Top albums 2013 : 10ème - 1er

Il est enfin là le top 10! La crème de la crème de 2013. 10 disques qu’on aura écouté à l’usure cette année, des disques qui pour certains sont de grosses prises de risques et pour d’autres la confirmation de leur talent. On félicite aussi les labels 4AD et Matador, 2 grands labels qui placent chacun 2 disques dans le top 10. Il ne faudrait pas oublier les 2 petits nouveaux qu’on avait plus ou moins vu venir mais qui surprennent par leur maturité, l’originalité et la qualité de leur travail. Mais surtout, on ne remerciera jamais assez le premier de ce top qui aura créé la surprise avec un disque important qui se place d’ores et déjà comme un sommet de la décennie en cours. Ce disque à été un choc à la première écoute et ne cesse de grandir depuis. Pour le coup on n’a pas pu s’empêcher de mettre l’album en écoute dans son intégralité en espérant que vous aussi, vous serez autant sinon plus bouleversé que moi par ce disque. On se revoit bientôt sur Ears Of Panda pour de nouvelles découvertes, une page se tourne, l’année 2014 est déjà bien entamée et de grands disques sont à venir. Bonne écoute et bonne lecture, bisous.

Top albums 2013 : 10ème - 1er


10. The Knife - Shaking The Habitual


Tout est dans le titre, le duo Suédois a décidé de secouer les habitudes. Full of Fire, le premier single, avait annoncé la couleur avec ses beats hallucinés et violents, un défouloir gigantesque, un trip électronique de 9 minutes d’une rare violence mais toujours extatique. Avec Shaking The Habitual, The Knife n’est plus un groupe pop mais expérimental se permettant tous les extrêmes comme le titre ambient Old Dreams Waiting to Be Realized de 19 minutes. Toutefois on retrouve quelques morceaux plus familiers permettant, s’il était possible de douter, de montrer que le groupe n’avait rien perdu de son talent mélodique comme le léger A Tooth for an Eye. Mais c’est bien dans leur aspect le plus électronique que The Knife éblouit en montrant une envie d’en découdre et de faire danser les foules. On regrette parfois la présence de compositions plus consensuelles, on aurait aimé que Shaking The Habitual soit plus radical et plus punk n’hésitant pas à bousculer encore plus ses auditeurs. Cependant, la mission est plutôt bien remplie puisque l’on sort de ces 96 minutes (Hé oui quand même) lessivé et éprouvé démontrant ainsi que l’on a affaire à un disque pas comme les autres.
                                                        
Label : Rabid


09. The National - Trouble Will Find Me


Aujourd’hui, The National est certainement un des groupes indés les plus importants de la scène rock mais aussi un des plus classiques. Avec ce sixième album, les Américains continuent leur petit bonhomme de chemin, la recette ne change pas et donne presque l’impression de faire du surplace. Ignorant les effets de modes, la bande continue ce qu’elle sait faire de mieux au risque de lasser son public. On a d’ailleurs relevé dans les critiques ici et là une certaine forme de lassitude et pourtant on trouve au contraire que Trouble Will Find Me est tout simplement leur meilleur album. Certes il ne possède pas de singles comme Fake Empire qui vous en foutent plein la gueule d’entrée de jeu mais le groupe s’est contenté d’écrire un disque cohérent qui s’écoute du début à la fin sans que l’on repère une quelconque faille. Bien que le groupe se soit assagi dans son ensemble, il nous touche en plein cœur. Pas mal pour des quarantenaires,

Label : 4AD


08. The Haxan Cloak - Excavation
                                                                                        
                                                                      
L’ascension du label Tri Angle ne semble pas connaitre de limite en témoigne cette année Forest Swords et surtout The Haxan Cloak dont Excavation pourrait devenir l’étendard, le sommet de la discographie du label. Sa musique qui laissera très certainement sur le carreau plus d’un a le mérite de proposer quelque chose de rarement entendu. Certes Bobby Krlic privilégie l’ambiance aux mélodies, mais quelle ambiance! La pochette donne le ton, Excavation est un voyage au cœur des ténèbres, sombre et horrifique. D’emblée Consumed nous met mal à l’aise avec ces basses qui n’ont pour seule volonté que de vous comprimer, de vous renfermer sur vous même. La musique peut parfois être une expérience déroutante ou dérangeante, une expérience différente qui finira par vous procurer du plaisir justement car elle propose quelque chose qui se dégage de toutes les autres sorties. L’horreur a trouvé sa bande son idéale elle s’appelle Excavation.
                                                                                                                                                                        
Label : Tri Angle
                                                       

07. Vampire Weekend - Modern Vampires Of The City


Commencé en 2011, Modern Vampires Of The City se sera terminé non sans mal. En manque d’inspiration, le groupe aura pris le temps pour sortir ce qui reste leur meilleur album aujourd’hui. Délaissant un peu plus les inspirations africaines, Vampire Weekend s’affirme avant tout comme un grand groupe pop. Sur ce troisième album, le groupe a laissé une grande place au piano donnant au disque un ton plus mélancolique et sombre que les deux premiers disques qui sonnaient comme un groupe plein de fraîcheur. Ce passage à la maturité est en tout cas parfaitement maîtrisé et ils réussissent à plusieurs reprises à nous serrer le cœur. Bien que des chansons puissent paraitre anodines, les New Yorkais ont le don de dénicher une ligne mélodique forte comme on peut l’entendre à la fin d’Obvious Bicycle ou le bouleversant Hannah Hunt quand ce n’est pas toute la chanson. Blindés de tubes et d’idées novatrices     Vampire Weekend nous fait oublier la déception Contra et nous invite à nous tourner vers l’avenir qui les accueille avec un grand sourire.

