Top albums 2011 : 10ème - 1er


Enfin! On y est, les dix meilleurs albums de l’année sont là, ils sont beaux, on les aime. J’espère que vous aurez apprécié ce bilan musical qui m’a donné beaucoup de travail, je tiens à le préciser. On ne va pas faire un long discours, les articles parlant d’eux-mêmes je vous souhaite donc comme d’habitude une bonne lecture, une bonne écoute, et je vous dis à bientôt en espérant une année 2012 de haute tenue en matière de musique.

Vous trouverez tout en bas un lecteur pour écouter les chansons. En cas de problème (chanson inécoutable, lecteur absent/cassé…), n’hésitez pas à me laisser un commentaire pour corriger le problème.

Pour rappel :



10 : Petit Fantôme - Yallah


On n’aimerait pas lui mettre la pression mais on attend énormément de Pierre Loustaunau dans un futur proche. Avec ce mini album (en fait c’est un EP, enfin je crois, mais on s’en fout), Petit Fantôme nous offre ce que l’on aimerait entendre dans chaque formation Française se disant pop : un minimum d’originalité. Car en plus de composer de superbes mélodies, l’artiste bricole ses compositions en y ajoutant une multitude d’idées et d’effets pour mieux les faire décoller. On saluera au passage le travail de Père Dodudaboum et de Pendentif qui réalisent chacun un remix non dénués d’intérêts.Si cela ne suffisait pas, Petit Fantôme prend le risque de chanter en Français mais force là encore l’admiration avec des textes ensoleillés faussement candides. On y parle de tout plaquer pour partir vers une destination idéale où l’on y vivrait d’amour et d’eau fraiche. Son univers a un parfum d’adolescence et de nostalgie, on s’affranchit des barrières pour vivre nos aspirations. Yallah est un disque plein d’espoir où l’on s’abandonne aux rêves et à un passé fantasmé.

Label : Animal Factory


09 : Telekinesis - 12 Desperate Straight Lines


12 Desperate Straight Lines est un peu la surprise de ce top 10. C’est la surprise parce que son premier album n’avait vraiment rien de folichon, un album pop/rock sans grande envergure. Cette seconde livraison est du même acabit, les chansons sont simples et évoluent toutes dans le même registre. Qui plus est, Michael Benjamin Lerner n’innove en rien, c’est juste un disque de power pop comme l’ont fait des milliers d’autres groupes avant lui. A l’heure des bilans, force est de constater que 12 Desperate Straight Lines a été un des albums les plus écoutés de l’année. La recette est pourtant simple mais Telekinesis a sûrement écrit le disque le plus homogène et le plus estival. Les mélodies sont légères, courtes et efficaces, on l’écoute d’une traite et qui plus est, en boucle. Telekinesis s’est avéré être le compagnon idéal pour les réveils embrumés, les ballades sous un soleil de plomb et finalement, pour tous les moments de la journée et de la nuit. Michael Benjamin Lerner a démontré qu’il n’était pas nécessaire d’innover pour faire un bon disque, une chose que l’on a tendance à oublier de nos jours.

Label : Merge


08 : Moomin - The Story About You


The Story About You est un cas étrange car il a tout de l’album chiant. Inutile de préciser que sa présence dans le Top 10 prouve tout le contraire. Tout d’abord, c’est un disque long. Avec 10 chansons pour plus de 60 minutes, on pourrait nous faire frôler l’indigestion surtout quand la musique évolue si peu tout du long. Seulement, on ne sait par quel miracle, la musique du Berlinois devient l’un des voyages les plus passionnants et hypnotisants de l’année. Du titre éponyme avec sa rythmique folle en complet décalage avec le piano d’une tristesse sans pareil, à Sundaymoon qui clôture le disque dans un ballet aérien mené par des beats omniprésents, on est sous le charme. Moomin s’autorise tout, changeant d’ambiance constamment comme avec cette escapade enivrante et jubilatoire qu’est I Wanna. Tout cela, sans jamais sacrifier cet équilibre entre les rêveries que sa musique nous procure, la beauté fragile qui nous touche et l’excitation qui nous envahit.

