêmes titrtes favoris!), ici aussi on aime...

Mardi 26 janvier : Spoon - I Saw The Light

Spoon est tout de même un groupe étrange, pas parce qu’ils sont des maîtres en matière d’expérimentations psychédélique hallucinées construits sur des sonorités de sèche cheveux accouplés aux hennissements électroniques d’un cheval de manège pour enfant. Non non, car Spoon fait simple, c’est : une guitare, une batterie, une basse et un piano ou une seconde guitare selon les titres point. Ils sont au nombre de quatre et ça leur suffit. Pas charismatique pour un sous, ils pratiquent un rock indé américain des plus classique dans la forme. Même la voix de Britt Daniels m’a toujours semblé un peu maniérée, un peu trop formaté pour les radios américaines et ça doit être le cas au vu du succès outre-Atlantique aussi bien publique que critique. Et c’est justement ce qui cloche chez eux, ils n’ont pas la carrure pour porter ce plébiscite sur leurs épaules, ils n’ont pas un son bien à eux, pas de personnalité, Spoon fait un peu toc…

Pourtant c’est un putain de groupe, ooooh oui c’est un putain de groupe. Moi du Ga Ga Ga Ga Ga (leur précèdent album) j’en mange tous les matins avec tous ces tubes à profusions qui comportent bien plus de vitamines qu’un verre de jus de fruits multivitaminé, pareil pour Kill The Moonlight ou Gimme Fiction deux albums de la décennie indispensable à la culture rock universitaire des Etats Unis. Car oui avouons le, Spoon est typiquement ricain, la preuve s’il le faut est qu’ils sont originaires du Texas, état des plus conservateur, un peu à l’image du groupe en somme continuant au fil des disques à balancer leur tube des plus classique dans la plus pure tradition du pays de la dinde.

Malheureusement, contrairement à leurs précédents albums, le miracle ne vient pas ou est ce tout simplement la magie qui n’opère pas, on ne sait pas trop en fait, car les chansons sont plutôt bonne dans l’ensemble mais on regrette les cuivres festifs de The Underdog le piano détraqué de The Way Get By, tout est monotone sur ce Transference et les fulgurances se font trop rare appliquant le même schéma chanson après chanson. En même temps j’aurais du m’en douter puisque le single bien que de bonne facture ne surpasse nullement ceux des précédents opus et se trouve finalement être l’un des meilleurs titres… Dépouillé jusqu’à l’os, Spoon applique le minimum syndical ce qui est regrettable de la part d’un groupe auquel on était habitué à l’excellence…



Extrait de l'album : Transference
sortie le : 25 janvier 2009
Label : Merge
Myspace
Des avis plus positifs ici, ici et ici.
Chez Playlist Society nos avis se rejoignent même si le monsieur n'a jamais apprécié le groupe.

Semaine 03 : Owen Pallett - Heartland [Domino]

Entre deux collaborations, Owen Pallett a trouvé le temps pour nous offrir une suite à He Poos Clouds, quatre ans déjà se sont écoulés mais ce talentueux arrangeur n’a pas perdu son temps pour nous livrer une grande fresque épique loin des productions habituelles.



Bien que ce jeune homme écrit depuis l’âge de 13 ans, c’est à l’université et notamment avec Les Mouches qu’Owen Pallett fait ses armes mais c’est en 2005 que ce frêle garçon se fait connaitre sous le nom de Final Fantasy. A l’époque alors, il n’est encore que ce petit bout d’homme qui profite de la gloire d’Arcade Fire pour faire connaitre ses chansons auprès du public lors des premières parties. Amis de ces derniers il n’hésitera pas à leur prêter main forte sur scène ou en studio afin d’enregistrer et d’arranger les parties à cordes, domaine dans lequel il se révèle être brillant. Tellement brillant qu’Owen Pallett finit par poser son violon de studio en studio pour donner des coups de pouces à un grand nombre d’artistes. Mika, Beirut, Pet Shop Boys, The Last Shaddow Puppets, tous demandent ses lumières afin d’enregistrer leurs disques.

Riche en expérience, ce canadien de 30 ans déjà, propose alors son nouvel opus surpassant ce qu’il a pu faire jusque là. Un album qui aura mit son temps à venir et on comprend pourquoi au vue de toutes les collaborations auxquelles il a participé. Pourtant, depuis 2006 Owen y réfléchit, il annonce alors que son prochain opus s’appellera Heartland et on ne doute pas que l’artiste avait déjà en tête cet album concept narrant l’histoire de Lewis un fermier violent prisonnier d’un album partant de ses terres natales afin de tuer son créateur : Owen Pallett donc… Hé oui, à disque original, histoire originale.

