On continue
notre rétrospective avec la suite de notre top chansons de la 50ème
à la 11ème place. Alors que l’on se rapproche de la fin, les titres
se font bien sûr plus personnels mais les chansons représentent aussi plus qu’une
composition bien écrite. Ce sont des chansons qui nous parlent au niveau des
émotions, elles nous évoquent des souvenirs et jouent sur notre humeur. Chaque
chanson devrait être ainsi, l’auditeur doit se l’approprier, croire être le
seul à la comprendre et partager une relation intime avec celle-ci afin de créer
sa propre histoire avec elle.
Voici donc 40 chansons qui auront fait vivre mon année, seule règle :
pas plus d’une chanson par album. Vous trouverez tout en bas un lecteur pour
écouter les chansons. En cas de problème (chanson inécoutable, lecteur
absent/cassé…), n’hésitez pas à me laisser un commentaire pour corriger le
problème.
Ci-dessous une rétrospective des
articles Vous trouverez un lien pour trouver les parties déjà publiées. On se
retrouve jeudi pour la suite du top album. Bisous!
Label : Mexican Summer
49 : The Roots - The Otherside (Feat. Bilal Oliver & Greg Porn)
Rarement le légendaire groupe de Philadelphie n’aura paru si vulnérable. Toujours au top, les musiciens réalisent un vrai tour de force où la batterie aux rythmes bien appuyés vient contraster avec ce piano si fragile. Sans en faire trop ou pas assez, The Otherside est un titre tout en justesse qui en fera fondre plus d’un.
Extrait de l'album Undun
Label : Def Jam
48 : Metronomy - Everything Goes My Way
Avec ce troisième album qui est le premier sans Gabriel Stebbing, Metronomy réussit son virage plus pop où les synthés laissent plus de place à la guitare et à la basse. Dommage que le groupe n’ait pas suivi ce schéma sur tout le disque car le résultat est un peu bancal malgré quatre chansons en or. De The Look, The Bay et autre She Wants on gardera surtout en tête Everything Goes My Way, comptine faussement inoffensive où la légèreté des guitares vient contraster avec cette histoire d’amour cruelle.
Extrait de l'album The English Riviera
Label : Because
47 : The Pains Of Being Pure At Heart - Heaven's Gonna Happen Now
C’est gonflé à bloc que le groupe de Brooklyn nous interprètent Heaven’s Gonna Happen Now. Derrière le martellement des fûts et des saturations de guitares, The Pains Of Being Pure At Heart s’amusent comme à leur habitude avec nos sentiments. La mélancolie et la nostalgie sont encore une fois palpables, il y a une urgence et une détresse émouvantes chez eux que l’on ressent particulièrement sur ce titre. Ils nous prouvent que l’on peut très bien jouer les gros durs tout en étant romantiques.
Extrait de l'album Belong
Label : Slumberland
46 : Stupeflip - La menuiserie
Pour leur grand retour, Stupeflip signe un grand single flippant. Derrière la musique complètement paranoïaque, le crew se pose aussi bien en donneur de leçons vis-à-vis des jeunes pousses qu’en psychopathe qui prie à sa maman de ne pas le renvoyer à l’hôpital. Drôle et inquiétant à la fois, ce titre est un véritable tour de force qui prouve que Stupeflip n’a pas encore dit son dernier mot.
Extrait de l'album The Hypnoflip Invasion
Label : Etic System
45 : The Rapture - How Deep Is Your Love?
Leur dernier album, d’une putasserie sans nom, a le mérite de posséder un grand titre qui leur aura permis de retrouver le succès. How Deep Is Your Love? renoue avec l’esprit du premier disque qui avait été en son temps une grosse sensation. Mariant l’esprit disco et électro, The Rapture délivre une musique excitante taillée pour les clubs. On gardera tout particulièrement en tête le final et son saxo endiablé qui ne semble ne jamais vouloir s’arrêter. How Deep Is Your Love? est une conclusion en apothéose qui ne laisse pourtant que peu d’espoirs quand à la possibilité de revoir le groupe au top de sa forme d’antan.