Label : Smallville


07 : King Creosote & Jon Hopkins - Diamond Mine


Diamond Mine, c’est avant tout l’histoire d’une collaboration entre deux orfèvres : King Creosote et Jon Hopkins. Le premier est un bourreau de travail qui a tendance à sortir autant d’albums qu’il n’y a de mois dans l’année, de l’autre côté on retrouve Jon Hopkins, électronicien et producteur de génie qui ne cesse de grimper les échelons. Ensemble, ils construiront cette œuvre sur 7 ans, sans contraintes, ils ont pris tout le temps dont ils avaient besoin pour écrire ces quelques compositions. Tandis que King Creosote s’est occupé de composer, d’écrire les paroles et de les interpréter, le travail de Jon Hopkins a été tout aussi important en tant que producteur. Diamond Mine est presque un disque d’ambiance où le bruit des vagues et des discussions dans les cafés résonnent à nos oreilles. Jamais pompeux, c’est au contraire un disque plein d’humilité et de pureté. Si l’on pourrait y voir un disque inoffensif, sachez qu’une fois apprivoisé, il ne vous lâche plus, il vous obsède au point de ressentir le besoin de s’en abreuver jusqu’à en tarir la source. Heureusement pour nous, elle semble inépuisable tant les richesses dévoilées se font de plus en plus nombreuses, car il suffit de tourner, dans nos doigts fébriles, ce diamant brut pour y découvrir une facette toujours plus étincelante.

Label : Domino


06 : The Roots - Undun


On croyait que The Roots était à l’agonie, perdu dans des productions sans intérêt qui se contentaient de recycler ce qu’ils avaient déjà fait en mieux par le passé. Il n’y avait donc en toute logique, rien à attendre du 11ème album studio de The Roots, surprise, c’est peut être le meilleur. En regardant les avis d’autres blogueurs et webzine, je suis tombé sur la critique de Soul Brotha Music qui en quelques mots résument en quoi Undun est si important : "On dit rarement d’un album Rap qu’il est émouvant". Tout est là. A vrai dire, je n’ai jamais été autant touché par un album de rap. The Roots y raconte sur toute la durée du disque, la triste vie de Redford Stevens, un jeune vivant dans une banlieue pauvre des Etats Unis. La plus belle idée aura été de commencer par la mort du personnage, au fil des chansons, on remonte son histoire, on découvre la vie de cet anti-héro inspiré par une chanson de Sufjan Stevens qui rejoue pour l’occasion ce titre. Entre les 4 mouvements instrumentaux qui concluent le disque, les mélodies poignantes et cette rage qui avait quitté le groupe depuis un moment, Undun est un vibrant témoignage du talent d’un des groupes les plus importants du Rap.

Label : Def Jam


05 : Atlas Sound - Parallax


4ème meilleur album en 2008, 29ème en 2009 (réévalué à la hausse depuis), 4ème en 2010… Les années passent et Bradford Cox continue de truster mes tops de fin d’année sans réussir à décrocher la 1ère place. Soyons clair, ce gaillard est très talentueux et le prouve encore avec Parallax, un album qui regorge de pépites. Cependant, l’artiste doit être frappé par une malédiction où je ne sais quoi mais le fait est qu’il y a "un problème Bradford Cox". Aux débuts de sa carrière, jusqu’à Logos, on regrettait l’inégalité de ses productions dus à des titres plus brouillons qui pâtissaient face au reste du disque d’une toute autre ambition. Avec Halcyon Digest, son groupe révélait un son plus pop et laissait de côté les expérimentations sonores qui nuisaient à la cohérence de leur disque. Pas de bol certaines chansons nous faisaient regretter le Deerhunter d’autrefois. Sur Parallax, il en est de même, le son est bien plus travaillé et les titres ambiants et expérimentaux se sont fait la malle. Problème, son projet solo ressemble beaucoup trop à son groupe initial et manque cruellement de singularité. A ce moment là, on est bien embêté et on ne voit pas comment il pourrait franchir un nouveau cap car, à défaut de chef-d’œuvres, il continue d’écrire de grands disques. Si les reproches sont nombreux, il ne faut pas oublier qu’il reste un des plus passionnants compositeurs de son époque. Comme d’ habitude, Parallax est peuplé de grandes compositions où l’étrangeté des titres finit par dévoiler leurs incroyables richesses grâce à un remarquable sens de la mélodie. Ce nouvel album est imparfait, et il n’est donc pas un chef d’œuvre mais peut être n’est ce pas plus mal, c’est peut être tous ces défauts qui le rendent si humain et si touchant.

Label : 4AD


04 : Real Estate - Days


Malgré les changements de membres qui ont eu lieu au sein de la formation de Real Estate, le groupe est resté le même depuis sa découverte en 2009. Il y a un véritable savoir faire pour déclencher des émotions chez l’auditeur. Days est, comme son prédécesseur, aérien, c‘est un disque de doux rêveur évoquant l’évasion et où la mélancolie est sans cesse invitée. La principale force du quatuor devenu quintet avec l’arrivée d’un claviériste est ce talent pour mêler les lignes de guitares sans jamais sonner brouillon mais au contraire, créer une véritable alchimie. Dès les premières écoutes tout est clair, les guitares n’ont jamais aussi bien sonnées, les mélodies nous éclatent en plein visage et le charme agit instantanément. Days est un album pop évident, un album que peu d’écoutes suffiront à apprivoiser mais qui se dévoile être passionnant dans sa construction. Ce disque appartient à cette catégorie très fermée qui révèle à chaque écoute de nouvelles subtilités et les nombreuses couches de guitares en apparence n’y sont pas pour rien. Peut être est ce parce que leur musique respire la sincérité et l’humilité que ce groupe possède un capital sympathie énorme mais il faut bien l’avouer, Days est une réussite et est plus qu’une simple confirmation de leur premier essai mais un gage de qualité pour l’avenir. Real Estate ne réinvente rien mais ce qu’ils font, ils le font merveilleusement bien et dans leur domaine, peu de groupes peuvent prétendre rivaliser avec eux.

