Semaine 10 : Kurt Vile - Smoke Ring For My Halo [Matador]
Parfois, il y a des artistes qui vous échappent, que vous croisez un temps avant de disparaitre aussi tôt jusqu’à en oublier leur existence. Kurt Vile est assurément de ceux là. Ma rencontre avec ce jeune compositeur fût avec le premier album de The War On Drugs, son groupe formé avec Adam Granduciel qui m’avait laissé un bon souvenir mais dont je serai incapable de vous fredonner le moindre air. Depuis, Kurt Vile a quitté le groupe et je ne sais même pas quel est son degré de participation dans ce disque ni même si il est crédité. Il faudra attendre fin 2009 pour que je puisse enfin situer ce jeune compositeur avec le titre Freeway, un rock FM qui me faisait penser au générique d’Alerte à Malibu (!), au soleil et à la plage… C’est le premier souvenir marquant que je garde de Kurt Vile qui ne se concrétisera pas le soir où j’assistai à un concert en ouverture de Noah Lennox. Je m’attendais à un concert rock mais ce fut intimiste, caché derrière sa longue chevelure tout droit sorti des années 80, Kurt vile déballait quelques chansons folk que j’écoutais d’une oreille discrète.
C’est donc en 2011, il y a quelques semaines, que je fis ma première et véritable rencontre avec ce jeune homme qui ne semble pas dépasser les 25 années. Smoke Ring For My Halo, son quatrième album, continue dans une veine folk, nous sommes loin du rock de Freeway mais soyons heureux, la qualité est là. Dès le premier titre, Kurt Vile développe un folk aérien, rêveur et mélancolique, on est charmé instantanément. Malgré son jeune âge, cet enfant prodige fait preuve d’une maturité, à la frontière du chant et du parlé. La voix se fait grave et profonde et son interprétation n’a d’égal que ses compositions remarquables. Kurt Vile évoque souvent un Dylan moderne auquel on aurait rajouté quelques touches psychés, un son plus espacé laissant pleinement le compositeur dévoiler son talent.Smoke Ring For My Halo est un disque difficile à chroniquer car c’est l’évidence même. Touché par la grâce chaque composition est limpide. Sans rien inventé Kurt Vile écrit des titres aux allures de classique Folk/Rock, c’est un disque songeur qui laisse à l’auditeur le temps d’apprécier chaque note de son jeu libéré. Les cordes résonnent dans nos oreilles, elles nous caressent délicatement le tympan, on frissonne parfois sur quelques refrains à la beauté irréelle (On tour). On pense à un Bradford Cox solo qui, comme lui, nous transcende avec une poignée d’accords car à l’image de ce dernier, Kurt Vile semble au sommet de sa créativité. En alliant productivité et qualité il représente peut être l’un des futurs grand songwriter Américain. Peut être je me trompe, je connais si peu ses œuvres plébiscités un peu partout mais Smoke Ring For My Halo fait preuve d’un talent véritable en terme de compositions où l’on est troublé par si peu de choses.
C’est au final lorsque que le son se fait plus ample, ou lorsqu’il ressort la guitare électrique que Kurt Vile convainc le moins sans nous rebuter. Le véritable génie du disque se trouve dans les chansons dépouillés jusqu’à l’os, les plus contemplatives qui nous laissent un goût de nostalgie dans la bouche. Il nous rappelle alors, une époque glorieuse où tout était à faire. Smoke Ring For My Halo est un beau disque, sans aucune originalité mais dans lequel on n’hésitera pas à y revenir et se lové une fois de plus dans ces quelques compositions grandioses signés par un jeune artiste à surveiller de très près.
sortie le : 7 mars 2011
5 titres en écoute à droite.
Myspace
Pour :
Pinkushion
Tasca Potosina
Brainfeeders & Mindfuckers
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Contre :
Between The Lines Of Age
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3 commentaires:
Tu vas bientôt pouvoir me mettre dans les contres, moi qui fus "pour" jusqu'à l'os en 2009. Suffit de regarder mon avatar d'ailleurs.
Oui, excellent album, moi aussi j'étais un peu passé à côté de Kurt Vile jusqu'à présent.
Faut que j'écoute son précèdent disque alors, j'ai lu pas mal de dithyrambes à son sujet.
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