Extrait de l'album In The Grace Of Your Love
Label : DFA
44 : Wavves - I Wanna Be Dave Grohl
Décidément, depuis leur virage artistique pris avec King Of The Beach, Wavves se révèle être un groupe capable de signer des brûlots punk avec une aisance incroyable. Ce n’est pas leur dernier EP qui viendra nous contredire, lui qui réalise un sans faute. I Wanna Be Dave Grohl est donc un de ces titres joué à toute berzingue et qui nous lâche plus avant les dernières notes.
Extrait de l'EP Life Sux
Label : Ghost Ramp
43 : Neon Indian - Polish Girl
Tu, TuTu. Tu, Tu, Tuuu… Dur de se sortir de la tête une telle mélodie une fois écoutée. Simple mais extrêmement efficace, les BIP sans cesse parasités par l’étrange musique d’Alan Palomo nous embrasse pour ne plus nous lâcher.
Extrait de l'album Era Extraña
Label : Static Tongues
42 : Vacation - Sister Mary Speaks In Tongues
A côté des Kids et autre Time To Pretend, MGMT avait réussi sur son premier album de magnifiques compositions acoustiques dans une veine plus folk. La chanson de Vacation emprunte la même voix. Discrète, on est porté dans les refrains par les synthés psychédéliques qui nous rappellent les Smashing Pumpkins dans leurs instants de plénitude. Ce titre est aussi beau qu’il est court, frustré, on ne peut s’empêcher de l’écouter en boucle.
Extrait de l'EP Tiny Bones And Wires
Label : -
A télécharger légalement et gratuitement ici
41 : Botibol - We Were Foxes
"Sur le goudron brûlant, nous courons vers la mer!" Une simple phrase peut parfois vous suffire à aimer une chanson à la folie. Avouons le, l’image de ces paroles à quelque chose de très poétique et bien sûr de très estival. Le Bordelais qui se cache sous le pseudonyme de Botibol dévoile en quelques mots une imagerie rêveuse terriblement attachante et addictive.
Extrait de l'album Born From A Shore
Label : HipHipHip
40 : Spank Rock - Car Song (Feat. Santigold)
Il aura fallu attendre 5 ans avant que Spank Rock ne donne suite à un premier disque qui avait fait pas mal parlé de lui. YoYoYoYoYo avait affolé son petit monde avec son mélange de rap et d’électro, mais depuis, le producteur XXXChange est parti en laissant Naeem Juwan seul aux commandes. Beaucoup moins extrême que par le passé, le son se fait résolument plus pop comme en témoigne Car Song qui s’offre le luxe de recevoir Santigold. Petite bombe électro pop, on aime beaucoup ce duo qui alterne entre les passages excités de MC Spank Rock et la douceur mélancolique de Santigold.
Extrait de l'album Everything Is Boring And Everything Is A Fucking Liar
Label : Bad Blood
39 : Jay-Z & Kanye West - Otis
Basé sur le magnifique Try A Little Tenderness d’Otis Redding, Jay-Z et Kanye West transforme cette triste ballade en une machine à danser. Très vite, le rythme s’emballe, les deux stars du rap Américain se partage les couplets et s’engagent dans une joute verbale. Otis est une chanson ludique où le plaisir est communicatif, on aime particulièrement cette tentative réussie de jouer sur une autre palette d’émotions que l’originale.
Extrait de l'album Watch The Throne
Label : Roc-A-Fella
38 : Bibio - Saint Christopher
A La grande tragédie de cette année c’est le retour manqué de Bibio aka Stephen Wilkinson. Musicien touche à touche, il nous avait profondément bouleversé en 2009 avec Ambivalence Avenue (4ème meilleur album du top 2009) qui mixait les genres avec une aisance et une cohérence incroyable. Sur Mind Bokeh, le pari était le même mais a totalement échoué. Sur les cendres de ce dernier disque on gardera quelques titres dont le final Saint Christopher, épitaphe merveilleuse qui rappelle les derniers travaux de Four Tet. Ne cessant de multiplier les pistes de guitares, il construit une œuvre complexe sur plus de 6 minutes. Si l’on ne comprend pas très bien où il veut en venir au départ, cette cathédrale sonore prend peu à peu forme et laisse arriver la lumière jusqu’à nous. La construction alambiquée devient alors plus nette, et nous renvoie dans le passé lorsque Bibio nous touchait avec trois fois rien.
Extrait de l'album Mind Bokeh
Label : Warp
37 : John Maus - Hey Moon (Feat. Molly Nilson)
We Must Become The Pitiless Censors Of Ourselves aura été une vraie purge à écouter. Ce rejeton d’Ariel Pink partage le même goût pour les sons datés et les mélodies malmenées au point de nous faire croire à une blague potache. Seulement, au milieu de tout ça se trouve une petite pépite. Hey Moon, c’est la ballade romantique que n’aurai pas renié Beach House, il y a cette boite à rythme, lente, et ce synthé qui ne cesse de répéter les mêmes notes. Au milieu de tout ça, John Maus et Molly Nilsson chante de leurs voix graves cette heureuse surprise.
Extrait de l'album We Must Become The Pitiless Censors Of Ourselves
Label : Upset The Rhythm
36 : A$AP Rocky - Bass
Il se passe vraiment quelque chose d’intéressant dans le monde du rap aux Etats Unis aujourd’hui. Fini les histoires de thunes, de grosses bagnoles et de succès, la nouvelle génération semble en vouloir finir avec ça en filant le plus souvent leurs albums gratos et en produisant des sons plus excitant que tous les pontes ventripotents du rap. A$AP Rocky fait donc parti de ces rappeurs rugueux et originaux qui a su se faire entourer. Derrière Bass on retrouve Clams Casino une des valeurs montantes du rap qui réalise un fantastique travail de production. Comme son nom l’indique les basses sont très présentes, elles écrasent notre cage thoracique dans ce morceau à la noirceur implacable.
Extrait de la Mixtape LiveLoveA$AP
Label : RCA
A télécharger légalement et gratuitement ici
35 : Bon Iver - Holocene
Un de mes albums préférés de la décennie précédente restera For Emma, Forever Ago, une œuvre touchante, alors d’un inconnu, contant son histoire d’amour et sa rupture avec Emma. En plus d’une voix tout simplement superbe, son premier disque était plein de justesse, tout en retenue, avec une production des plus simples. On avait presque l’impression d’écouter quelque chose d’intime, réalisé rien que pour nous. Ça, c’était en 2008, cette année Justin Vernon est revenu avec un album beaucoup moins personnel. Les arrangements sont nombreux et la voix est de plus en plus trafiquée. On a alors cette désagréable impression d’être face à un simulateur, un homme qui nous mentirait sur toute la ligne, nous tromperait sur ses sentiments véritables, un pleurnichard. On ne comprend toujours pas pourquoi il a voulu rajouté autant de voix et de couches d’instruments alors que le minimum syndical aurait suffi. Si l’album recèle de très belles compositions, le résultat n’est en aucun touchant ou émouvant excepté sur la perle Holocene qui a su resté sobre et où les cuivres, discrets, servent pour une fois la musique.
Extrait de l'album Bon Iver, Bon Iver
Label : Jagjaguwar
34 : Nas - Nasty
Un peu plus haut on regrettait le manque d’ardeur des gloires passées du rap, étalant leurs histoires de pognons sur des rythmiques molles à souhait. Heureusement il y a des exceptions. Bien que Nas ait déjà 20 ans de carrière et nous parle de sa passion pour les cigares (…), on retrouve dans ce titre une nervosité bienvenue aidée par la production de Salaam Remi. La rythmique s’affole comme le flow de Nas qui n’a rien perdu de sa rapidité avec les années. Nasty nous évoque un pastiche des productions des années 80 à l’époque où il y avait encore un esprit d’efficacité et de fougue avant tout.
Extrait du single Nasty
Label : Def Jam
33 : Wild Beasts - Reach A Bit Further
Derrière leurs voix très théâtrales qui pourraient faire hausser quelques sourcils, Wild Beasts développe une mélodie avec une fluidité sans pareille. Tandis que la guitare joue continuellement les mêmes notes. Les voix se chargent de faire décoller à elle seule la chanson qui garde en continue ce rythme tribal galopant mais tout en discrétion, qui n’affecte en rien l’apaisement que nous provoque leur musique.
