Semaine 15 : Panda Bear - Tomboy [Paw Tracks]



C’est au début de l’an 2009 qu’est naquit ce blog, et la première chose à faire était de lui trouver un nom. Une chose bien difficile… Pourtant, à cette époque un disque m’obsédait et m’obsède toujours. Alors qu’un nouvel album avec son groupe tout aussi talentueux pointait le bout de son nez et allait mettre à genou aussi bien les critiques que moi-même, je me préparais en réécoutant souvent ce qui restera un sommet de la décennie précédente : Person Pitch.

A l’époque, il ne m’avait pas frappé instantanément, je lui préférais d’ailleurs Strawberry Jam d’Animal Collective sortit la même année, mais avec le temps, Person Pitch n’a cessé d’aller de surprises en surprises. Avec ce son touffu et foisonnant, il révélait à chaque écoute de nouvelles facettes. Ce disque, on le doit bien sûr à Panda Bear, l’une des têtes pensantes du groupe nommé précédemment. Ainsi naquit Ears Of Panda, et accessoirement Panda Panda, le pseudo utilisé pour écrire les lignes que vous, les quelques lecteurs atterrissant sur ce blog, avez le courage de lire (enfin j’espère).

Cela fait maintenant plus de deux ans que ce blog essaie de rester en vie avec des moments plus difficiles que d’autres, ponctués aussi bien par de sérieux passages à vide que de phases de travail acharnées. Ce blog aurait pu vite tomber aux oubliettes si des artistes tel que Panda Bear n’avaient existé. Il fait partie de ceux qui vous rappellent à quel point la musique compte dans votre vie, que quelques minutes peuvent suffire à vous glisser un frisson passager au détour d’une mélodie. Il fait partie de ceux qui me font aimer la musique, qui viennent m’apporter un peu de lumières dans ces journées tristement noires ou qui tout simplement viennent me sortir de cette torpeur que nous réserve parfois la vie quotidienne.
Tomboy, son quatrième album studio ne déroge pas à la règle. Encore une fois, Noah Lennox réussit à nous convier dans un voyage dont il a lui seul le secret. Dès You Can Count On Me, morceau d’ouverture qui fait écho à Comfy In Nautica, on décolle, on est transporté par sa voix toujours plus aérienne avant d’être écrasé par Tomboy qui signe un réel virage dans sa musique. Contrairement à ses précédents ouvrages, on découvre un son rêche et dissonant noyé par les réverbérations si chères à Lennox. Avec l’incroyable Slow Motion et sa rythmique tordue inspirée par le Hip-hop, ces deux morceaux laissent apparaitre une lumière nouvelle sur les travaux de Panda Bear où la guitare électrique croulée et torturée par les effets est reine. Derrière l’exigence et la complexité qu’il soumet à l’auditeur, ainsi que les risques qu’il s’applique à lui-même, on est étonnement charmé par le résultat miraculeux de cette bouillie sonore.

Passé ces deux titres, Panda Bear retourne à son amour pour les instruments électroniques qui lui avaient tant réussis sur Merriweather Post Pavilion et c’est en particulier dans ce domaine qu’il excelle. Surfer's Hymn qui porte à merveille son nom est un bijou pop où les vagues accompagnent la voix planante de Noah Lennox. Il suffirait presque de fermer les yeux pour sentir le vent et le soleil nous caresser le visage. Quand il ne compose pas des compositions à la fois grisantes et pleines de grâces, des titres plus ambiants accompagnent nos rêveries. Scheherezade par exemple, ralentit le temps et nous invite sous l’eau à contempler les fonds marins.

Comme c‘est souvent le cas chez lui et malgré les innombrables instruments électroniques et les effets utilisés, Noah Lennox signe un album en communion avec la nature. Les morceaux nous évoquent tour à tour l’océan bien sûr mais aussi une forêt vierge où le vent viendrait ébranler les feuilles des arbres. Quelque soit les nouveautés que Panda Bear vient rajouter à sa musique, il y a chez lui cet amour pour la simplicité ainsi qu’une honnêteté quasi-émouvante dans sa démarche.

Si Tomboy ne réussit pas atteindre le sommet Person Pitch faute à quelques irrégularités, Panda Bear réussit une nouvelle fois à nous surprendre aussi bien par la qualité de ses compositions que par son travail effectué au niveau du son. Pourtant et plus que jamais, Panda Bear écrit une musique sensorielle, celle qui convoque votre imaginaire, qui vous berce, qui vous fait rêver et vous fait oublier.



sortie le : 12 avril 2011
5 titres en écoute à droite.

