Semaine 7 : Pissed Jeans - Honeys


L’année dernière on découvrait un trio en provenance du Canada qui avait fait grand bruit avec un premier album de fous furieux. Porté par le prestigieux label Sup Pop, Metz signait un disque jouissif qui leur a permis d’être au devant de la scène du genre Hardcore / Noise rock. Voir ces trois jeunots remporter tous les suffrages semble avoir fait réfléchir nos gars de Pennsylvanie qui, quatre ans après King Of Jeans, reviennent en grande pompe avec Honeys. Parce que le Hardcore c’est pas un truc de bouffeurs de caribou. Parce que porter la barbe et des chemises à carreaux c’est pas suffisant pour être crédible quand il s’agit de tout faire péter. Pissed Jeans, apparu au milieu des années 2000, décide de reprendre leur place de digne héritier de Jesus Lizard.

Bien sûr on n’est pas là pour faire un procès à Metz, surtout qu’on aime beaucoup ce groupe. D’ailleurs, leur premier album et Honeys s’avèrent finalement complémentaires. Là où nos canadiens réussissaient un joli hold-up en enchaînant les bombes instinctives qui vous tenaillez à la première écoute, Pissed Jeans est plus fourbe. Leur quatrième album ressemble à un lendemain de cuite brumeux, les guitares sont brouillonnes et l’ambiance générale se veut lourde et loin de l’urgence de Metz. C’est un peu comme si nos gars d’Allentown avaient déjà tout dis sur le sujet et ne ressentaient plus l’envie ou le besoin de tout faire cracher.

C’est ce qui fait leur point fort comparé à Metz qui pendant 30 minutes non-stop grattait les cordes à toute vitesse jusqu’à l’épuisement, état que l’auditeur finissait par atteindre lui aussi puisqu’il n’avait pas une seconde de répit. Plus équilibré, Honeys varie bien plus les rythmes ce qui nous permet de respirer, de reprendre des forces avant la prochaine salve. C’est là que les années d’expériences parlent. On ressent dans leur musique une réflexion plus poussée que, je bois une bière et je fais cracher mon enceinte jusqu’à saturation. Les genres et les ambiances varient pour notre bien être mental.

Honeys reste cependant un disque exigeant qui vous malmène car très brouillon. Les sons et les rythmes sont hachés, les instruments malmenés et il faudra plusieurs écoutes avant d’adhérer au son lourd et puissant de Pissed Jeans. Ils ont beau tapé comme des beaux diables, au premier abord, leur punk n’est pas toujours percutant et tranche avec la nouvelle génération qui a tendance à chercher l’efficacité.

Au final, Honeys s’impose par son originalité et cette envie de ne pas répéter les mêmes schémas sur les douze compositions. Malgré ses quelques défauts, Pissed Jeans réussit à signer un disque qui impressionne par la puissance qui s’en dégage. Au jeu des comparaisons, si Metz est pour les apprentis amateurs de noise rock, nos anciens sont pour des auditeurs plus confirmés mais pourrait être la passerelle entre ces deux univers.  Moins immédiat, on sent un disque plus propice à la maturité qui pourrait mieux vieillir avec les années. C’est donc un match nul entre les deux formations de Sub Pop mais l’avantage dans la musique c’est qu’on n’a pas forcément de gagnants et que les deux groupes sont avant tout d’une grande complémentarité qu’on préférera à l’un plutôt que l’autre selon notre humeur.


Label : Sub Pop
Sortie physique le : 12 février 2013
5 titres en écoute dans le lecteur à droite
                     
Pour :
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Couci couça :
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Contre :
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