Car revenons à l’essentiel, c'est-à-dire la musique, ayant quitté son pseudonyme Final Fantasy pour des questions de droits il revient alors avec son vrai nom comme si Pallett était prêt à affronter la gloire puisque c’est bien sûr ce qui l’attend avec cette œuvre grandiloquente hors-norme. Pourtant la recette n’a pas vraiment changer depuis ses débuts, mais l’artiste s’est lancé dans un projet ambitieux. Très dense, son œuvre met au centre son instrument fétiche, le violon, et c’est ce que vous allez bouffer durant quarante cinq minutes.

Le déclinant à toutes les sauces que ce soit en nous noyant sous des vagues de cordes ou le laissant en retrait pour laisser exprimer les cuivres et des sonorités plus électroniques, Owen Pallett semble avoir créée Heartland comme une œuvre destinée à l’opéra ou même le théâtre. Dramatique à souhait, Pallett pourra être considéré par certain trop poussif dans la réalisation de son album, n’évitant pas comme il est souvent le cas dans ce genre les envolées au lyrisme trop développé. Mais ceci serait vraiment bouder un plaisir qui se fait rare dans les productions de nos jours, celle de mêler contemporain et classique, compositions délicates et ouragan orchestrale…

Et puis une autre chose est rare dans cet album unique, deux mêmes ! Tout d’abord c’est un disque qui se déguste du début à la fin. Nullement réfléchis pour les ipods, Heartland n’est pas du genre où l’on écoute deux trois pistes en laissant le reste de côté ou pire en mode aléatoire ! Tout est question ici de continuité, chaque piste introduisant la suivante, ce qui est peu commun de nos jours. Le second point est sûrement le fait est que les meilleures pistes se situent en fin de disque, plus on avance dans l’écoute, plus Owen nous émerveille dans ce monde imaginaire d’une beauté époustouflante et tout particulièrement E Is For Estranged où sa voix fragile est accompagné par ce piano beau comme un dieu.

Owen Pallett signe un concept album à qui l’on pourrait reprocher sa grandiloquence et ses exagérations mais ce serait oublier le talent fou dont il fait preuve dans cet opus enchanteur. Ses années au service de ses compatriotes ne lui auront pas était inutiles puisqu’au final l’homme a tiré le meilleur de lui-même et nous le présente alors sur un plateau en or dont il serait indécent de ne pas y gouter ne serait ce qu’une fois.



sortie le : 18 janvier 2010
Myspace
5 titres en écoute à droite.
Pas mal de critiques, aucune de mauvaises...
So Why One More Music Blog..?
Le Mag Indie Rock
C'est entendu
Playlist Society
Esprits critiques
Ma mère était Hipster
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Les oubliés de la semaine #1

D’autres albums ont été écoutés et on n'en a pas parlé faut de temps. Une injustice qu’il faut vite réparer avec une petite rétrospective de 4 disques qui ont animés mes dernières journées.

Delphic - Acolyte [Polydor]
Désigné comme étant la musique du futur par un certain magazine, ça ressemble plus à une escroquerie qu’autre chose. Entre Friendly Fires et Metronomy, ce groupe n’atteint ni la grâce des premiers ni le talent pop des seconds. Nous les vendant comme l’un des fers de lance d’un renouveau de la scène de Manchester qui avait connu son heure de gloire dans les années 80 avec New Order en tête, la presse s’affole et brasse le vent devant Delphic qui devrait vite être oublié à l’heure des bilans de fin d’année. 2/10
Myspace

Adam Green - Minor Love [Rough Trade]
Ça fait 5 ans qu’Adam Green est sur une pente descendante sacrément casse gueule, avec Minor Love, l’ex-leader des Moldy Peaches retrouve un regain de forme qui lui permet sans doute de signer son meilleur album depuis Friends Of Mine. Plus posé et plus mature que d’habitude, c’est aussi son album le plus sobre délaissant des orchestrations qui par le passé pouvaient faire grincer les dents. Loin d’être essentiel, Minor Love est comparable a un vieil ami revu par hasard : On se remémore les moments passés avec un sourire au coin des lèvres, on apprécie l’instant présent, et puis chacun reprend sa route ne sachant pas vraiment si on se reverra un jour futur avec une pointe de gâchis entre les dents. 7/10
Myspace

Ok Go - Of the Blue Colour of the Sky [Capitol]
La dernière fois qu’on les avait vus c’était sur un tapis roulant à faire une danse rigolote avec en musique de fond quelque chose de beaucoup moins fun et inventif. Pas de bol la musique était de leur cru et ça ne donnait pas vraiment envie d’aller plus loin. Aujourd’hui ils reviennent avec Of the Blue Colour of the Sky une agréable surprise qui contient son lot de chansons pop/rock énergisante. Une fois passée cette production désagréable un poil trop aseptisé dans le but de charmer les masses, on a entre les mains un disque fun et décomplexé qui ne restera pas dans les annales mais qui nous fera passer quelques bons moments au coin de sa cheminé avec une bière dans la main. 7/10.
Myspace