Label : XL Recording


06. Arcade Fire - Reflektor


Après un album un peu décevant (The Suburbs moitié génial, moitié boring), Arcade Fire revient en grande forme avec l’épique Reflektor un double album de plus d’une heure où l’on retrouve le bien aimé James Murphy aux manettes (LCD Sounsystem). Avec leur premier single, les Canadiens ont dévoilé des ambitions nouvelles. Sans renier leur passé, le groupe, habitué à la musique de stade, envahit les discothèques en révélant un groove trop peu exploité jusqu’ici. Alternant entre chansons rock très rentre dedans (Normal Person, Flashbulb Eyes, Joan of Arc) et chansons plus disco on retrouve dans ce disque best-of mais cohérent quelques traces du passé gangrénées par une folie bienvenue (You Already Know et Awful Sound (Oh Eurydice)). Disque fourre tout mais jouissif, Arcade Fire prouvent qu’ils n’ont pas fini de faire parler d’eux.
                                                                                                                                                     
Label : Merge


05. Deerhunter - Monomania


Monomania est perturbant, alors que leurs compositions gagnaient avec le temps en complexité, Deerhunter les a rongé ici jusqu’à l’os. La démarche se veut plus instinctive, plus directe, plus animale. Les premières écoutes sont déconcertantes, les guitares sont rêches et brouillonnes mais émergent de cette cacophonie ambiante. La transformation la plus troublante reste le chant de Cox. Il ne chante plus, il crie à gorge déployée, il est en colère et cette rage se ressent sur la quasi-totalité du disque. On enrage avec Monomania, énième album réussi de la part de Deerhunter mais qui ne décrochera pas la première place du top et restera une nouvelle fois au pied du podium, la faute aux quelques imperfections qui peuplent le disque. Mais pas d’inquiétudes car Deerhunter a toujours été bancal et imparfait, une sorte de monstre dans lequel on aperçoit une grande beauté. Si l’étrangeté ne finit pas ici par révéler la beauté du disque elle vient appuyer le discours et les intentions de Bradford Cox qui était de signer un disque malade et corrosif.  Elément central du disque, il se démarque des autres artistes, il ne fait pas de la musique pour vivre mais vit pour sa musique et pousse ce mode à l’extrême. Tant qu’il gardera sa flamme intacte, c’est dans son malheur, dans cette passion dévorante qu’il a pour la musique, cette monomanie qu’il nous fera rêver et nous fera continuer à aimer passionnément la musique.

Label : 4AD


04. Kurt Vile - Wakin On A Pretty Daze


Doucement mais sûrement, Kurt Vile se pose comme le futur grand rockeur de la scène Américaine. Déjà premier de notre top album 2011 avec Smoke Ring for my halo, ce Jésus de la guitare enfonce le clou avec Wakin On A Pretty Daze. Si on perd en ambiance vaporeuse, ce nouvel album semble intemporel grâce à une production plus classique mais qui rend honneur aux guitares qu’il n’hésite pas à compiler. Kurt Vile montre ici une ambition que l’on ne connaissait pas chez lui sans jamais tomber dans la démonstration pour autant. Passage de l’ombre à la lumière, Wakin On A Pretty Daze révèle toute sa force dans son ambiance radieuse et paisible. On ne sait pas s’il a signé son meilleur disque mais on voit en celui-ci un bel hommage à ces grands songwriters (Neil Young et Tom Petty ne sont jamais loin) qu’il a chéri toute sa vie.
                                                                               
Label : Matador


03. Justin Timberlake - The 20/20 Experience Part. 1


Quand on est un poids lourd de l’industrie musicale, sortir un disque tel que The 20/20 Experience est plutôt couillu. Loin des standards pop du moment, Timberlake a décidé de sortir un disque R’n’B soigné et exigeant qui se rapproche plus des expérimentations d’un Frank Ocean ou R. Kelly que de la plupart des guignols qui trustent les charts. Timberlake aide à redonner au R’n’B ses lettres de noblesses qui était tombé en désuétude il y a quelques années. Dépassant souvent les 7 minutes, l’artiste s’amuse à développer des compositions riches en instrumentations et en idées. Au final The 20/20 Experience réussi à concilier une exigence artistique tout en réussissant à vendre des camions entiers d’albums (c’est le disque le plus vendu de l’année aux Etats Unis). Les amoureux de la musique apprécieront The 20/20 Experience pour sa finesse mais aussi pour la production soignée de Timbaland qui signe là son grand retour. Enfin le mec s’est décidé d’arrêter de recopier depuis 7 ans la même recette. Il semble enfin prendre du plaisir à produire quelque chose de nouveau avec ce disque aux idées nombreuses. Sa meilleure production depuis… FutureSex/LoveSounds.

