Samedi 16 octobre : Florent Marchet - Roissy (Avec Jane Birkin)

Après une escapade en 2008 avec ses frères animal racontant la vie d’une entreprise où toute une famille y participait, Florent Marchet revient en solo avec Courchevel après Gargilesse et surtout Rio Baril véritable chef d'œuvre de la chanson française qui avait su allier textes intelligents et touchants avec une orchestration ambitieuse qui pouvait rappeler le travail de Sufjan Stevens. Alors que ses deux précédents disques formaient une histoire entière (poussant Frère Animal à être présenté comme un livre-musical) avec un dénouement tragique. Que ce soit dans ses textes grinçants, mélancoliques ou poétiques ou dans les arrangements de ses morceaux n’hésitant pas à y ajouter des instruments peu commun (mandoline…), l’artiste âgé aujourd’hui de 35 ans a toujours montré une ambition à élever la scène musicale française vers des niveaux rarement atteint jusque là.

Sur Courchevel, Florent Marchet fait preuve de peu de renouveau malgré quelques changements. Tout d’abord, le concept : "un album, un récit" disparait ici pour laisser place à 10 histoires qui tournent cependant sur les mêmes thèmes. Beaucoup des chansons tournent autour de la famille du fantasme du cousin (?) qui passe ses vacances à Courchevel, l’ami trentenaire qui a toujours vingt dans sa tête (Benjamin), et surtout les relations amoureuses (l’eau de rose, Pourquoi êtes vous si triste?…). Le jeune homme prend de l’âge aussi et cela se ressent, se positionnant souvent comme l’enfant auparavant même si c'est encore souvent le cas ici, on le retrouve maintenant du point de vue des parents (Narbonne plage) et fait face à la crise de la trentaine (Benjamin). Cet album n’a rien de joyeux, nombreuses sont les histoires virant de l’insignifiant au drame comme il l’a toujours fait (les poignants Roissy , Narbonne Plage ou Courchevel).

Les cuivres se font beaucoup moins présents maintenant pour laisser place à des instrumentations plus électroniques en restant plus modérés qu’un Sufjan Stevens des dernières années, se contentant de quelques mélodies jouées au synthé. L’ambition est pourtant loin d’être à la baisse, même si tout semble avoir été simplifié, Florent Marchet fait preuve de beaucoup de talent pour habiller ses textes moins fort qu’auparavant car moins évident au niveau de la compréhension. Il varie même les plaisirs sur des mélodies plus dansantes, tel que Benjamin et ses beats électro rappelant Les Rita Mitsouko ou la famille Kinder tube le plus évident qui a un sérieux goût de M avant de décoller vers d’autres cieux dans les refrains.

6 ans après ses débuts solos, Florent Marchet ne déçoit pas et signe encore une fois un grand album qui ne devrait pas décevoir ses auditeurs, et pourquoi pas conquérir quelques cœurs grâce à quelques titres radiophonique en rien honteux. Courchevel possède une force dramatique et est d’une justesse qui lui permet de ne jamais tomber dans la mièvrerie ni dans le pathétique ce que peu d’albums français peuvent se targuer de posséder.

En écoute aujourd’hui, Roissy en duo avec l’inattendue Jane Birkin parfaite dans le rôle de la copine Anglaise pour une des plus belles ballade de cette année.



Extrait de l'album : Courchevel
sortie le : 13 octobre 2010
Label : PIAS
Myspace
En écoute dans le lecteur à droite

Pour :
La musique à papa
Hop

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Effectivement un grand album. Florent Marchet sort haut la main de sujets casse-gueules (l'Eau de Rose, Roissy, Narbonne Plage) par la qualité de ses mélodies, de ses arrangements et de son chant

Panda Panda a dit…

Bon bah voilà, tu résumes tout ce que je pense de cete album en trois lignes...!