Extrait de l'album Smother
Label : Domino
32 : King Creosote & Jon Hopkins - Bats In The Attic
Bats In The Attic est un travail d’orfèvre réalisé par les deux compères pour leur premier album collaboratif. Ce titre possède sans aucun doute une pureté et une beauté sans égal cette année. Malgré la grande sagesse dont fait preuve Bats In The Attic on reste toujours autant soufflé par la simplicité du morceau qui nous fait voyager à travers les sons ambiants discrètement posés par Jon Hopkins.
Extrait de l'album Diamond Mine
Label : Domino
31 : Mary J. Blige - Someone To Love Me (Naked) (Feat. Diddy & Lil Wayne)
On ne m’avait pas dit que Diddy (oui faut l'appeler comme ça maintenant) faisait encore de la bonne musique… Enfin pour être honnête, le peu que je connais de lui ne m’a jamais poussé à aller plus loin. Pourtant en cherchant la raison de ce Naked entre parenthèse, on comprend vite que Diddy en est l’auteur et que le titre est présent sur son disque sorti l’année dernière dans une meilleure version. On se rattrapera donc avec Mary J. Blige qui se l’approprie en remaniant les voix et en invitant Lil Wayne qui ajoute une vraie valeur ajoutée. Le plus passionnant reste la partie instrumentale complètement folle avec sa basse aux inspirations jazz à la fois sombre et chaleureuse.
Extrait de l'album My Life II... The Journey Continues (Act 1)
Label : Matriarch
30 : Panda Bear - Surfer's Hymn
C’est tout lui ça, il nous fout des boucles de synthés totalement désordonnées, une partie chant pas vraiment mémorable et arrivé le refrain… On fond… Quelle évidence pop dans le chant, quelle écriture avec cette rythmique entraînante et ces boucles de synthés qui finissent par vous porter totalement. Là encore Noah Lennox s’amuse à nous larguer avant de nous reprendre la main peu de temps après pour mieux nous montrer la grandeur de ses chansons.
Extrait de l'album Tomboy
Label : Paw Tracks
29 : Atlas Sound - Mona Lisa
A vrai dire, ce titre était déjà présent dans mon top 2010 car c’est le seul morceau que Bradford Cox a récupéré de ses compilations solo qu’il a filé gratuitement à la fin de l’année dernière. Cependant, il n’a pas rien glandé hein ! Il y a eu ici un réenregistrement du morceau avec de nouvelles idées d’arrangements qui rendent ce morceau, si brut à ses débuts, plus professionnel, plus ambitieux mais toujours aussi beau.
Extrait de l'album Parallax
Label : 4AD
28 : The Kills - Future Starts Slow
On a été littéralement frappé par la qualité de Future Starts Slow. Habitué à les voir jouer dans la catégorie en dessous, le titre qui ouvre leur dernier album a tout pour lui. Le riff tout d’abord, est d’une efficacité redoutable mais c’est surtout le son des guitares incroyablement crasseuses et sombres qui nous subjuguent. Future Starts Slow a une classe Rock’n’roll comme on en voit rarement, on le place en toute logique comme leur meilleur titre de toute leur carrière, rien que ça.
Extrait de l'album Blood Pressures
Label : Domino
27 : Gil Scott-Heron & Jamie XX - I'll Take Care Of U'
La bonne surprise de cette année aura été de voir Jamie XX s’émanciper dans un autre projet avec autant de succès. Ainsi, il s’approprie totalement la chanson originale de Gil Scott-Heron qui était pleine de tristesse et de classe en un titre plus dance-floor mais en gardant une ambiance sombre comme l’ajout de cette superbe guitare directement puisée dans son groupe The XX. Véritable tour de force, Jamie XX démontre une nouvelle facette tout aussi passionnante.