Label : RCA


02. Darkside - Psychic


Nicolas Jaar est doué certes mais on ne s’attendait pas à une telle claque face à Psychic, une œuvre ambitieuse qui puise sa force dans l’ambiance qui se dégage tout au long de l’album. Durant 45 minutes, Dave Harrington et Jaar nous embarque dans une virée hypnotique, portée par 7 compositions brillantes rappelant parfois le dernier Liars mais en plus réussi ne nous détrompons pas. Ce qui frappe sur tout le disque, c’est l’étonnante dualité entre rock classique et musique électronique. Ce road trip poussiéreux et nocturne sur les routes des Etats Unis se transforme petit à petit devant nos yeux en une exploration des bas fonds New Yorkais jusqu’au club moite destination finale de chaque chanson. La vision partagée entre traditionalisme rock et sonorités modernes est parfaitement remplie, en résulte un disque classe, excitant et enivrant.
                                                                               
Label : Matador


01. Tim Hecker - Virgins


Tim Hecker et moi c’est une longue et douloureuse histoire. En 2009, je fais la découverte de cet artiste avec An Imaginary Country salué par tous. Une écoute plus tard, on laisse tomber. Sa musique ambient nous emmerde profondément, on a mieux à faire. En 2011, c’est la même histoire avec Ravedeath, 1972 plébiscité par les critiques mais qui m’est complètement hermétique. Je me demande encore ce qui m’a poussé à donner sa chance à Virgins. Hormis là encore les critiques qui n’en peuvent plus, peut être est ce la magnifique pochette ou simplement l’espoir de voir la lumière dans sa musique. Oui, donc, la lumière on l’a vu bien comme il faut.

Là où Virgins surpasse tout ce qu’on a entendu depuis des lustres, c’est dans sa dualité. Durant 50 minutes, on assiste à un affrontement constant entre la lumière et la noirceur, chaque composition baigne dans une atmosphère apocalyptique d’où émane une fragilité à travers une mélodie de piano qui, la minute suivante, se déconstruira sous nos yeux. Jamais évident, Tim Hecker construit une œuvre qui prend peu à peu forme sous nos yeux. Comme une peinture que l’on réaliserait devant nous, les formes sont floues et imprécises jusqu’à ce qu’un détail éclaircisse la vision globale du tableau. Alors que vous vous installez dans une zone de confort, un nouvel élément vient bouleverser cette vision et remet en cause ce qui vous semblez jusqu’ici évident. Cette dualité exprimée dans sa musique finit par vous atteindre. Inquiétant et émouvant à la fois, Virgins vous bouscule sans arrêt, l’apaisement que vous atteindrez ne durera jamais longtemps, la tristesse prendra alors rapidement le pas.

Virgins devait à l’origine être deuxième de ce classement mais cet album ne cesse de m’émouvoir et de me bouleverser chaque écoute ne le rend que meilleur. Depuis 2010, rare sont les disques qui atteignent une telle perfection car Tim Hecker vient de produire un disque unique et incroyablement fort. Croyez comme moi que vous êtes le seul à même de comprendre ce disque, de comprendre toute la beauté qu’il cache et vous aurez beau vous persuader du contraire, vous continuerez à vous voiler la face car Virgins possède la force de ces grands disques qui paraissent terriblement personnels mais pourtant universels par sa maitrise des émotions qu’il nous livre à chaque instant. Virgins est un chef d’œuvre.
                                                                               

Label : Kranky


Top chansons 2013 : 10ème - 1er

Cette année n’aura pas été surprenante en matière de singles, on retrouve d’ailleurs 6 artistes en commun avec le top 10 des albums 2013 (HAAANNN comment je tue le suspens quoi!). Pas vraiment de petits nouveaux, tous ont déjà fais leurs preuves à l’exception de La Femme qui tire son épingle du jeu en plus d’être le seul groupe français de cette liste. Mais que voulez vous, on peut au moins se réjouir de voir des groupes confirmer leur talent, évoluer vers d’autres sphères et voir en eux le futur de la musique. Si certains continuent d’exploiter leurs styles bien à eux, d’autres se placent comme les futurs Neil Young ou Michael Jackson (ils sont 2 d’ailleurs cette année à se partager son héritage…). Quoi qu’il en soit bien que ce top chansons manque de pétasses ou de folie, ces 10 morceaux m’auront marqué, accompagné durant toute l’année 2013 et m’accompagneront longtemps dans les années à venir comme c’est le cas des titres de mes précédents tops 10. On vous donne rendez vous pour en finir une bonne fois pour toute avec le top 2013 dimanche… Ou lundi si le weekend est trop difficile…

Top chansons 2013 : 50ème - 11ème
Top chansons 2013 : 10ème - 1er
Top albums 2013 : 10ème - 1er


10. Vampire Weekend - Step


Every time I see you in the world, you always step to my girl”. C’est ainsi que Vampire Weekend a signé son retour en grande pompe. Retrouvant à l’occasion le clavecin qu’ils avaient remis au goût du jour dès le premier album, le groupe s’amuse à mélanger des instruments classiques avec des effets beaucoup plus modernes dont on ignorait leur intérêt pour ces derniers comme l’Auto-Tune. Ce retour surprenant et bouleversant n’est pas atténué par des paroles floues où d’innombrables références sont balancées. Mais d’Angkor Wat à Dar es Salaam en passant par San Francisco, c’est la beauté toute simple de ce morceau basé sur quelques notes de piano qui nous touche.