Laura Veirs - July Flame [Bella Union]
D’une constance à toute épreuve, Laura Veirs signe une nouvelle fois un très beau disque de folk sans jamais faire tomber l’auditeur dans l’ennui en variant les styles. Il faut dire que cette guitariste commence très fort avec les deux premiers titres d’une riche émotion dont July Flame qui possède d’ores et déjà une place dans le top chanson 2010. Convoquant tour à tour des instruments aussi varié les uns que les autres, son 7ème album témoigne qu’elle n’a rien de perdu de son talent pour nous transporter dans cet univers enchanteur et poétique. 8/10
Myspace

J'ai oublié quelques chose? Dites le moi!

Semaine 02 : Local Natives – Gorilla Manor [Infectious Records]

On nous dit que 2010 sera l’année de la consécration pour la Californie en terme musical, New York étant devenu trop has-been… On veut bien le croire avec l’arrivée du premier vrai grand album tout droit sortit de la tête des Local Natives.



Les premières secondes ont de quoi faire frémir les plus insensibles d’entre vous, entre cette guitare claire à la mélodie des plus soignés, cette batterie cavalant à toute vitesse sur un rythme complexe et ces voix harmonieuses, on sent bien dès le départ qu’on a sous la main une bien belle découverte. Les Local Natives sont 5, originaires de la cité des anges, ils semblent bien avoir piqués les voix de ces derniers pour les poser sur ce très encourageant premier album. Ce n’est pas pour rien si les comparaisons avec les Fleet Foxes ou Grizzly Bear ont commencé à jaillirent de partout. Possédant ce même don/goût pour les harmonies vocales, c’est avec une assurance sans faille que le groupe déploie des parties de chants prodigieuses se mettant par la même occasion au même niveau que ces derniers.

Pour un premier essai ils ont décidé de taper très fort, ne faisant pas dans la demi-mesure, la production de leur album est propre et lisse qui, chez certains, pourraient y voir un défaut alors qu’au contraire, ce travail leur permet de donner à l’ensemble un son arrondie, ample et léger. Tout sonne merveilleusement bien et chaque instrument a son heure de gloire. Les guitares qui le plus souvent se résument à des arpèges mélodiques et recherchés sonnent de façon cristalline et pure, une chose que l’on voit trop rarement dans les débuts d’un groupe. La grande force des Local Natives et qui permet de s’éloigner un peu des autres barbus est cette rythmique incroyable, rapide, efficace, puissante sans jamais écraser le reste des instruments mais donnant un souffle épique et une énergie qui peut parfois manquer chez les Fleet Foxes.

Si l’on pouvait reprocher à Gorilla Manor la perte de vitesse à la fin de l’album, on saluera les débuts en tout point parfait où l’on retrouve déjà quelques grandes chansons. L’habité Airplanes où la voix de Kelcey Ayer, bouleversante fera chavirer plus d’un cœur ou Shape Shifter clairement la plus mainstream de toute qui vient titiller les oreilles de Coldplay dans sa propre cour de jeu car en matière de chanson pop grand public, ce titre s’impose comme un tube potentiel capable de squatter les radios FM d’outre-manche.

En cette fin de décennie, Local Natives est finalement un joli résumé de ce qui se fait de mieux en matière de musique indés depuis ces dix dernières années, tel de bons élèves ayant englouties tout ce qui trainait aux alentours, ils en ont recracher que le meilleur afin de composer 12 titres aux références bien visibles mais avec un surplus d’âme et d’idées bien eux qui fait de Gorilla Manor le premier gros coup de cœur de 2010.






sortie le : 11 janvier 2010
Myspace
Le Marsupio avait flairé la chose il y a pas mal de temps.
Puis d'autres chroniques sont arrivés :
La musique à papa
La Quenelle Culturelle
Branche ton sonotone
So Why One More Music Blog..?