Extrait de l'album We're New Here
Label : XL
26 : The Sand Band - Set Me Free
On croyait que c’était des Américains, des mecs qui ont parcouru les plaines de long en large dans leur voiture, on croyait que c’était des anciens qui donnaient tout ce qu’ils pouvaient dans un disque sombre mais chaleureux. Et bien on s’est planté. The Sand Band est un groupe originaire de Liverpool qui signe là son premier disque et qui échappe au top albums de peu. Ils leur manquaient peut être ce grain de folie ou d’originalité qui les auraient permis d’y accéder, une chose est sûre leur songwriting est irréprochable. Prenons par exemple Set Me Free, chanson crépusculaire bouleversante.
Extrait de l'album All Through The Night
Label : Delta Sonic
25 : Karen O, Trent Reznor & Atticus Ross - Immigrant Song (Led Zeppelin cover)
David Fincher ne s’était pas trompé en prenant Trent Reznor et Atticus Ross pour composer la musique du génial The Social Network qui permettra à ces derniers de repartir avec un oscar pour la meilleure musique de film. On ne change pas une équipe qui gagne, alors que le nouveau film de Fincher se prépare à sortir (The Girl With The Dragon Tatoo), on découvre une incroyable bande annonce où l’on entend ce petit exploit réalisé par les deux compères avec en prime la tigresse des Yeah Yeah Yeahs : Karen O. Plus moderne que son ancêtre, cette version se fait aussi plus sauvage et plus puissante. En même pas trois minutes on écoute avec une jubilation difficile à contenir cette explosion sonore.
Extrait de la Bande Originale The Girl With The Dragon Tattoo
Label : The Null Corporation
24 : The Antlers - I Don't Want Love
Voilà un groupe qui aura fait un grand pas en avant avec ce quatrième album. Bien plus homogène et consistant que par le passé, on gardera des étoiles dans les yeux à l’écoute de certains titres magnifiquement réalisés que l’on peut entendre sur Burst Apart, en particulier I Don’t Want Love, l’une des plus belles choses qui nous aura été permis d’écouter cette année.
Extrait de l'album Burst Apart
Label : Frenchkiss
23 : Kurt Vile - Baby's Arms
Il y en a des merveilles sur Smoke Ring For My Halo mais Baby’s Arms est celle qui nous aura le plus marqué. La première chanson du disque nous ouvre les portes de son univers et représente à elle seule tout le bien qu’on a pensé de son travail. On aime ce jeu en picking joué à la va vite qui nous donne l’impression que le musicien s’empêtre dans ses parties de guitares qui s’encastrent miraculeusement les unes aux autres. Il y a aussi tous les sons ambiants peuplant la chanson, un côté très vaporeux et aérien qui nous invite à l’évasion. Baby’s Arms soulage, il nous enlève notre poids sur les épaules, on se sent léger, libéré.
Extrait de l'album Smoke Ring For My Halo
Label : Matador
22 : Tinariwen - Tenere Taqqim Tossam (Feat. Tunde Adebimpe & Kyp Malone)
C’est la première fois que je ressens chez les célèbres Touaregs un tube potentiel. Il faut dire que Tinariwen n’a pas hésité à s’offrir les services de Tunde Adebimpe et Kyp Malone, les deux têtes pensantes de TV On The Radio. Tenere Taqqim Tossam c’est donc deux cultures qui se rencontrent, le chant Anglais venant faire écho aux chants Arabes. Le plus malin reste l’utilisation des guitares, la mélodie changeant selon la nationalité du chanteur. Tel un face à face on sera plus impressionné par le camp Nord Africain qui insuffle une certain dose de psychédélisme dans leur jeu où une alchimie entre les guitares se crée.
Extrait de l'album Tassili
Label : ANTI-
21 : Youth Lagoon - Montana
Sans aucun doute la plus belle montée de l’année. La plus belle car c’est celle qui prend le plus son temps. Il faudra attendre quasiment 2 minutes pour la voir apparaître coupant alors le morceau en deux parties bien distinctes. La première reste finalement très classique, très sage, les sons du piano se font loin mais l’on capte tout de suite la beauté sous jacente. Arrive ensuite cette minute et 50 secondes et tout s’emballe. Piano, guitare, batterie, voix, tous s’emportent et nous avec. Montana devient alors une magnifique ascension bouleversante qui vous porte. Superbe.