Issu de l’album : Modern Vampires Of The City
Label : XL Recordings


09. Yeah Yeah Yeahs - Sacrilege


Sans aucun doute la plus grosse déception de l’année. Yeah Yeah Yeahs c’est un disque tous les trois/quatre ans, autant dire que l’attente est grande! Surtout, Yeah Yeah Yeahs, c’est une carrière irréprochable. Alors quand on a écouté Mosquito on était un peu gêné à l’écoute de certains titres… Heureusement on peut encore compter sur eux pour nous sortir une ou deux grandes chansons comme c’est le cas avec  Sacrilege. Le coup de foudre n’a pas été immédiat, d’abord sympathique à sa sortie, cette composition s’est révélée petit à petit. Avec son groove lancinant, l’alchimie des guitares presque savantes qui surviennent comme des lames tranchantes, on finit par être conquis. Mais que serait ce morceau sans sa conclusion? Sacrilege n’est finalement qu’une longue montée qui se termine en apothéose avec ce final étonnant où des chœurs gospel viennent conclure, dans un moment des plus épiques, ce premier single occulte et envoûtant à vous en coller des frissons dans la nuque.

Issu de l’album : Mosquito
Label : Interscope


08. La Femme - Sur la planche 2013


Paru à l’origine fin 2010, on profite de la version 2013 pour le glisser dans notre top histoire de célébrer une nouvelle fois cet hymne. Sur un rythme frénétique, le quintet balance entre surf music et ambiance paranoïaque, une chanson singulière qui ne nous rappelle rien de connu en France. Au-delà de son originalité, Sur la planche possède une énergie sans pareille. La grosse caisse simpliste bat à la chamade,  tandis que la chanteuse se contente de quelques bons mots répétés à l’envie. Joué à toute vitesse, ce morceau en devient presque punk, presque abrutissant. Tout comme l’album que l’on considère comme le meilleur album de 2013, Sur La Planche mérite lui, le meilleur titre Français de cette année voire de ce début de décennie?

Issu de l’album : Psycho Tropical Berlin
Label : Barclay / Universal


07. Kanye West - Black Skinhead


Le blockbuster My Beautiful Dark Twisted Fantasy prenait la forme d’un album pop grandiloquent et ambitieux. West a frappé un grand coup avec son contraire Yeezus. Lorgnant du côté de Death Grips en beaucoup plus gentil, on retient surtout l’extrême noirceur de Black Skinhead. Saturé, agressif, ce titre tribal montre un nouveau Kanye West insoumis, qui n’a pas peur de partir au combat. Entre les voix chamaniques et les percussions qui envahissent l’espace, le patron du rap US dévoile un flow violent et dévoué qu’on n’avait pas encore entendu chez lui. Sans cesse en train d’explorer de nouveaux chemins et en évitant toute concession, il est certain que Yeezus a gagné encore un peu plus de fanatiques qui attendent son prochain album à paraitre en 2014 comme le messie.

Issu de l’album : Yeezus
Label : Roc-A-Fella / Def Jam


06. Justin Timberlake - Mirrors


Sur son dernier album, parmi toutes les chansons néo-soul alambiquées il y a Mirrors ou le pont parfait entre le style développé sur ses deux premiers disques et The 20/20 Experience. Débutant sur une guitare très cheesy, elle laisse très vite la place aux synthés et au beatboxing de Timbaland dont on reconnait sa production, nous rappelant alors les nombreux classiques qu’ils ont laissés derrière eux jusqu’ici. Avec Mirrors, cette alliance, qui est une véritable machine à tube, en produit un de plus, peut être pas le plus grand mais suffisamment de quoi le faire rentrer dans le panthéon. Ce qui est étonnant dans ce single c’est bien sûr sa longueur, une durée peu courante chez ces grosses stars FM destinés à tourner en boucle sur toutes les radios. Bien sûr ce discours est quelque peu biaisé à l’heure où l’on écoute plus de musique devant son ordinateur plutôt que sa chaine. Cependant, Il fait tout de même preuve de culot avec cette composition complexe où la fin, indissociable de son début est justement la plus belle partie du titre. Car c’est justement vers 4 minutes 30, lorsque les synthés laissent place à l’orchestre de violons, que le jeune Justin rejoint le nouveau Timberlake. Plus humble, la conclusion, qui voit un ensemble de chant se répondre les uns aux autres sur un piano discret, nous colle des frissons. Incroyable tour de force, Justin Timberlake finit ici sa mue et tue l’éternel adolescent qui transpirait jusque là dans sa musique pour devenir un homme émancipé.

Issu de l’album : The 20/20 Experience
Label : RCA


05. Drake - Hold On, We're Going Home (Feat. Majid Jordan)


Ce qui marque sur Hold On, We're Going Home c’est son intro. La rythmique qui accompagne la chanson sur toute sa durée fait mouche. Typiquement, c’est le genre de chanson qui, lorsqu’elle passe en soirée, attire votre attention, vous la reconnaissez et il est difficile de rester insensible face à ce mix entre R’n’B et pop. Il nous avait habitué à des compositions beaucoup plus rap et aux punchlines brillantes. Ici, il laisse son côté poetic lover prendre le dessus. Sirupeuse, Hold On, We're Going Home l’est du début à la fin mais évite de basculer dans la niaiserie. Malgré les paroles qui auraient pu facilement tomber dans le ridicule, lorsqu’il clame “You're the girl, You're the one, Gave you everything I love, I think there's something, baby” on est prêt à le croire. Lorgnant avec brio vers ce que Michael Jackson a fait de mieux, on est certain que s’il avait sorti un titre de cet acabit, le monde serait sûrement à ses pieds.