Vendredi 15 janvier : Nana Grizol - Cynicism

On se demande bien où ils ont sorti ce nom : Nana Grizol un peu étrange, assez marrant pour un groupe dont on ne sait pas grand chose. Sur leur label on apprends quelques trucs, certains faisaient partie d'Elf Power qui avait enregistré un album avec le regretté Vic Chesnutt il y a deux ans. Ils en sont déjà à leur second album et semble être un collectif au nombre conséquent alors que leur musique n'est fait que de bric et de broc. On pense souvent au genre anti-folk, c'est dépouillé, assez crade et puis ça ne chante pas très bien. Un groupe un peu bizarre ouai qui surprend au fil des chansons, l'arrivée des cuivres sur le titre d'ouverture est une belle surprise dominant alors les guitares de fortune. Tantôt folk, tantôt rock, Nana Grizol se ballade entre les styles pour ne jamais se répéter. Il y a même un instrumental à la Beirut alors que juste après on tombe dans une chanson typiquement punk/rock lo-fi. Une jolie découverte en somme dont le Cynicism fait irrémédiablement partie des pépites qui peuplent ce joli Ruth.





Extrait de l'album : Ruth
sortie le : 12 janvier 2009
Label : Orange Twin
Myspace
On en parle aussi chez Arbobo

Jeudi 14 janvier : Vampire Weekend – Run

Réglé comme du papier à musique, Vampire Weekend revient deux ans piles après leur premier album qui les avait vus plébiscité par le grand nombre et devenir en peu de temps le chouchou des critiques grâce à un lot de chansons pop rafraîchissante influencé par la musique congolaise et malienne entre autre. Un album qui avait été très apprécié ici puisque qu’il avait eu le droit à une belle part de gâteau lors du top 2008 en prenant la 13ème place, mais depuis, les années ont passé et force est de constater que tout ça a perdu un peu de souffle même s'il reste bon, on accroche moins sur la longueur et il reste alors juste un bon album estival.

C’est donc avec méfiance que l’on se lance dans ce Contra, passé l’étonnant Horchata qui va jusqu’au bout de leur trip Africain, pas de doutes rien n’a changé. Ezra nous enchante toujours avec sa voix juvénile capable de toutes les péripéties possible. Les mélodies sont toujours au rendez vous avec cette sonorité bien distinctive et le temps passe toujours aussi vite avec eux, enchainant les tubes à une vitesse folle même si certains titres sont un peu en deçà et que la surprise n’est plus de mise. Car ils ont beau tenté de nouvelles expériences entre les titres plus posés comme le délicat Taxi Cab, l’utilisation honnête de l’auto-tune (California English) ou de sonorités électroniques (Giving Up The Gun) on retombe toujours sur nos pattes jamais perdu par un excès de fougue qu’on aurait bien aimer apercevoir de temps en temps.

Deuxième ou premier album, les deux se ressemblent finalement beaucoup excepté que ce Contra s’assimile encore un peu plus à cette musique Fast-food, aussi vite consommée aussi vite oubliée. Un, six, douze mois, on ne sait pas encore combien de temps ces gentils bambins squatteront nos oreilles mais la chute est sûrement inévitable mais en attendant profitons de l’instant présent où Vampire Weekend arrive encore à nous faire taper du pied, danser, courir aux rythmes de leur musique ensoleillée.



Extrait de l'album : Contra
sortie le : 12 janvier 2009
Label : XL
En écoute dans le lecteur à droite
Myspace
Plus dur mais une note identique avec Feu à volonté, Soul Kitchen aime bien aussi tout comme Violette. Ouf! Tout le monde aime! Et pour les aigris, ils pourront toujours se satisfaire avec cette chronique de mauvaise foi ou ici.

Mercredi 13 janvier : Lawrence Arabia - Look Like A Fool

Lawrence Arabia brouille les pistes avec sa musique aux airs de pop anglo-saxonne des années 60, qui aurait cru que sous ce nom se cache James Milne habitant au pays des moutons et des hobbits ? Quand on lit son cv où l’on apprend qu’il a joué un temps chez les Ruby Suns on l’accepte un peu plus malgré sa musique so british. En même pas 40 minutes, l’artiste nous la joue revival sans prétention constitué de hauts et de bas mais beaucoup plus de hauts ! La plus belle démonstration est peut être Look Like A Fool qu’un Mccartney aurait put écrire à l’époque de l’album blanc à moins que ce ne soit le joyeux Auckland CBD Part 2 où les trompettes accompagnent la ritournelle de l’artiste.

Chant Darling a tout du disque attachant en somme mais il restera juste sympathique, sûrement à cause de cette impression désagréable que l’on aurait put avoir beaucoup plus ou peut être est ce son manque d’ambition marqué par une production sonnant d’une façon beaucoup trop artisanal. Mais peut être et surtout que cela fait 40 ans que l’on entend ce genre de chose nous vaccinant à chaque fois un peu plus pour au final être complètement imperméabilisé par cette pop légère et insouciante.