Pour :
Lesatori
Funk You Dear
Mowno
Chroniques électroniques
Brainfeeders & Mindfuckers
Tasca Potosina
...

Contre :
mamaindanstondisque
...

11 commentaires:

Erwan a dit…

J'arrive vraiment pas à m'enthousiasmer pour ce Tomboy, je n'avais pas trop aimé les titres dévoilés avant en single, ceux qui se trouvent en début d'album, et c'est pourtant cette partie que je préfère sur Tomboy (notamment grâce à leur noouvelle production). C'est dire si la fin d'album est vraiment moyenne...
Je vais réécouter Person Pitch plutôt tiens! ^^

Panda Panda a dit…

C'est ce que j'aime le moins comme quoi... Malgré ces quelques défauts, je trouve ce disque terriblement attachant. Person Pitch est plus euphorique à mes yeux mais moins personnel compensé par un sens de la mélodie assez géniale et une constance sur tous le disque assez bluffante!

Panda Panda a dit…

Après Merriweather ça sent la rupture...!

Muffin Man a dit…

Bonjour,

Premier commentaire que j'écris sur ton blog, malheureusement ce n'est pas positif. Je n'accroche vraiment pas avec cet album. Je trouve cela assez confu voir anti mélodique. J'aurais pourtant préféré aimer surtout après avoir lu ta chronique ! Je vais lui laisser une seconde chance.

-Twist- a dit…

Rah, la chronique fait envie. J'ai pas encore écouté la bête, j'hésite, je repousse, j'écoute autres choses à la place. Pourtant, je l'attends celui là.
Bon, ceci dit, il démarre mal avec cette pochette bien moche par rapport à sa devancière... Mais bon, je croise les doigts en relisant la chronique et malgré les commentaires peu amènes d'Erwan et Muffin. :D

Marc a dit…

Pour ma part je suis pas autant emballé que je le voudrais(je pense que j'aurais jamais du écouter autant de bootlegs et versions previews)avec des passages superbes : You Can Count on Me/Slow Motion/Last Night et d'autres moins indispensables. Pas vraiment au niveau des chefs d'oeuvres MPP et Person Pitch, tout en restant excellent.

Sinon je partage pas vraiment l'avis de l'homme Muffin, je trouve ca au contraire hyper-mélodique (Panda Bear a toujours été plus pop qu'Avey Tare...)

Panda Panda a dit…

@Muffin Man : Tu as bien fais de poster j'y ai découvert un nouveau blog, du gâteau et de la musique, c'est un peu le paradis!

@Twist : En même temps Erwan a pas aimé MPP... :P
Par contre la pochette est bien moche? Moi je l'aime beaucoup d'ailleurs AC devrait prendre exemple! Lance toi Twist dans ce disque ce n'est que du bonheur!

@Marc : Oui je rejoins ton avis, ça reste un disque d'excellente qualité mais que ce soit en solo ou en groupe, il sont sortis tellement de disques de haut niveau qu'il est difficile de ne pas avoir une pointe de déception. Clairement, Tomboy et plus irrégulier que Person Pitch mais je lui trouve des qualités que le précédent n'avait pas notamment au niveau de l'ambiance générale du disque.
Après je comprends l'avis de Muffin, le morceau Tomboy reste très étrange et des morceaux comme Drone ou Scheherezade n'aident pas non plus mais je leur trouve à chacun beaucoup de charme.

Muffin Man a dit…

Cher Panda, tu es le bienvenu sur mon blog quand tu veux !
Je tiens à m'excuser auprès de tous, j'ai été un peu dur mais tu as bien cerné les morceaux qui m'ont fait dire cela ! Après une deuxième écoute j'ai beaucoup mieux apprécié ce disque.

Thomas a dit…

Quel disque, il a une profondeur folle. Tellement de variations, de finesse dans le brut des guitares et du drone.
Personnellement je trouve que Alsatian Darn est génial, un peu l'apogée de l'album après le pic Surfers's Hymn et Last Night At The Jetty.
Et pourtant quand il distillait les premiers titres je trouvais ça chiant. Et pourtant !

myrrhman a dit…

Si tu cherches un contre : en voilà un :http://mamaindanstondisque.over-blog.com/article-pandi-panda-71458172.html

Panda Panda a dit…

Je partage totalement ton point de vue Thomas contrairement à Myrrhman! Article pleine de mauvaise foi mai d'humour aussi :)