Extrait de l'album The Year Of Hibernation
Label : Fat Possum
20 : Azealia Banks - 212 (Feat. Lazy Jay)
La personnalité la plus cool de l’année selon le NME a fait son entrée en grande pompe grâce à 212. Cousine éloignée de M.I.A, il y a tout de même un arrière goût étrange, ces sonorités électro un peu beauf y sont peut être pour quelque chose mais pourtant quel pied. Azealia Banks possède un flow incroyable, à elle seule, elle porte sa chanson par l’énergie communicative qui semble inépuisable chez elle. Et puis merde, faut la voir dans le deuxième couplet s’emporter totalement, elle ferait presque peur à Nicki Minaj!
Extrait du single 212
Label : -
19 : Smith Westerns - All Die Young
De toutes les mélodies trop méga cool que Smith Westerns nous a offert avec son second album on apprécie tout particulièrement All Die Young qui est la plus épique. Les instruments sont en avant, le son est imposant, c’est un bloc où chaque arme essaye de noyer l’autre. Puis, il y a cette mélodie sublime qui nous fait chavirer le cœur. Dire qu’ils sont si jeunes, qu’ils ne sont que trois à produire ce son à la fois massif et d’une classe sans pareil…
Extrait de l'album Dye It Blonde
Label : Fat Possum
18 : Son Lux - Flickers
Flickers est un morceau incroyablement riche et sauvage, aux premières secondes, la musique ne se laisse pas dompter. Inquiétantes, les cordes laissent penser qu’une horreur se trame. Enfin, les lumières s’éteignent, laissant la voix exprimer quelques vers. Toute la chanson fonctionne ainsi, les instruments reprenant le dessus dès que la voix disparaît. Flickers a quelque chose de très théâtral, aux allures d’opéra, tout y est dramatique, amplifié comme si l’on voulait cacher cette effroyable beauté.
Extrait de l'album We Are Rising
Label : Anticon
17 : St. Vincent - Cruel
Derrière cet air de guitare si entêtant, St. Vincent en profite pour nous chanter des horreurs quelque peu mystiques… Il suffit de voir le titre de la chanson, ou mieux, le clip, flippant en tout point, pour comprendre qu’il n’y a rien de drôle dans les histoires d’Annie Clark. Ainsi, Cruel marche comme beaucoup de ses compositions. Derrière la grande tristesse de ses histoires parfois inquiétantes, l’artiste délivre un titre plein de contradictions sonores. Si les chœurs et la musique sont si entraînants on est parfois bousculé par une guitare rêche et dissonante ou un chant en détresse. C’est encore une fois le cas avec Cruel, jolie chanson pop aux épines très aiguisées.
Extrait de l'album Strange Mercy
Label : 4AD
16 : Shabazz Palaces - Swerve... The Reeping Of All That Is Worthwhile (Noir Not Withstanding)
Sur leur premier disque qui s’amuse à placer des titres ridiculement longs (sûrement pour emmerder le monde entier à recopier bêtement) se trouve en fin de course une réelle pépite avec un potentiel tubesque que l’on n’aurait pas soupçonné chez Shabazz Palaces. On ne sait pas vraiment ce qui marche aussi bien dans ce Swerve... The Reeping Of All That Is Worthwhile (Noir Not Withstanding) (merde) qui garde un aspect très étrange. Entre les claps élaborés et jouissifs, cette mélodies distordues qui ne cessent de gagner en intensité ou les virements mélodiques incessants on ne sait vraiment pas qu’elle est la meilleure idée, le résultat final est en tout cas impressionnant.
Extrait de l'album Black Up
Label : Sub Pop
15 : Yuck - The Wall
"Tryna make it through the wall, Tryna make it through the wall, You can see me if you're tall, You can see me if you're tall…" On ne peut pas dire que Yuck s’est prit la tête, eux qui ne cessent (ou presque) de répéter encore et encore les mêmes phrases. Mais voilà, The Wall a une mélodie en or. Les guitares crient, on tape du pied mais on est vite rattrapé par la mélancolie et l’urgence qui parcourt la chanson. Il n’y a pas grand chose à dire tant ce titre est aussi efficace que simple… Ha si, y a aussi un petit solo qui poutre.