Issu de l’album : Nothing Was The Same
Label : OVO Sound, Young Money, Cash Money, Republic


04. The Knife - Full Of Fire


Pour leur grand retour, The Knife a signé une fresque Electro / Dance / Expérimentale longue de 9 minutes. Après le très pop Silent Shout, Karin et Olof Dreijer ont laissé tomber les couplets et les refrains au profit d’une longue montée où la rythmique est sans cesse malmenée. Peuplés de sons dissonants, la chanson qui ne faiblit jamais finit par nous avoir et on se laisse prendre au jeu du duo qui a réussi à faire quelque chose de neuf en 2013. Sur une musique parfois dérangeante mais toujours excitante, Full Of Fire évoque les différences ainsi que les plaisirs des hommes et des femmes, parfois tabous, dans la société actuelle. Dévoilé fin janvier ce titre annonçait la couleur de Shaking The Habitual sorti 3 mois plus tard : un gros foutoir conceptuel mais euphorique. Bordélique mais terriblement excitant les Suédois ont signé avec ce single le tube le plus étrange de cette année.

Issu de l’album : Shaking The Habitual
Label : Rabid


03. Deerhunter - Monomania


La chanson Monomania, c’est d’abord un live au Late Night with Jimmy Fallon, là où Bradford Cox et sa bande ont signé leur retour. On découvre le chanteur grimé en Connie Lungpin, alter Ego rock’n’roll et Ramonesque, la bouche en sang et deux doigts en moins entourés dans des bandages ensanglantés et grossiers. La décharge est violente, jamais le groupe n’avait été aussi bourrin, la mise en scène brillante voit la caméra suivre un Cox l’air hagard filer dans les coulisses du Late Night. A la fois désabusé et sonné par sa prestation. Deerhunter ne faisait finalement qu’annoncer le cap très rock et très crade à venir. Mais la chanson titre reste le morceau phare de ce disque, Cox exploite ses thèmes préférés (l’amour, la mort) avec une plume toujours aussi poétique avant de conclure dans un final apocalyptique long de 3 minutes (la chanson n’en dure que 5). L’artiste hurle alors à la mort en répétant jusqu’à l’épuisement « monomania » dans un déferlement de guitares. Cette salve à la fois punk et rock montre un groupe plus hargneux que jamais. On les savait magnifique dans les chansons douces, ils ne le sont pas moins lorsqu’ils laissent parler la fureur qui est en eux.

Issu de l’album : Monomania
Label : 4AD


02. Kurt Vile - Wakin On A Pretty Day


Il y a des évidences comme celle-ci qui nous font tomber des nues. Bon dieu que c’est long mais que c’est bon… L’incroyable tour de force dont fait preuve Kurt Vile ici est ce naturel qui découle durant toute la chanson, jamais 10 minutes nous avaient paru si courtes. Parcouru d’un certain flegme et d’une sérénité à toute épreuve, l’homme de Philadelphie balance des solos de guitares avec un naturel forçant le respect. Véritable guitar hero à la cool, on suit Kurt dans cette longue ballade ensoleillée. Cet hymne à la contemplation semble avoir été écrit pour nous accompagner sur la route, à regarder les nuages défiler ou encore pour les réveils par un grand soleil printanier. Encore une fois c’est l’alchimie entre les guitares qui nous envoûtent, tout y est fluide, aérien tandis que la lead vient casser la routine avec des solos placés ici ou là. Leçon de songwriting, Kurt Vile compose une chanson intemporelle rappelant autant les grandes heures des 70’s que le style des 90’s.

Issu de l’album : Wakin On A Pretty Daze
Label : Matador


01.   Arcade Fire - Afterlife


Déjà 1er du top chansons avec The Suburbs il y a 3 ans, Arcade Fire enfonce le clou. Si cette dernière était une magnifique chanson sur le début d’un amour dans un monde qui s’écroule, Afterlife est la célébration de la fin. Encore une fois, la grandeur d’Arcade Fire est de réussir à mélanger des sentiments contradictoires. Sur un rythme dansant, les Montréalais réussissent à exprimer cette forme de mélancolie épique dont ils sont les maîtres depuis leur premier album. Ne sachant plus vraiment s’il faut danser, pleurer ou les deux en même temps, Afterlife a l’allure d’une fête d’enterrement. Bien que le début soit timide, le gimmick est imparable et le dévouement prend vite le dessus face au son qui gagne en ampleur au fil des minutes. L’arrivée des cuivres graves mais entêtant en est le feu d’artifice final qui finira par nous faire rejoindre leur cause. Après 10 ans de carrière, Afterlife est la preuve qu’Arcade Fire a su maintenir la flamme sacrée, d’un groupe qui aura gagné l’amour de son public toujours plus nombreux et dont la ferveur, n’est plus à prouver depuis bien longtemps.

Issu de l’album : Reflektor
Label : Merge


Top albums 2013 : 30ème - 11ème


Avant la dernière ligne droite (qui devrait être publié vendredi ou samedi et dimanche), on continue avec la suite du top albums 2013 où l’on se rend compte que l’année aura été riche et diversifiée mais surtout que Panda Panda se radicalise. A côté des plaisirs pop faciles, on retrouve là encore des albums beaucoup moins accessibles à l’image de Pharmakon ou Colin Stetson. Là encore, le panel des genres est large. Avec le temps, on finit par prendre du plaisir à écouter des mecs s’égosiller et dans des disques où l’intérêt est ailleurs que dans les mélodies. On espère que toi, lecteur, tu trouveras toi aussi du plaisir à écouter cette playlist et que tu trouveras peut être un album, que tu ne croyais pas t’être destiné, un genre qui t’avais rebuté jusque là mais qui finalement attisera ta curiosité grâce à un de ces disques. Car il n’y a rien de plus beau que d’élargir son horizon musical.