Extrait de l'album : Chant Darling
sortie le : 12 janvier 2009
Label : Bella Union
Myspace
Une autre critique ici

Mardi 12 janvier : Woodpigeon - Such A Lucky Girl

Pas de bol pour eux, pas mal de gens avait loupé le coche avec Woodpigeon découvert l’année dernière avec Treasury Library Canada sortit en 2008 puis Songbook premier essai datant maintenant de quatre ans. Très vite affilié à un folk s’acoquinant avec Sufjan Stevens, ces Canadiens avaient reçu les honneurs par pas mal de critiques grâce à des compositions élégantes qui valaient leur pesant de cacahouètes. C’est donc avec surprise que j’apprenais l’arrivée d’un nouveau Woodpigeon en ce début d’année, pas de buzz ? Pas d’annonce ? Mais c’est quoi cette com de merde ? De la part d’un groupe qui a signé deux grands albums on était en droit de s’attendre à un peu plus d’engouement jusqu’ici assez absent… Peut être est ce parce qu’ils ont appelés leur album Die Stadt Muzikanten ce qui commercialement parlant n’est pas ce qu’on a fait de mieux.

Et pourtant, encore une fois, Woodpigeon fait des merveilles avec leur folk à l’orchestration impeccable. Les cordes sonnent de façon divine accompagnés par une flopée d’instruments souvent discret mais indispensable à la construction de leur édifice. Aidé par la voix toujours aussi belle de Mark Hamilton, ce collectif nous déballe pas moins de seize titres (chanson bonus comprise) sans temps morts mais sans temps forts non plus ce qui est peut être une des faiblesses du disque qui peut paraitre un poil linéaire. L’autre reproche majeur est aussi son manque d’originalité car des groupes comme Woodpigeon il y en a à la pelle mais on espère que leur talent suffira à les démarquer de la masse ce qui serait hautement mérité. Mais le salut pourrait venir de titres tel que Empty-Hall-Sing-Along ou My Denial In Argyle un poil plus couillu que d’habitude qui aide à faire passer la pilule de plus d’une heure de musique. Une pilule qui d’ailleurs passe relativement bien, l’ennui ne passant jamais nous faire un petit coucou pendant tout ce temps.

Difficile alors dans ce cas de n’en choisir qu’une mais c’est finalement l'étiré Such A Lucky Girl l’un des titres les plus Sufjanien (hé oui ils n’échapperont pas à la comparaison) de Die Stadt Muzikanten qui remporte le pompom pour avoir le mérite d’avoir les plus beaux arrangements où le piano et la guitare s’unissent pour un moment joli tout plein à l’image de ce disque qui on l’espère ne passera pas inaperçu cette fois ci.





Extrait de l'album : Die Stadt Muzikanten
sortie le : 12 janvier 2009
Label : End of the Road
Myspace
Un peu de justice tout de même avec une critique encore plus enthousiaste ici

Semaine 01 : Arnaud Fleurent-Didier – La Reproduction [Columbia]

Ça y est, il est temps de tourner la page, adieu 2009, bonjour 2010. Alors que l’année commence à peine me voilà déjà à la bourre zappant de parler d’American Dollar et de leur album Post-Rock pas terrible Atlas (Vous pouvez toujours faire un tour sur leur myspace), voici le premier album de la semaine avec le retour de Mr Fleurent-Didier.




On n’avait pas eu de nouvelles du jeune homme en artiste depuis 2004, premier disque sous le nom d’Arnaud Fleurent-Didier où il dressait son portrait à travers 12 compositions toutes plus belles les unes que les autres servies par des textes intelligents, fins et drôles, bref Portrait d’un jeune homme en artiste fut l’un des grands moments forts de cette année là de quoi faire trépigner d’impatience une fois l’annonce faites que Fleurent-Didier était de retour au travail. Voilà le genre de disque qui aurait dut passer complètement inaperçu en temps normal sauf que voilà, durant l’été 2009 (à moins que ce soit à la rentrée), un premier extrait apparaît, celui de France Culture. On en a déjà pas mal parlé ici, en ayant dit tout le bien possible jusqu’à lui donné le titre de chanson de l’année.

Grâce à cette chanson tout s’emballe pour Arnaud Fleurent-Didier, passage chez le pas très underground Nagui pour Taratata, chroniques dithyrambiques dans à peu près tous les journaux et magazines, l’artiste vit actuellement son heure de gloire comme il le fantasmait sur son titre Rock critique aux paroles ironiques qui finalement le rattrape. Méritait-il pour autant tous ses projecteurs braqués sur lui ? Oui et non car cet homme a du talent, énormément, La Reproduction regorge de titres où sa plume fait des merveilles et où l’orchestration très travaillée à de quoi être félicitée mais ce disque regorge aussi de quelques voir pas mal de défauts car à côté du sublime se côtoie quelques chansons juste mauvaises aux textes dont on ne sait pas trop quoi en penser. Est-il sérieux ou drôle ? On ne sait pas, et on a beau tourner ses paroles dans tous les sens on trouve toujours ça ridicule.

