Semaine 9 : Black Lips - 200 Million Thousand [Vice Recording]

Ces mauvais garnements sont de retour pour un énième effort de rock garage, on passera à côté de leur réputation sur scène (qui au passage a récemment faillit les envoyés en prison en Inde) pour se concentrer sur cette galette un peu décevante…Bon en fait on va mentionner vite fait leur faits d’armes parce que au fond on aime bien les potins et surtout ça donne un bon aperçu de leurs univers. Ces gens là ont finalement monté le buzz avec leur précédent album, l’énorme Good Bad Not Evil et en s’amusant à vomir, pisser et se rouler des galoches sur scène au point de se voir refuser certaines salles de concert tant ça partait en vrille totale…Rock’n’roll !! Deux ans plus tard ces quatre jeunes gens d’Atlanta reviennent un peu plus apaisé mais n’ayant rien perdu dans leur côté irrévérencieux pour autant avec 200 Million Thousand.

Voilà un album dont j’en attendais beaucoup parce que comme je l’ai dis juste au dessus leur précédent opus était énorme. Du rock garage 60’s comme on en fait plus avec des hymnes nerveux à la pelle (Katrina, Bad Kids…), c’est ce genre d’artistes dont on rêve qu’ils ne se renouvellent jamais puisqu’il n’y a qu’eux pour faire de telles bombes. En 2007, les Black Lips étaient les rois et j’attendais cette confirmation avec ce nouvel album.

Bah oui, mais non, parce que au passage les Black Lips y ont laissés quelques plumes, à croire que les éloges faites à leurs égards les ont mis un petit peu trop sous pression ou plutôt les ont envoyés sur un petit nuage d’où ils se croyaient intouchables. Se sentant obliger de changer la recette à quelques endroits, le groupe ralentit pas mal la cadence à deux ou trois exceptions prêts pour laisser place à un rythme très mou du genou, une sensation qui s’accentue avec la voix de Cole Alexander qui chante comme un ivrogne qui cuve son vin…Là où on appréciait le bordélisme joyeux de Good Bad Not Evil, on déteste ce « je m’en foutisme » qui parcourt la totalité des titres, Les chansons sont chaotiques beaucoup trop (ces bips incessants ainsi que les rots qui sortent de la bouche de Cole le plus naturellement possible gâche le très mélodique I Saw God). La deuxième partie de l’album est bien trop vaporeuse on ne peut s’empêcher de penser qu’ils devraient arrêter l’héroïne et peut être prendre un peu plus la coke…

Voilà un album qu’il est difficile d’écouter en une traite ! Finalement, les Black Lips sont garage 60’s jusqu’au bout en proposant des chansons de hautes volées quand elles sont écoutées individuellement car les tubes ne manquent pas pour autant (le grandiose premier single Starting Over à mi chemin entre les La’s ou tiens le velvet underground) mais qui a du mal à être digéré dans son ensemble à cause de ce côté vraiment trop brouillon et trop mou parfois.

Il est certain qu’ils ne réalisent en aucun cas un coup de maître avec ce 200 Million Thousand mais ils ont le mérite de tuer toute hype autour d’eux tant cet album est casse gueule jouant de leur allures rocker « bad boy » et dieu sait comme les mauvais garçons sont plus intéressant que les gentils bambins ! Finalement, on rigole bien à l’écoute de cet album et ils n’ont pas volés leur place d’album de la semaine. ROCK’N’ROLL !!!


Sortie le 24 février 2009

5 titres dans le lecteur deezer à droite.