Semaine 42 : Real Estate - Days [Domino]


Real Estate c’est avant tout un coup de foudre. C’est les pieds glacés, les joues giflées par le vent et les oreilles insensibles que l’on découvre ce groupe. Nous sommes en plein hiver 2009 et noël approche à grand pas. Pas évident de tomber sous le charme lorsque leur musique évoque plutôt le soleil, la plage et l’été… Non, pas évident, surtout lorsque l’on est fauché et bloqué sur Paris. Pourtant, le coup de foudre a eu lieu, il aura suffi d’entendre les premières notes de Beach Comber, avec sa guitare timide qui rentre par la petite porte mais qui peu à peu nous habite. La musique se fait alors bien plus aérienne montrant sa véritable force qui au-delà d’un disque estival annonce un disque rêveur, évoquant plus l’évasion que la glande et le surf sur une plage de la côte ouest. Le pont sur cette même chanson finira de nous achever, les écoutes ont beau avoir été nombreuses, il y a longtemps eu ces mêmes frissons et ce sentiment étrange qui vous tient, encore aujourd’hui cette mélancolie revient par moment sans que l’on s’y attende. Ces sentiments étaient de légion sur leur premier album homonyme et pas seulement sur Beach Comber, il y avait un véritable savoir faire pour déclencher des émotions chez l’auditeur.

2 ans et un changement de batteur plus tard, On retrouve le quatuor sur un nouveau label devenu quintet avec l’apparition d’un claviériste. Tous ces bouleversements n’auront finalement que peu d’impact sur leur musique, voire pas du tout. Le clavier est quasi-transparent, seul le son, bien plus propre, montre une évolution marquante et c’est tant mieux! Une des grandes force du groupe a toujours été ce talent pour mêler les lignes de guitares, d’embrouiller les pistes au point de ne plus savoir combien en ont été enregistrées. Ce qui pourrait donner un résultat foutraque chez certains, tient ici du miracle. Dès les premières écoutes tout est clair, les guitares n’ont jamais aussi bien sonnées, les mélodies nous éclatent en plein visage et le charme agit instantanément. Days est un album pop évident, un album que peu d’écoutes suffiront à apprivoiser mais qui se dévoile dans sa construction passionnant. Ce disque appartient à cette catégorie très fermée qui révèle à chaque écoute de nouvelles subtilités et les nombreuses couches de guitare en apparence n’y sont pas pour rien.
Jamais brouillon ou superflus, Real Estate fait preuve d’un véritable génie musical quand il s’agit de construire ses chansons. Chaque ajout instrumental, chaque pont est ici un émerveillement pour les oreilles. On a une pensée toute particulière pour All The Same, incroyable conclusion en deux parties, chacune étant plus belle que l’autre, qui finissent par se rassembler pour n’en former qu’une. Les autres compositions ne sont pas en reste, entre le single à la fois punchy et poétique rappelant les bergers de Fleet Foxes ou le titre instrumental Kinder Blumen, les chansons résument toute la singularité et le génie du groupe.

Peut être est ce parce que leur musique respire la sincérité et l’humilité que ce groupe possède un capital sympathie énorme mais il faut bien l’avouer, Days est une réussite et est plus qu’une simple confirmation de leur premier essai mais un gage de qualité pour la suite. Real Estate ne lance ou ne réinvente rien mais ce qu’ils font, ils le font merveilleusement bien et dans leur domaine, les groupes qui peuvent rivaliser avec eux se comptent sur les doigts d’une main.






Sortie le : 17 octobre 2011
5 titres en écoute à droite.

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Couci-couça :
Feu à volonté
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Contre :
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1 commentaire:

Vincent Lamusiqueapapa a dit…

eh, eh, bien d'accord, monsieur panda ;)