Top Albums 2012 : 50ème - 31ème

Après le lancement du top chansons, c’est au tour du top albums de faire son apparition. Voici les meilleurs albums selon Ears Of Panda de la 50ème à la 31ième place. Du rap, de l’électro, du rock, du folk, du R&B, de la pop, des disques qui font taper du pied, de belles mélodies, des disques singuliers… Il y en a pour tous les goûts.

Vous trouverez tout en bas un lecteur pour écouter les chansons. En cas de problème (chanson inécoutable, lecteur absent/cassé…), n’hésitez pas à me laisser un commentaire pour corriger le problème.

On se retrouve mercredi si tout va bien pour la suite du top chansons. Bonne écoute, bonne lecture, bonnes découvertes. Bisous.



50 : Marie-Pierre Arthur - Aux alentours


Pour une fois que le Québec nous envoie autre chose qu’une hystérique qui ne crie pas à l’agonie… Rien que pour ça, aux alentours aurait presque mérité la première place. Son deuxième album est tout simplement un disque de pop rock léché mais à la différence qu’on y chante en Français. Quel plaisir d’entendre un disque dans notre langue où les influences Américaines sont parfaitement digérées et où on n’a pas l’impression d’écouter un disque qui a dix ans de retard. Cher Québec, laissez nous Marie-Pierre Arthur et en échange on vous rend toutes vos vieilles gloires avec Patrick Fiori en bonus…

Label : Bonsound Records

49 : Bobby Womack – The Bravest Man In The Universe


Derrière The Bravest Man In The Universe, on retrouve la même équipe que celle qui a travaillé pour le dernier album de Gil Scott-Heron. Comparé au disque de celui-ci, cet album est plus efficace et plus accessible mais ne possède pas une ambiance propre au contraire d'I'm New Here qui est habité tout du long par un climat sombre et étouffant. The Bravest Man In The Universe signe toutefois le come-back remarquable de Bobby Womack patron éternel de la musique soul.

Label : XL Recordings


48 : How To Dress Well – Total Loss


Alors qu’on était complètement passé à côté de son premier album qui nous avait laissé dans une indifférence polie. Total Loss révèle un talent qui nous avait jusque là échappé. Passionnant album qui propose une version alternative au genre très codifié qu’est le R&B, Tom Krell en propose la version low-cost, celle avec un son vaporeux et dégueu. On aimerait maintenant qu’il oublie le côté Lo-fi pour signer un album R&B soigné à la production impeccable, comme ça, juste pour voir, mais à tous les coups, l’album en serait encore plus grand.

Label : Weird World

47 : Menomena – Moms


Lorsqu’on apprend l’année dernière le départ de Brent Knopf, leader de Menomena, pour se consacrer à son projet solo (Ramona Falls qui est très bien aussi) on ne donnait pas cher de la peau des deux survivants et pourtant surprise, Moms est leur meilleur album depuis Friend And Foe. Ce qu’ils ont perdu en créativité et en étrangeté, ils l’ont récupéré dans une efficacité bienvenue qui pourrait élargir leur public. Les chansons plus simples permettent de constater la qualité de leur écriture. Moms ne signe donc pas l’arrêt de Menomena mais bien un nouveau départ des plus prometteurs.

Label : Barsuk Records


46 : Mac Demarco - 2


Au-delà du songwriting impeccable, la réussite de 2 réside dans sa décontraction. Comme son cousin éloigné Ariel Pink, Mac Demarco véhicule à travers sa musique l’image d’un glandeur éclatant. Capable d’enregistrer une merveille pop en trois minutes sans forcer, Demarco compose ainsi 11 titres avec nonchalance, on se fait balader dans cette musique à la cool qui accompagnera aussi bien nos moments de glande, la clope au bec, que nos pérégrinations estivales dans la vieille bagnole de nos parents.

Label : Captured Tracks


45 : The XX - Coexist


Soyons clair, l’écriture des XX n’a pas changé d’un iota. Leurs compositions épurées jusqu’à l’os se contentent de recréer la magie du premier album en écrivant des lignes de guitares et de basses simples. Ce qui pourrait être un reproche est ici tout le contraire. On salue le talent de Croft et Sim qui ont cette facilité déconcertante pour écrire des chansons à l’évidence mélodique basée sur quelques accords mais d’une incroyable efficacité quand il s’agit de vous faire hérisser les poils.

Label : Young Turks


44 : Max Richter - Recomposed by Max Richter: Vivaldi, The Four Seasons


Lorsque Max Richter s’attaque à un monstre sacré de la musique classique, il y aurait de quoi faire grincer des dents et pourtant l’Allemand s’en sort avec les honneurs. Tant pis si l’on me jette des cailloux mais je dois admettre que cette relecture est beaucoup plus belle et prenante que l’originale. S’appropriant totalement les quatre saisons de Vivaldi, Max Richter crée une œuvre plus mélancolique mais aussi plus vive où l’on passe très vite d’un sentiment à un autre. Véritable bijou, Max Richter réussi haut la main le pari de proposer une meilleure version que l’originale.