Top albums 2013 : 30ème - 11ème
Top albums 2013 : 10ème - 1er


30. Iceage - You're Nothing


Récemment Iggy Pop déclarait qu’Iceage était le seul groupe punk réellement dangereux. C’est pas faux. Après la reconnaissance survenue avec leur premier album il y a deux ans, les Danois continue dans la même lignée avec ce disque violent, puissant et forcément réjouissant! You’re Nothing n’est pas pour les âmes sensibles ça tabasse tout du long, les riffs pleuvent au milieu du bordel ambiant (ce batteur a clairement une dent contre ses cymbales) mais ils possèdent tout de même de réelles mélodies de quoi faire pâlir n’importe quel groupe. Plus que du punk dangereux c’est peut être même l’avenir du punk qui est là, ces gars là ont en tout cas ont tout compris avec le nihiliste You’re Nothing. A consommer avec modération tout de même, la migraine guette.
                                               
Label : Matador


29. FIDLAR - FIDLAR


Ca tabasse, voilà ce que l’on retient du premier album de FIDLAR, un acronyme qui signifie «Fuck it Dog Life’s a Risk». En digne album punk, ces branleurs finis se contentent de jouer des riffs à toute berzingue. Les tubes sont nombreux, les odeurs de bières et de sueurs sont omniprésentes. FIDLAR est un disque fun qui nous donne envie de nous enfiler des shots en tapant furieusement du pied. Entre The Hives et Wavves, on a trouvé les nouveaux et affreux rejetons de la scène pop/punk.

Label : Mom + Pop


28. Jessica 93 - Who Cares


On ne peut pas dire qu’on l’avait vu venir ce mec venu de Bondy mais son album s’avère être un gros électro choc dans le paysage musical Français. Armé de quelques pédales Geoffroy Laporte déballe 6 titres shoegaze glacials d’une grande noirceur mais terriblement obsédants. Jamais on n’avait entendu un album comme celui-ci en France. Ne tombant jamais dans la facilité, Jessica 93 nous hypnose avec ses boucles répétées sur de longues minutes, la guitare est agressive, la rythmique implacable et la voix sort tout droit d’outre tombe. On saluera la prise de risque et l’originalité qui lui aura donné le droit d’avoir un peu partout des critiques élogieuses et méritées.

Label : Teenage Menopause Records / Music Fear Satan


27. Pharmakon - Abandon


La pochette cracra d’Abandon est un avertissement. Pharmakon vous préviens où vous mettez les pieds en vous lançant corps et âmes dans un des disques les plus dérangeants qu’on a pu écouter cette année. Derrière ce joli visage, Margaret Chardiet cache une folie qu’elle exprime sur disque et sur scène. Dès les premières secondes, un cri atroce surgit et nous souhaite la bienvenue dans ce monde bruitiste et inquiétant. Sorte de cauchemar éveillé, Abandon est un ovni troublant, un plaisir masochiste qui, malgré son extrême rudesse, envoute.
                                                                   
Label : Sacred Bones Records    


26. James Holden - The Inheritors


7 ans après The Idiots Are Winning, James Holden revient avec un second album déroutant, intransigeant mais terriblement humain. Composé essentiellement à partir d’instruments analogiques, ce pilier de la scène électro nous offre une œuvre où un aspect tribal prédomine. C’est aussi une œuvre déroutante car The Inheritors est avant tout sauvage voire indomptable. Les rythmiques aux sonorités très brutes peuvent paraitre bordéliques, il en va de même pour les mélodies qui nous échappent parfois. C’est justement en cela que réside toute la beauté de cet album, dans ce chemin labyrinthique et obscur que l’on parcourt durant 1 heure 15. The Inheritors est insaisissable mais nous fascine par son ambiance unique et originale.
                                    
Label : Border Community


25. Colin Stetson - New History Warfare Vol. 3: To See More Light


Il fallait bien un jour ou l’autre se mettre aux disques de Colin Stetson lorsqu’on voit que chaque sortie est accompagnée d’un concert de louanges. Pourtant on avait un peu peur d’écouter un disque basé sur du saxophone basse, soit un gros saxo qui fait des sons très graves. New History Warfare Vol. 3: To See More Light, troisième volet qui vient clore une trilogie est donc une très belle surprise. On est même devant un coup de maitre lorsqu’on se rend compte que tout ce qu’on entend est produit à partir de trois saxophones et de voix dont celle de Justin Vernon (Bon Iver). Bien que le résultat puisse paraitre répétitif sur la longueur, les voix permettent à ses compositions de souffler et de prendre une autre dimension. Les chansons s’avèrent alors d’une grande richesse, à la fois belles et graves. On finit par rentrer avec aisance dans un univers mystique qui n’est pas sans rappeler étrangement celui de Radiohead.

Label : Constellation Records


24. Foxygen - We Are The 21st Century Ambassadors Of Peace & Magic


Le gros problème du disque de Foxygen est d’être très référencé mais genre très très référencé. Mais c’est aussi une formidable synthèse de tout ce que les années 60 ont engendré de meilleurs, Une touche de pop, de psyché, une bonne dose de rock et surtout une écriture excitante qui balance 9 chansons à tiroirs qui se barrent dans tous les sens.
                          