Faire une chanson intitulée My Space Oddity en 2010 fait incroyablement daté il faut l’avouer, au point qu’on se sent gêné pour lui, des malaises, il y en a sur La Reproduction, peut être trop pour ce disque attendu depuis 6 ans, on aurait put se passer de paroles un poil ridicule (Le thème du générique, Place Clichy sous la pluie, un lent travelling jusqu'au Quick...), on est alors en droit de se poser LA question fatale qui tue grands nombres d’artistes, « tout ça pour ça ?! ». Pourtant ça commençait bien, très bien même puisque France Culture ouvre l’album et l’origine du monde forcément un cran en dessous reste une grande chanson aux sonorités très 60’s, une décennie d’ailleurs qui a sûrement beaucoup marqué Arnaud Fleurent-Didier car cette époque ressort constamment de ses arrangements et de ses textes de Mémé 68 (facile celle là) à Si on se dit pas tout et bien sûr France Culture sans jamais tombé dans le côté réac, disons plutôt nostalgique d’une époque qu’il n’a jamais vécu mais idéalisé.

La Reproduction ressemble aussi et surtout à un exutoire, chanter ses textes sont l'équivalent chez d'autres à une séance de psy. Partageant ses peines amoureuses, sa relation avec ses parents, interrogeant la mémoire de ses grands-parents (Mémé 68, Pépé 44). Rien n'est glorifié, rien n'est glorieux d'ailleurs où beaucoup de choses ne sont que déceptions. C'est à ces moments là qu'Arnaud Fleurent-Didier émeut, se surpasse et impressionne par tant d'honnêteté sur ce disque qui pour ses instants volés vaut au moins une écoute.

Mais c’est aussi un auteur de notre temps, parlant de ces désarrois amoureux autour d’un Risotto aux courgettes qui est loin d’être une mauvaise chanson comme on pourrait le croire au vu du titre ou lorsqu’il se comporte tel un imbécile heureux, drôle et touchant à la fois quelque peu gâché hélas par une musique un poil décevante sûrement dut à sa voix difficile que certains jugeront un peu trop délicate pour rester poli. Et des jugements sévères il ne devrait pas tarder en recevoir comme tout bon buzz qui se respecte. Ceux dont le poil se hérisse, agacés par tant d’attentions pour un homme qui ne le mérite pas. On parlera alors de parisianisme, de bobo intello agaçant et j’en passe… Réaction légitime et pourtant tellement fausse, car cracher sur l’un des artistes les plus brillant de l’hexagone est vraiment de mauvais goûts… De nos jours, peu jouent dans le même registre qu’Arnaud Fleurent-Didier et dans ceux là qui est réellement à sauver ? Pas grand monde hélas…

En conclusion, Portrait d’un jeune homme en artiste aurait mérité bien plus de louanges que ce dernier disque décevant même s’il regorge de grands moments de la chanson française comme on en voit trop rarement. La reproduction est donc un bon disque mais ça s’arrête là, ce n’est ni le meilleur disque de l’année ni le disque français de l’année (enfin j'espère), on l’aura sûrement oublié dans un an mais en attendant félicitons-nous d’avoir dans notre patrie quelques compositeurs qui nous rappellent que nous aussi nous sommes encore capables d’écrire de grandes compositions dans la plus pure tradition de la chanson française et ça, c’est plutôt cool.



Sortie le : 04 janvier 2010
5 titres en écoute à droite.
Myspace
Quelques chroniques :
Hop Blog qui aime beaucoup.
La musique a papa qui aime bien.
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Vendredi 8 janvier : Matias Aguayo - Ay Ay Ay

Avec la minimal il en a fini, rebuté par ce genre on avait assisté alors un changement de direction assez house peu convaincant mais la roue tourne, et il revint l’année dernière avec Ay Ay Ay un album qui s’éloigne encore plus de l’électro et donc de son label pour se faire un nom dans la pop. Construit autour de samples de voix, le Chilien façonne 11 œuvres festives et jouissives pour le bonheur de tous les nocturnes. Un disque au final régressif, peu réfléchis, marchant à l’instinct où certains trouveront sûrement que l’artiste utilise la même ficelle tout du long et ils n’auront pas tort mais que de plaisir à l’écoute ! Ce disque signe un avant et un après Aguayo qui lui fera perdre dans la bataille quelques fans mais élargira sans conteste son cercle d’amis myspace. On pourra toutefois lui reprocher de ne pas tenir le coup face à des écoutes successives s’essoufflant assez vite mais qu’on ne jettera pas pour autant préférant lui laisser le temps de se reposer un peu avant de replonger dans ce sympathique album.
A l’écoute Ay Ay Ay justement. Cassant le rythme par rapports aux autres productions et pas vraiment représentatif du reste, Matias Aguayo dévoile son côté le plus mainstream qui est tout aussi plaisant que l’autre.