Label : Domino


03 : Panda Bear - Tomboy


On est en avril et on croit tenir l’album de l’année, pourtant, les mois passent et Tomboy ne revient que très rarement dans les oreilles. Il faudra attendre le 29 novembre et le passage de Noah Lennox dans la capitale pour retrouver les sensations que ce disque nous avait procuré à sa sortie. Ce concert a été d’une importance capitale pour comprendre l’ampleur de cette production et l’apport essentiel de Sonic Boom. Il faut savoir que Panda Bear recherche constamment à sonner différemment, après l’acoustique Young Prayer et le luxuriant Person Pitch basé sur des samples, Noah Lennox cherchait une nouvelle approche à sa musique résolument pop. La solution, il la trouvera donc avec Peter Kember qui accentue l’écho surdéveloppé du disque qui était déjà très marqué avant son arrivé et lui apporte des sonorités beaucoup plus mécaniques. S’affronte alors deux mondes, d’un côté il y a ce son très froid et industriel, de l’autre, il y a la sensibilité pop très nature de Noah Lennox. Les deux hommes nous convient alors dans un étrange voyage où l’on découvre une nouvelle facette de l’artiste. Il réussit une nouvelle fois à nous surprendre aussi bien par la qualité de ses compositions que par son travail effectué au niveau du son. Pourtant derrière ce travail très réfléchi, Panda Bear écrit une musique sensorielle, celle qui convoque votre imaginaire, qui vous berce, qui vous fait rêver et vous fait oublier.

Label : Paw Tracks


02 : Robag Wruhme - Thora Vukk


Fermez les yeux et imaginez une techno assez minimale aux rythmes toujours plus frénétiques mais qui laisseraient se faire envahir par les cordes et le piano pour un résultat aussi jouissif que poétique. Ce disque se passe de mots, c’est une musique que l’on vit et qui vous happe dès les premières secondes, c’est une musique aussi belle que dansante, troublante, qui ne cesse de vous faire frissonner. Thora Vukk est un bel exemple de cette capacité de passer par deux états complètement différents, on est submergé par le piano et les cordes superbes avant que la rythmique endiablée ne reprenne le relais. Que dire des voix furtives sur Tulpa Ovi qui justifieraient à elles seules l’achat de ce disque. Thora Vukk est un album onirique, beau, mélancolique, nostalgique et poétique (oui oui, tout ça à la fois), il vous rend béat et vous emporte dans votre imaginaire. C’est un plaidoyer pour la vie, des jolies choses et de ces moments magiques que vous repassez dans votre tête alors que vos pieds ne peuvent s’arrêter de danser.

Label : Pampa


01 : Kurt Vile - Smoke Ring For My Halo


2011 aura été ma véritable rencontre avec Kurt Vile, un jeune compositeur plein de talents qui à déjà bien roulé sa bosse. Dès le premier titre, Kurt Vile développe un folk aérien, rêveur et mélancolique, on est charmé instantanément. Malgré son jeune âge, cet enfant prodige fait preuve d’une grande maturité. A la frontière du chant et du parlé, sa voix se fait grave et profonde et son interprétation n’a d’égal que ses compositions remarquables. Kurt Vile évoque souvent un Dylan plus psychés ou un Tom Petty moderne. Smoke Ring For My Halo est une évidence, il est touché par la grâce où chaque composition est limpide. Sans rien inventer, Kurt Vile écrit des titres aux allures de classique Folk/Rock, c’est un disque songeur qui laisse à l’auditeur le temps d’apprécier chaque note de son jeu libéré. Les cordes résonnent dans nos oreilles, elles nous caressent délicatement le tympan, on frissonne parfois sur quelques refrains à la beauté irréelle. Surtout, ce disque vieillit chaque jour un peu mieux, d’un excellent exercice de style, Smoke Ring For My Halo est devenu un trésor intemporel d’une élégance et d’une justesse rare.

Label : Matador

1 commentaire:

Chesh. a dit…

BONJOUR !
je viens de découvir ton blog cette apres-midi et merci pour ces découvertes ,en particulier la musique de Robag Wruhme "Tulpa Ovi" Vraiment magique ! bonne continutation !!