Label : Jagjaguwar


23. The Flaming Lips - The Terror


Après toutes ces années, les Flaming Lips continuent de fasciner malgré le manque d’évidence de leur musique. The Terror est d’ailleurs un disque tortueux et nébuleux, un disque presque expérimental qui ne se laisse pas apprivoiser facilement. Pourtant, il faut donner une chance à ce disque chaotique, prendre le temps et de constater que ce disque est riche. Riche car on a rarement entendu un disque comme celui-ci avec des sons sortis d’on ne sait où. Riche car les compositions sont loin d’être anodines. Bien qu’elles jouent sur la répétitivité dans le but de mieux nous hypnotiser, elles se font tour à tour poignantes (Be Free, A Way) ou inquiétantes (You Are Alone). Une chose est sûre, The Terror est un trip psychédélique différent de ce qu’on peut écouter aujourd’hui.

Label : Warner Bros

22. Ducktails - The Flower Lane


Echappé de Real Estate, Matthew Mondanile a mis dans The Flower Lane tout son amour pour la pop des années 80. Plus qu’un hommage à ses modèles, Il rend hommage à une époque où l’on privilégiait le mariage des guitares, des mélodies émouvantes, nostalgiques et estivales. Il confirme en tout cas ce talent pour écrire de jolies mélodies pop qui font mouche à chaque fois. Il n’y a pas grand-chose à jeter même si les compositions se révèlent un ton en dessous des grands dieux suprêmes que sont Real Estate. Avec The Flower Lane, il démontre surtout qu’il faut compter sur son projet solo et qu’il est lui aussi capable de sortir de (très) bons disques.

Label : Domino


21. Force Of Nature - Expansions


En début d’année, Force Of Nature nous a offert (enfin offert…) un joli prélude de l’été à venir.  Dès l’introduction le groupe apaise à travers des bruits ambiants nous rappelant la meilleure saison de l’année. Une fois l’auditeur bien installé le duo balance des titres électro / disco qui trouvent le juste équilibre entre rythmes dansants et climax chaleureux et apaisant. A l’image de la pochette on ressort de ce mix revigoré et relaxé.

Label : Endless Flight


20. Beyoncé - Beyoncé


En 2008, un mal terrible à rongé la pop mainstream, c’est l’avènement de Lady Gaga et de ce qu’elle a engrangé. Depuis le succès phénoménal de The Fame, toutes stars de la musique se sont mis à la pop euro dance basée sur des claviers dégueulasses où David Guetta (notre gloire nationale hum…) trouvera d’ailleurs une place de choix. En 2013, Gaga nous bassine toute l’année en teasant son album qui fera un gros flop dans les charts tandis que les succès de Miley Cyrus et Robin Thicke nous laisse espérer la fin de l’euro dance qui a pourri nos radios ces dernières années.
En fin d’année Beyoncé enfonce le clou. Sans aucune promotion, elle cartonne avec la sortie de son cinquième album studio. Elle, qui durant ces 5 années, n’a jamais cédé aux sirènes des synthés à outrance et qui a préféré garder une ligne artistique irréprochable. En cela, son album éponyme est peut être la consécration de sa carrière car il réunit tous les éléments qui font son succès. Sur un total de plus d’une heure, Beyoncé allie R’n’B, soul, pop et rap et nous offre un disque élégant aidé par une production de Timbaland décidément très en forme cette année et un certain Jordy Asher aka Boots que l’on devrait en toute logique retrouver dans de nombreux crédits d’albums dans les années à venir.

Label : Parkwood / Columbia


19. Touché Amoré - Is Survived By


On n’est pas toujours sensible aux groupes de hardcore sur ce site mais quand certains y arrivent on est rarement déçu. C’est le cas de ces Américains qui malgré les cris et toute la cacophonie ambiante nous a touché. Is Survived By est une œuvre profondément mélancolique qui se traduit par l’urgence et le chant désespéré de Jeremy Bolm. Il suffit d’écouter un titre tel que Praise / Love où le chanteur est seulement accompagné d’une guitare claire pour comprendre qu’au-delà des grosses guitares et de la violence incessante se cache une beauté désarmante.

Label : Deathwish Inc.


18. Portugal. The Man - Evil Friends


Chaque année, Panda Panda trouve son disque de pop lisse, dans lequel rien ne dépasse mais dont on ne peut pas me détacher. Cette année, c’est Portugal. The Man qui le signe avec leur 7ème album studio en 8 années d'existence. Pour apprécier Evil Friends il faudra toutefois avoir une certaine dose d'indulgence face à ce disque dont les chansons semblent idéales pour accompagner en musique toutes les pubs télés à venir pendant 1 an. Aidé par Danger Mouse à la production, les chansons ne cessent de changer de directions. 12 compositions à tiroirs qui évoquent autant MGMT que la grandiloquence des Beatles lorsque les chœurs et les cuivres s'invitent à la fête. Aussi addictif dans ses couplets que ses refrains, Evil Friends est l'album idéal d’un été sans fin.