Extrait de l'album : Ay Ay Ay
sortie le : 30 octobre 2009
Label : Kompakt
En écoute dans le lecteur à droite

Jeudi 7 janvier : Clues - Remember Severed Head

J’aime bien The Unicorns, enfin je ne connais que leur album au nom à rallonge sortit en 2003. Who Will Cut Our Hair When We're Gone? qu’il s’appelle, de la pop étrange, barrée, complexe, réjouissant tout simplement. Mais The Unicorns c’est fini, en 2004 même, et je ne sais pas pourquoi, en tout cas deux mecs ont continué à faire un bout de chemin ensemble avec Islands (leur 1er album est d’ailleurs ‘achement bien, le 2ème est cool, le 3ème je ne sais pas…) et Th'Corn Gangg que je n’ai jamais écouté (faute de temps sûrement…). Du coup le pauvre Alden Panner s’est retrouvé tout seul sans ses deux copains partis faire la fête sans lui alors il a monté un groupe avec Brendan Reed qui faisait partie d’Arcade Fire à l’époque de leur premier EP sortit en 2003 et d’autres gens beaucoup moins connu. De là est né Clues un groupe forcément Canadien qui enregistre dans la foulée leur premier disque dans l’église de Win Butler et compagnie et accoucheront alors de 11 titres sauvages. Souvent furieux, Clues fait grincer ses guitares, souffle quelques mélodies, et surtout s’amuse aux montagnes russes en ne cessant de changer de rythme et d’airs. Tout ce que j’adore en somme mais là non. A l’instar de ses congénères tel que Spencer Krug passé maître dans l’art des pirouettes, Clues est très loin de réussir les mêmes prouesses au point que le tout manque de cohérence fatiguant jusqu’à l’usure l’auditeur. Un album assez grossier dont on attendait bien plus surtout de la part du label Constellation dont les faux pas ne font pas partie de leur habitude. On reconnaît pourtant quelques bons ou très bons morceaux comme le très sobre In The Dream ou encore Remember Severed Head en écoute aujourd’hui évitant le naufrage à ce disque décevant. Ouaip, comme je le disais au début, j’aime bien The Unicorns, Clues moins.



En écoute dans le lecteur à droite.

Extrait de l'album : Clues
sortie le : 18 mai 2009
Label : Constellation
Myspace

Mercredi 6 janvier : The Drums - I Felt Stupid

On en a déjà parler lors du top des chansons de 2009 avec une 97ème place un peu sévère quand on y repense, on en rajoutera donc une couche aujourd’hui en se penchant un peu plus sur ce fameux Ep Summertime!. Et c’est bien en plein été que nous ramène ce groupe à l’aide de 7 titres tous aussi bons que les autres avouons-le. Simple mais terriblement efficace, The Drums, sous une production des plus désuète, mélange les genres d’une façon au final très originale. Derrière une instrumentation qui peut paraître froide et rigide, c’est pourtant le contraire qui se produit donnant un résultat solaire et tout en rondeur. La grande force du groupe est cette évidence qui se dégage de leur composition, on se demande encore pourquoi personne n’y avait vraiment pensé et si l’on reconnaîtra tel son de guitare utilisé par ce groupe ou telle batterie sonnant comme machin on a là un ensemble résolument différent. En clair, The Drums sentent le neuf.

Et puis il ne faudrait pas oublier leur aptitude à écrire de grandes chansons pop / surf music qui colle à vos oreilles. Infestés de tubes de Let’s Go Surfing à I Felt Stupid, on cherche encore les coups de mou de l’un des Eps les plus convaincants de 2009. Le sautillant Make You Mine, le slow de colonies Down By The Water ou encore l’excité Saddest Summer sont autant de témoignages démontrant le talent de ces jeunes gens. Après ça, difficile d’imaginer une suite à la hauteur et on a hâte de voir comment ils vont se démerder avec leur premier album à moins de reprendre une bonne partie des titres de Summertime! (Mais ce serait vraiment moche ça les gars...).

En cadeau et surtout parce qu’on est mercredi, le clip très athlétique de I Felt Stupid tout en noir et blanc dans une ambiance des plus années 80.





Extrait de l'Ep : Summertime!
sortie le : 12 octobre 2009
Label : Moshi Moshi
Myspace

Une chronique plus que bien ici
Et pleins d'autres en pagaille.

