#0007 : Frank Sinatra – Songs For Swingin' Lovers (1956)


1 an plus tôt, on avait laissé Frank Sinatra en pleine dépression mais auréolé d’un succès avec son magnifique album In The Wee Small Hours, un disque de rupture aux paroles poignantes et aux arrangements soignés, concoctés par Nelson Riddle. Suite à ce triomphe critique et public, s’arrêter là aurait été ballot, c’est donc en toute logique que le duo Riddle/Sinatra revient avec Songs For Swingin’ Lovers.
                                          
Dès la première écoute, on est frappé par le ton radicalement différent de l’album, il n’y a qu’à s’attarder sur la pochette beaucoup plus lumineuse pour comprendre. Fini le Sinatra pensif, le deuil de sa relation passée étant fait, c’est souriant face à ce jeune couple amoureux qu’on le retrouve. Là où In The Wee Small Hours évoquait un sentiment de détresse dans une ambiance nocturne, Songs For Swingin’ Lovers nous donne envie de gambader dans les parcs sous un grand soleil (oui c’est pas la saison) et de chanter à l’unisson avec les oiseaux. Enfin apaisé, on découvre donc un artiste sous un nouveau jour, capable de nous accompagner aussi bien dans les bons que dans les mauvais moments.

Biens sûr, il est difficile de retrouver la même intensité que sur son précédent disque mais l’orchestration incroyable de Nelson Riddle nous permet une fois de plus de tutoyer les cieux. L’album est porté sur toute la durée par les cuivres et les instruments à corde qui nous font l’effet d’une bourrasque pleine de fraicheur. Derrière cette armada c’est surtout les nuances qui font mouches. Entre deux tourbillons, une mélodie de piano légère et délicate ou une flûte rieuse viennent ponctuer les chansons donnant aux titres une saveur différente et particulière. La voix était l’élément primordial d’In The Wee Small Hours, ici, l’orchestration prend ses aises et permet aux grands musiciens qui l’accompagnent de s’exprimer plus librement le temps d’un pont où Sinatra se met alors volontairement en retrait.

Ne l’oublions pas d’ailleurs car Frank Sinatra tient toujours une place de choix et nous montre encore une fois sa grandeur avec une interprétation impeccable de ces chansons populaires des années 30 et 40. Crooner au timbre charmeur et élégant, son chant accompagne chaque composition avec un entrain, un rythme et surtout une classe indéniable.

Sans être festif (faut pas déconner), la joie de vivre qui traverse le disque se ressent à chaque instant et nous permet de respirer un grand coup après le déprimant (mais magnifique) In The Wee Small Hours. Entre jazz et pop, Frank Sinatra signe une nouvelle fois un grand disque, le deuxième à la suite et rencontrera un vif succès (encore) notamment en Angleterre où il placera pour la première fois un de ses albums en tête des charts.


Label : Capitol
Du même artiste : #0001 : Frank Sinatra – In The Wee Small Hours (1955)
You Make Me Feel So Young et You're Getting To Be A Habit With Me.

Aucun commentaire: