Mardi 5 janvier : Jeffrey Lewis & The Junkyard - To Be Objectified

De Jeffrey Lewis je ne connais pas grand chose excepté 12 Crass Songs mais qui comme l’indique son nom, est un album composé de 12 reprises du groupe anglais Crass, une étape discographique un peu à part qui ne permet pas vraiment d’évaluer le talent du bonhomme. Si je ne me suis jamais penché sur sa vie, son œuvre, c’est parce que l’homme fut l’un des fers de lance de la scène Anti-Folk, un truc un peu surestimé à mon goût qui malgré quelques pépites (le magnifique Anyone Else But You des Moldy Peaches par exemple, qui a connu une seconde jeunesse grâce au film Juno) reste un courant agréable mais totalement anecdotique donc dispensable. Mais bon, vous ne savez pas pourquoi mais avant même d’avoir écouté une seule note dudit album, vous le sentez bien, c’est comme ça et vous ne pouvez rien y changer. Peut être est ce la pochette dessinée par ses propres soins (Jeffrey Lewis a aussi publié quelques comics) ou bien ce sentiment de coolitude que dégage cet éternel adolescent mais je partais d’un bon a priori.

Des a priori qui vole d’ailleurs en éclat dès le départ. Je m’attendais à un album composé de 20 chansons de 2 minutes chacune, mais il n'y en a que 11 dont une dépassant les 8 minutes. Je m’attendais un album à la production lo-fi (= pourrie) dont le seul instrument utilisé serait la guitare, mais finalement un effort a été fourni sur ce point là avec pleins d’idées qui fourmillent. L’album n’en est pas pour autant plus ou moins bon, non 'Em Are I reste agréable à écouter et dont les variations de style (Rock, Folk, Country…) évite la monotonie, mais le souci est que l’on arrive pas à se détacher de cette impression d’avoir affaire à un truc anecdotique et assez je m’en foutisme. 'Em Are I est donc accommodant et c’est loin d’être un compliment alors qu’on voudrait être un peu plus bousculé par cet ado vieillissant. A défaut d’être original, le tout reste plaisant et il faut avouer que l’ennui pointe rarement le bout de son nez mais cela ne suffit pas à nous donner envie de le ressortir du tiroir et d’approfondir dans la carrière de Jeffrey Lewis. On préfèrera son copain Adam Green qui sort un album la semaine prochaine et dont on parlera très prochainement... Ou pas s'il se révèle aussi décevant que Lewis.



En écoute dans le lecteur à droite.

Extrait de l'album : 'Em Are I
sortie le : 20 avril 2009
Label : Rough Trade
Myspace

Trois chroniques bien plus enthousiastes :
I Left Without My Hat (album dans son top 10 de 2009)
La musique à papa
Words & Sounds

6 commentaires:

Erwan a dit…

Tu t'attendais à "It's The Ones Who've Cracked That The Light Shines Through" en fait... est-ce utile que je te conseille d'y jeter une oreille après ce que tu dis à la fin de la chronique?

Panda Panda a dit…

Bah tout le monde en dit du bien donc je vais persisté surtout que les 12 Crass Songs étaient bien passé. Problème : connais pas Crass alors qu'est ce qui revient à qui dans cet album brouillard total...

Euh... Suis je clair?

Erwan a dit…

Non! ;-)

Je ne connais pas Crass non plus donc pas évident en effet de juger de la qualité des reprises (mais c'est vrai que 12 Crass Songs est un bon album)

Panda Panda a dit…

ouai bah c'est ce que je voulais dire...

Matador a dit…

Ah, la B.O de Juno! Pour moi c'est un superbe disque, avec deux chansons magnifiques de Belle & Sebastian, une reprise de Anyone Else But You par les acteurs (très bonne d'ailleurs), Well Respected Man des Kinks, que même un non amateur des Kinks tel que moi trouve à se damner... Je suis assez d'accord sur Jeffrey Lewis, ce que le bonhomme a de mieux ce sont ces goûts: c'est un passionné de Yo La Tengo. Broken Broken Heart est quand même une super chanson, mais le problème selon moi reste sa voix.

Panda Panda a dit…

Par contre j'aime bien sa voix moi je la trouve assez atypique, charmante, une bonne voix d'indie folkeux américain fait pour être dans les B.O du genre...Juno!