Semaine 18 : Fleet Foxes - Helplessness Blues [Bella Union]



Nom d’un troupeau de mouton égaré! Les bergers sont de retours! Trois ans après leur premier album éponyme acclamé de toute part, les barbus de Seattle reviennent pour confirmer tous les espoirs que l’on avait placés en eux. Il en aura fallu du temps pour donner une suite mais il faut dire qu’entre déboires et travail acharné ce Helplessness Blues a finit par tourner à l’obsession au point de réenregistrer totalement le disque l’année dernière par soucis de perfection (avec à la clé une perte d’argent assez colossale…). Pas facile d’être les nouvelles stars du folk…

Pourtant il suffit d’une écoute pour ce rendre compte du travail impressionnant et de la rigueur dont ils ont fait preuve sur ce nouvel album. Salué pour leurs harmonies vocales dès leur EP Sun Giant, tout est ici amplifié. Montezuma, le titre d’ouverture, est sublimé par ces chœurs qui résonnent, les frissons ne sont jamais bien loin. Alors que Grizzly Bear gardait jusqu’ici la palme des meilleures vocalises, le groupe de Seattle vient sérieusement ébranler ce statut avec des chants qui avouons le sonnent à la perfection. Il suffit d’écouter The Plains pour être convaincu du travail titanesque effectué sur les voix au point d’attiser notre curiosité au sujet des concerts et s’ils seront capables d’en faire autant dans des conditions live (Réponse à Saint-Malo!).
Au-delà des voix, Helplessness Blues est un disque qui a une volonté constante de faire mieux que son prédécesseur, les guitares sonnent à merveille en occupant tout l’espace. Par exemple, l’interlude The Cascades est un véritable travail d’orfèvre où ces artisans construisent en 2 minutes chrono une véritable cathédrale folk à la fois pastorale, magique et émouvante. Au-delà d’une production aux petits oignons, Fleet Foxes brille une nouvelle fois par son songwriting brillants et ses arrangements éclairés. On aime la flûte qui nous ramène 40 ans en arrière, la mélancolie et la luminosité qui se confrontent à chacune de leurs chansons. Plus que jamais, ils prouvent toute l’étendue de leur talent quand il s’agit de toucher l’auditeur en plein cœur.

Alors que ce disque est loin d’être gai par ses thèmes abordés, tout sonne plus joyeux, plus percutant, ce qui le différencie principalement de leur premier opus. Oui parce que hormis ces détails, Fleet Foxes reste Fleet Foxes et il est dommage que le groupe ne mette pas leur talent au profit de l’innovation. Au lieu de ça, le groupe reste dans un esprit très 60’s avec Crosby, Stills & Nash en tête de gondole. Ce second disque passe aisément l’épreuve de la confirmation car tout y est amplifié comparé à leur album de 2008 sans avoir perdu leur inspiration en cours de route. Cependant, si ils persistent à continuer dans cette voie, la redite ne sera alors plus très loin. Avec tous ces groupes qui ne cessent d’innover et de réinventer, il est dommage que Fleet Foxes n’aille pas dans cette direction et préfère plutôt, rester sur ses acquis.

Helplessness Blues n’est donc pas la bonne surprise que l’on attendait mais tout simplement un excellent disque qui reste dans la lignée du premier. Ceux qui auront aimé leurs débuts les apprécieront toujours autant, quand aux allergiques des harmonies vocales, ils passeront une nouvelle fois leur chemin.



sortie le : 03 mai 2011
5 titres en écoute à droite.

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