Mardi 5 janvier : Jeffrey Lewis & The Junkyard - To Be Objectified

De Jeffrey Lewis je ne connais pas grand chose excepté 12 Crass Songs mais qui comme l’indique son nom, est un album composé de 12 reprises du groupe anglais Crass, une étape discographique un peu à part qui ne permet pas vraiment d’évaluer le talent du bonhomme. Si je ne me suis jamais penché sur sa vie, son œuvre, c’est parce que l’homme fut l’un des fers de lance de la scène Anti-Folk, un truc un peu surestimé à mon goût qui malgré quelques pépites (le magnifique Anyone Else But You des Moldy Peaches par exemple, qui a connu une seconde jeunesse grâce au film Juno) reste un courant agréable mais totalement anecdotique donc dispensable. Mais bon, vous ne savez pas pourquoi mais avant même d’avoir écouté une seule note dudit album, vous le sentez bien, c’est comme ça et vous ne pouvez rien y changer. Peut être est ce la pochette dessinée par ses propres soins (Jeffrey Lewis a aussi publié quelques comics) ou bien ce sentiment de coolitude que dégage cet éternel adolescent mais je partais d’un bon a priori.

Des a priori qui vole d’ailleurs en éclat dès le départ. Je m’attendais à un album composé de 20 chansons de 2 minutes chacune, mais il n'y en a que 11 dont une dépassant les 8 minutes. Je m’attendais un album à la production lo-fi (= pourrie) dont le seul instrument utilisé serait la guitare, mais finalement un effort a été fourni sur ce point là avec pleins d’idées qui fourmillent. L’album n’en est pas pour autant plus ou moins bon, non 'Em Are I reste agréable à écouter et dont les variations de style (Rock, Folk, Country…) évite la monotonie, mais le souci est que l’on arrive pas à se détacher de cette impression d’avoir affaire à un truc anecdotique et assez je m’en foutisme. 'Em Are I est donc accommodant et c’est loin d’être un compliment alors qu’on voudrait être un peu plus bousculé par cet ado vieillissant. A défaut d’être original, le tout reste plaisant et il faut avouer que l’ennui pointe rarement le bout de son nez mais cela ne suffit pas à nous donner envie de le ressortir du tiroir et d’approfondir dans la carrière de Jeffrey Lewis. On préfèrera son copain Adam Green qui sort un album la semaine prochaine et dont on parlera très prochainement... Ou pas s'il se révèle aussi décevant que Lewis.



En écoute dans le lecteur à droite.

Extrait de l'album : 'Em Are I
sortie le : 20 avril 2009
Label : Rough Trade
Myspace

Trois chroniques bien plus enthousiastes :
I Left Without My Hat (album dans son top 10 de 2009)
La musique à papa
Words & Sounds

Lundi 4 janvier : Karen O & The Kids - All Is Love

Et voilà, les vacances sont finies du moins pour ceux qui en avaient, il est temps de remettre son réveil et, la tête encore dans le café, affronter la rudeur de l’hiver, bigre ! En voilà des premiers mots bien pessimiste alors que la fin des vacances signifient aussi que vous allez pouvoir retrouver tout vos collègues de bureau préférés (surtout celui qui vous épie derrière son écran…) ou votre prof aux cheveux gras et à l’haleine pas toujours très fraiche mais tellement sympa ! Mais 2010 annonce aussi de nouvelles sorties musicales dont certaines grosses sorties pointant déjà à l’horizon, laissant présager un mois de janvier chargé.

Alors, pour affronter tout ça il nous faudra bien du courage et quoi de mieux pour commencer cette nouvelle année que de se réveiller avec Karen O et une multitude de bambins vous criant aux oreilles ? On a beau chercher on trouve pas, All Is love est peut être ce qu’on a fait de mieux dans le domaine du « positivisme » depuis un bail, une chanson parmi tant d’autres qui illustre le dernier film de Spike Jonze, Where The Wild Things Are dont l’intégralité de la bande originale est composée par la chanteuse des Yeah Yeah Yeahs. Une BO qui ne manque d’ailleurs pas d’inventivité et de jolis morceaux de bravoure où l’artiste, une nouvelle fois nous transperce en plein cœur. Alors à vos manteaux et préparer vous à être frapper par ce vent glacial mais ne vous inquiétez pas, Karen sera là tout du long pour ce qui s’annonce déjà comme une dure journée.

Ha et j’allais oublier, bonne année, bonne santé, tout ça tout ça...



Extrait de l'album : Where the Wild Things Are
sortie le : 29 septembre 2009
Label : DGC / Interscope
En écoute dans le lecteur à droite
Myspace