Label : Deutsche Grammophon


43 : Dominique A – Vers les lueurs


Putain on a failli passer à côté, pourtant on aime (beaucoup) Dominique A, on a aimé les deux concerts vu cette année mais la peur était là, on a entendu des échos pas toujours positif, et on a douté. Finalement la raison finira par prendre le dessus, les concerts vus laissez penser qu’on avait tout de même pas un album tout moisi en face et c’est en toute fin d’année qu’on s’est plongé dans vers les leurs un des derniers disques écouté en 2012. Et bah on a bien fait hein! Vers les lueurs est un disque plus riche et plus aérien que le précédent, Dominique A n’hésite pas à abuser des envolées instrumentales pour notre plus grand plaisir. Vers les lueurs est marqué de grandes ambitions parfaitement atteinte par cet artiste, décidément, grand (et chauve).

Label : Cinq7


42 : Joey Bada$$ - 1999


Retenez le nom de Progressive Era puisque c’est indéniablement le collectif qui monte à New York. Composé d’une multitude d’artistes d’environs différents mais tous très jeunes, Pro. Era pourrait être la réponse de la côte Est à Odd Future. Ne nous excitons pas trop cependant car le collectif a surtout montré un sens affûté à utiliser des samples du meilleur goût. Cependant, le top de leurs travaux se trouvent sur la mixtape solo de Joey Bada$$ pour le moment. Le jeune New Yorkais balance un flow maitrisé sur des productions de MF DOOM ou J Dilla soit la crème du rap indé.

Label : Cinematic / Creative Control
Mixtape à télécharger légalement et gratuitement ici


41 : Ab-Soul - Control System


Cette année aura vu l’avènement du collectif Black Hippy composé de Jay Rock (connais pas), Schoolboy Q (Très bon Habits & Contradictions sorti cette année), Kendrick Lamar (on ne le présente plus) et Ab-Soul. Bizarrement, ce dernier a sûrement écrit l’album le plus éloigné des goûts du Panda puisque Control System est sans conteste le disque le moins pop mais est pourtant le plus fascinant par son ambiance et ses samples utilisés.

Label : Top Dawg Entertainment


40 : Metz - Metz


En 30 minutes chrono, Metz va garder cette pression constante imposée dès les premières notes de Headache le morceau d’ouverture. S’époumonant avec force, le chanteur représente bien l’esprit du groupe qui se défonce durant les 11 titres. Rythme infernal, musique nerveuse et tendue, Metz signe un disque éprouvant où le son massif des instruments finit par nous mettre KO. Mais on est conquit alors c’est cool.

Label : Sub Pop


39 : Ty Segall & White Fence – Hair


Quand un des groupes les plus passionnants du rock garage rencontre une des personnalités rock les plus excitantes du moment, ça donne Hair, un disque de rock&folk psyché tout droit sorti des 70’s. Chacun apportant sa pierre à l’édifice, il est vraiment plaisant de voir l’alchimie qui se crée entre les deux formations où aucune des deux ne se fait bouffer par l’autre. Petit disque (même pas 30 minutes) on ne dirait pas non à une suite de cette excellente collaboration.

Label : Drag City


38 : Cat Power - Sun


Sun représente dans la carrière de Chan Marshall à la fois une révolution et une renaissance. Une révolution puisque Sun est son album le plus pop qui emprunte des sonorités électro, on est loin de Jukebox, dernier album en date, bien plus classique. Une renaissance puisque Cat Power n’avait plus écrit de nouvelles compositions depuis 2006 et son album The Greatest. Si le disque est loin d’être parfait à cause d’une production et d’un mixage un peu à côté de la plaque (le son faiblard, sans puissance) et de titres un cran nettement en dessous, Cat Power réussit à composer une bonne tripotée de chansons, terriblement efficaces, qui nous font oublier tous les défauts de Sun pour ne garder que le meilleur.

Label : Matador


37 : Angel Haze - Reservation


Officiellement, cette mixtape est un EP mais des EPs de 14 titres et 50 minutes j’en connais pas beaucoup donc voilà pourquoi on retrouve ce merveilleux disque d’Angel Haze ici. Rappeuse qui s’est fait découvrir avec la chanson New York (présent dans le top chanson), cette Américaine de 20 ans mélange les genres et emprunte autant à l’électro et la pop que le rap. Reservation propose un pot-pourri de toutes les musiques qui semblent l’avoir nourri depuis son enfance et que l’on découvre avec beaucoup d’intérêt, partagé entre l’admiration et l’excitation.