Label : Atlantic
                                                             
        
17. Charli XCX - True Romance


Fringuée comme une gothique sortie tout droit du film Breakfast Club, on a très vite fait d’assimiler Charli XCX à la Madonne et cette comparaison est loin d’être déconnante. Avec ses chansons blindées de synthés et de refrains fédérateurs, on voit dans True Romance l’héritière la plus crédible de la reine de la pop. Pas tout à fait commerciale mais pas indé non plus, l’hybride Charli XCX aura en tout cas été la belle surprise de cette année, elle qui nous avait jamais convaincu avant la sortie de ce premier album. Parce que True Romance c’est surtout 13 tubes qui vous colleront aux oreilles.

Label : IAMSOUND


16. L. Pierre - The Island Come True


Ne vous fiez pas à la pochette ou du moins pour son côté chaleureux car la musique d’Aidan Moffat sent la naphtaline, les pianos sont détraqués et les instruments passés. Jamais à la fête, l’ex Arab Strap livre un disque sombre et fantomatique. Mais The Island Come True est surtout une invitation au voyage, c’est la bande sonore de nos rêves, la B.O d’un film étrange qui passerait en boucle les mêmes images intrigantes et mélancoliques. Aidan Moffat invite son auditeur à s’abandonner pour mieux laisser notre imaginaire nous contrôler. Mystérieux et beau à la fois, on tient là un disque indispensable pour les songeurs, les étourdis et les romantiques, ceux qui passent plus souvent leur temps les yeux rivés sur les nuages que les pieds sur terre.

Label : Melodic


15. Cults - Static


Après l’excellent Cults, on retrouve sur ce second album leur goût pour la pop 60’s, les tubes de la Motown et les mélodies sucrées mais le tableau s’est assombrie. Plus rugueux et inquiétant que par le passé les amoureux alourdissent leur son comme sur I Can Hardly Make You Mine et Keep Your Head Up qui font parler les guitares. Mais ce qui nous réjouit le plus c’est que Static se fait plus riche et plus diversifié que son prédécesseur paraissant pour le coup beaucoup moins plan-plan. Cults fait bien plus que confirmer les espoirs qu’on avait mis en eux et prouve qu’il est bien plus qu’un groupe d’un album.
                                                                                                                                                                    Label : Columbia


14. Forest Swords - Engravings


Entre le trip hop et du dub, Engravings s’avère être une expérience envoûtante où l’on se laisse guider par cette musique sombre et parfois chamanique. L’artiste fait preuve d’une grande inventivité quand il s’agit d’inclure des sons originaux ou en tout cas donne l’impression. Est-ce du sitar sur l’oriental Ljoss? A-t-il utilisé des samples de chant grégorien sur Gathering? On n’en sait rien mais le résultat est fascinant. Ce qui aurait pu être seulement un disque de producteur, une expérience sonore, Matthew Barnes la transcende en proposant des mélodies imparables qui donnent envie de nous replonger encore et encore dans son univers singulier.

Label : Tri Angle


13. La Femme - Psycho Tropical Berlin


Dès Antitaxi, on rentre dans le monde de La Femme, c’est un bordel qui célèbre l’apocalypse avec psychotropes à gogo. Les synthés froids tranchent avec la folie ambiante qui survole chaque composition. Au-delà des chansons, excitantes pour la plupart, la force du groupe réside dans l’étrange atmosphère qui habite le disque. Bien que l’album soit nerveux, l’ambiance inquiétante voire effrayante est omniprésente. Tout part en vrille sur Psycho Tropical Berlin mais La Femme, qui ne tourne pas rond, s’en fout. Pleine d’insouciance, elle s’en amuse, se défoule sur cette farce macabre, cette représentation hallucinée d’un cirque glauque et malsain. Psycho Tropical Berlin donne enfin l’impression qu’il se passe quelque chose en France, qu’une autre voie est possible. C’est un réel coup de pied au cul dans le paysage musical Français et on en est les premiers étonnés.

Label : Barclay / Universal


12. DJ Koze - Amygdala


S’il y a un album qu’il ne faudra pas oublier sur la plage c’est celui-ci. Amygdala et sa pochette loufoque est une épopée grisante, ensoleillée et dansante. Accompagné tout du long par un beat percutant et des basses rondes et cotonneuses, on dérive à ses côtés pour mieux s’oublier. A mi chemin entre la mélancolie et la béatitude, DJ Koze déploie un univers magnifique et chaleureux. Mieux, Amygdala est un disque grand public à deux facettes. La première est le versant électro-pop de l’artiste représenté par de nombreux artistes comme Caribou, Matthew Dear, ou encore Apparat nous offrant, le plus souvent, le meilleur d’eux même. Une fois seul aux manettes, Dj Koze nous invite à quitter le jour pour entrer dans le monde de la nuit. Plus House, ses interventions solos permettent au DJ de livrer une électro plus frontale de quoi affronter le dancefloor. Encore une fois Pampa Records frappe très fort avec ce disque pour tous.

Label : Pampa Records                                                                                                            


11. Deafheaven - Sunbather


La recette magique de l’année on la doit à Deafheaven qui a réussi le pari fou de faire cohabiter métal et Post-Rock. Si le genre premier ne nous a jamais réussis, la formule de Deafheaven prend. Malgré la violence de l’ensemble, peu à peu, la beauté s’installe et donne au disque une tonalité mélancolique pas forcément évidente au premier abord. Au-delà de cet aspect il y a dans Sunbather une réelle urgence, un désespoir qui se dégage de leurs compositions rendant ce disque vraiment particulier. Jamais la brutalité n’aura été aussi émouvante.