Certains artistes doivent avoir l’impression d’être condamnés à sortir de nouveaux albums avec cette ombre pesante qui plane au dessus de leur tête. Cette ombre, c’est leur chef d’œuvre et il est parfois difficile de s’en affranchir… Antony Hegarty en fait partie. Avec le plébiscité I’m A Bird Now qui lui avait ouvert les portes d’une reconnaissance méritée on avait découvert une voix unique en son genre, une voix qui restera gravée dans les mémoires et qui laissait pointer un certain émerveillement quand à la capacité après tant d’années depuis que l’homme a commencé à chanter qu’on puisse encore entendre des voix aussi originales et émouvantes.
Avec lui, on était peu habitué à une sortie discographique rapide, c’est donc avec surprise que le monsieur nous sort un disque deux ans à peine après The Crying Light qui avait fini album de la semaine sur ce blog mais qui n’avait pas sur la durée réussit à m’enchanter toute l’année. En effet, malgré toute la beauté que peut dégager Antony Hegarty avec sa voix, malgré les bonnes idées qu’il peut faire preuve en matière de mélodies et d’arrangements (le très Radioheadien période Amnesiac Swanlights), on a toujours l’impression d’entendre la même chose… Certes, il le fait bien, mais il serait temps que l’anglais androgyne pense à renouveler son style comme il nous avait tant agréablement surpris avec Hercules And Love Affair il y a deux ans.
Avec ce disque, on finit par se poser la fameuse question : « Quel intérêt d’écouter un disque alors qu’il a fait le même en mieux il y a cinq ans ? ». Aucune au final, car dans quelques années on reviendra toujours sur le même disque et il ne s’appellera pas Swanlights. Les titres bons dans leur ensemble excepté deux titres assez terne sont loin de la qualité de chansons comme Hope There Someone ou For Today I’m A Boy fatalement. L’artiste souffre finalement de la comparaison avec lui-même ce qui est déjà une bonne chose mais pour éviter cette lassitude, Antony devrait penser sérieusement à un nouveau projet et pourquoi pas sans ses Johnsons. Car une fois le plaisir de la découverte passé il n’y a plus rien à sauver. Les frissons ont disparu. Hegarty sort un bon album à défaut d’être magique.
En écoute aujourd’hui Salt Silver Oxygen qui nous rappelle le dernier album d’Owen Pallett, que je n’ai pas écouté depuis quelques mois…
Extrait de l'album : Swanlights
sortie le : 11 octobre 2010
Label : Rough Trade
Myspace
En écoute dans le lecteur à droite
Pour :
Bon pour les oreilles
Playlist Society
4 commentaires:
Exactement sur la même longueur d'ondes que toi, si ce n'est que même I Am a Bird Now ne m'avait pas plus touché que ça.
Mlle Panda vient de tomber sur ce commentaire et a lâché d'un air outré que vous n'aviez pas de cœur... Personnellement je ne suis pas plus choqué que ça!
Je te trouve un peu dur dans le texte mais juste sur la note. L'indulgence envers un artiste qu'on a énormément aimé sans doute.
Je ne me rends même pas compte que je suis dur avec Antony, je trouve l'album bon je pense qu'il est même meilleur que the crying light que j'ai du écouter peu de fois finalement... Triste.
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