Label : True Panther / Noizy Cricket!! / Biz 3
A télécharger légalement et gratuitement ici


36 : Woods - Bend Beyond


7 années d’existence, 7 albums, Woods continue son petit bonhomme de chemin en sortant son disque annuel. Comme d’hab, Woods garde un niveau d’écriture bien au dessus de la moyenne et le groupe n’a toujours pas réussi à nous lasser malgré une recette bien connue maintenant. Entre Folk et rock garage sous fond de musique psyché, Woods continue d’avoir cette flamme sacrée qui leur permet de trouver encore des enchaînements d’accords miraculeux et des mélodies à tomber. A défaut d’être des révolutionnaires ou des inventeurs, Woods restent de grands faiseurs dont on est toujours aussi amoureux que depuis le premier jour.

Label : Woodsist


35 : Death Grips - The Money Store


On aurait pu inclure dans le top leur deuxième album qui leur a valu de se faire virer de leur label (ils l’ont donné gratuitement sur internet en insultant copieusement Epic Records au passage) mais y a pas à chier, The Money Storeest bien au dessus de sa suite. On retrouve pourtant la même recette, un rap hardcore, épileptique et violent mais il manque à No Love Deep Web l’évidence mélodique car il y a bizarrement dans The Money Storede nombreux tubes. I’ve Seen Footage, Hacker, The Fever… Tous ces titres possèdent malgré leur étrangeté une mélodie claire et efficace. Si The Money Store est dans ce top c’est surtout parce qu’ils ont su proposer une musique innovante tout en ayant réussi à se trouver un large public, pas évident pour un disque aussi épuisant que celui-ci.

Label : Epic Records


34 : Jacob Korn - You & Me


Lorsque Jacob Korn a du choisir un nom pour son premier album, c’est tout naturellement que le nom de You & Me a du lui arriver en tête puisque ce premier effort est un avant tout un disque de collaboration. Que ce soit pour les voix ou même la musique, l’Allemand a convié de nombreux invités pour composer ce disque. Le résultat est un mélange improbable de genre et d’ambiances, on passe d’une électro festive et ensoleillée à la froideur et la mélancolie hivernale. Loin d’être un disque fourre tout, Jacob Korn a réussi à créer un univers cohérent, englobant tout ce beau petit monde dans une même bulle sonore des plus passionnantes.

Label : Uncanny Valley


33 : James Murray - Floods


James Murray fait lui-même ses pochettes, envoie lui-même ses cds et pourtant James Murray n’est pas un débutant. Cependant, depuis qu’il a fondé son propre label l’année dernière, l’Anglais semble mettre encore plus de cœur à l’ouvrage pour proposer une musique intéressante. Il y a justement beaucoup d’amour dans Floods, un disque d’ambiant aux sons cristallins. Si certains n’auront pas la patience de rentrer dans l’univers glaciale mais naturaliste de James Murray, les autres se délecteront de ce qui restera comme un des plus beaux albums contemplatif de l’année 2012.

Label : Slowcraft Records.


32 : Ty Segall Band -Slaughterhouse / Ty Segall – Twins


Dans les mecs productifs et talentueux Ty Segall occupe la première place cette année, déjà présent dans le top avec l’album Hair, on le retrouve une dernière fois avec deux bons crus. Le premier est enregistré avec le groupe de sa tournée et s’intitule Slaughterhouse. C’est sans aucun doute son disque le plus massif, on y trouve des grosses guitares avec de la grosse distorsion, des grosses basses lourdes et une grosse batterie. On oubliera juste les 10 dernières minutes complètement anecdotiques avec le titre Fuzz War où le groupe s’amuse à faire du bruit… Deux mois plus tard, Twins fait son apparition et marque le retour à un son garage qu’on lui connait bien. Si le disque ne brille pas par son originalité, le californien a tout bon sur toute la ligne puisqu’il compose 12 titres efficaces avec des riffs en veux tu en voilà à t’en décrocher la tête.

Label : In The Red Recordings / Drag City


31 : Frank Ocean - Channel ORANGE


Il s’appelle Christopher Breaux, il a 25 ans et il est le nouveau roi du R&B aux Etats Unis. Après une excellente mixtape parue l’année dernière qui permettait de déceler chez ce garçon un talent certain et un goût pour la pop, Channel ORANGE vient confirmer ces impressions et va même plus loin. Ce membre d’Odd Future a le mérite d’avoir écrit un album ambitieux qui s’approprie tous les codes de la musique noire Américaine pour mieux les manipuler et nous les ressortir dans une sauce futuriste. Pas vraiment avant-garde, mais pas une resucée de trucs mille fois entendus, Channel ORANGE possède le charme de ces disques un peu hors du commun qui séduisent les foules sans tomber dans une soupe FM. Un petit coup de maître.

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