Extrait de l'album Yuck
Label : Fat Possum
14 : Fucked Up - The Other Shoe
Bam! Dans ta gueule! C‘est la première chose à laquelle on pense une fois que la voix arrive jusqu’à nous. Si le titre tape fort dès le début, il ne cesse de gagner en intensité au fil des secondes, les guitares hurlent de plus belle et la batterie frappe à n’en plus pouvoir. The Other Shoe est un titre qui possède une grande justesse contrairement à ce qu’on pourrait penser aux premières écoutes. La mélodie est très fine et joue dans un registre épique. Plus le temps passe plus on a l’impression de monter un peu plus haut dans les aigus, d’être envahi par les bourrasques sonores omniprésentes. The Other Shoe, hormis sa musique jouissive et son côté arme de destruction massive fait partie de ces titres qui une fois dans vos oreilles vous rend invincible, on est porté par cette chanson d’une puissance phénoménale.
Extrait de l'album David Comes To Life
Label : Matador
13 : Real Estate - It's Real
Voilà, en trois minutes vous comprendrez tout ce qui fait de Real Estate un grand groupe. Ils ont une science pour marier leurs lignes guitares, d’y apporter les effets au bon moment avec les accords adaptés pour que tout sonne plus amplifié. Avec l’incroyable aisance qui est déroulé, c’est aussi un gros travail sur les sons qui est réalisé par le groupe pour que tout semble si naturel, que ces deux lignes d’arpèges ne semblent en faire plus qu’une. Mais avant tout ça It’s Real est une grande chanson par sa mélodie désenchantée superbe à tous les niveaux.
Extrait de l'album Days
Label : Domino
12 : Phantogram - Don't Move
Imaginons Beach House prendre de l’ecsatsy et s’exiler aux Antilles, le résultat pourrait ressembler à Don’t Move. La Dream Pop de Phantogram se mélange avec une musique plus électro et donne au titre une saveur toute particulière. On aime ces cuivres qui n’apparaissent que furtivement, ces voix venues de nulle part mais qui donnent au refrain tout son relief. Don’t Move c’est aussi 50 autres idées, disposées dans une grande cohérence sur 4 minutes qui impose notre respect face à autant de maestria. D’autant plus que leur premier album n’avait vraiment rien de mémorable.
Extrait de l'EP Nightlife
Label : Barsuk
11 : The Black Keys - Lonely Boy
L’année dernière, on disait à propos de Tighten Up que les Black Keys possédaient très certainement leur "Seven Nation Army". Tss Tss Tss… Grosse erreur de notre part, on aimerait s’avancer et dire que c’est le cas de Lonely Boy mais les Black Keys semblent s’amuser à nous sortir un titre toujours plus puissant que le précèdent, plus rassembleur et plus exaltant. Ainsi Lonely Boy est un de ces grands singles de rock qui nous donne encore envie de croire que le rock à guitare n’est pas mort. Bien sûr, tout ça sonne bien plus stade et FM que par le passé mais bon dieu! Cette guitare frontale et guerrière nous retourne le cerveau. Lonely Boy est à l’image de sa pochette, un bulldozer qui emporte tout sur son passage.
Extrait de l'album El Camino
Label : Nonesuch
2 commentaires:
Boudiou, quel boulot! Quand tu t'attelles à un Top, on peut dire que tu fais les choses sérieusement !
Impressionnante, la cueillette de l'ami Panda. N'ai pas tout lu de l'ensemble du top mais dans ce cru-là, serai tout à fait d'accord avec tes choix de Wild Beasts, Bon Iver, Youth Lagoon (ah, Montana!), Son Lux (mon chouchou des chouchous!), un peu moins sur ce que tu dis de John Maus (je trouve l'ensemble de l'album plutôt réussi) et aurai plutôt choisi l'irrésistible "Corinne" sur le Metronomy, mais là franchement, ce ne sont que des détails.
Vivement le rush final :)
Haaa content qu'on se retrouve au moins sur ce point!
Oui c'est du boulot, peut être trop mais j'en tire une grande satisfaction quand je vois ce top tout beau sur mon blog :)
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