Semaine 45 : Fanfarlo - Reservoir [-]

A l’occasion de leur première venue en France hier soir dans le cadre du festival des inrocks, retour sur un album essentiel de cette année 2009.



Formé en 2006 par le Suédois Simon Balthazar, il s’entoure de 5 musiciens Londoniens pour donner naissance à Fanfarlo. Depuis leur début, le sextuor a enchainé les sorties de singles tous sur un label différent de Fortuna Pop! à Moshi Moshi Records. Sur les 10 chansons présentes, trois seront sur Reservoir sortis au mois de février. Ce n’est qu’un ou deux mois plus tard que j’entends parler d’eux pour la première fois, et avant même d’avoir écouté l’album, l’emballage est tout ce qu’il y a de plus alléchant, bénéficiant de la production de Peter Katis (Interpol, The National…) et du copinage de Jón Þór Birgisson (C’est dur à lire ça hein ?) leader des emblématiques Sigur Rós qui leur propose sa sœur pour poser sur la photo de leur album, Fanfarlo part sur des bases prometteuses.

Et effectivement, dès le premier titre ils font plus que d’être prometteur, I’m A Pilot dont la rythmique puissante et martiale ne vous laissera sûrement pas indifférent est basé sur un duo piano/batterie, le titre d’ouverture dégage très vite une ambiance bien particulière, on découvre alors la voix de Simon Balthazar sorte de Win Butler Anglais… Du tout bon quoi ! Et ce ne sont pas les arrangements qui me feront dire le contraire. Commencer par un tel titre pourrait être assassin pour n’importe quel groupe mais Fanfarlo est loin d’avoir dit son dernier mot, le titre qui suit est le contraire du précédant en matière d’intro, faisant une rentrée timide, la batterie est toujours là les violons s’emballent la batterie suis le rythme, puis les trompettes font leur rentrée donnant tout de suite à Ghosts beaucoup plus de chaleur et pardonnez moi l’expression mais c’est que ça swinguerait presque! Avant de retomber dans une sorte de mélancolie chantée avec toujours autant de dévouement par Balthazar se livrant corps et âmes à sa musique sincère qui semble être si chère à son cœur.

Ghosts résume à lui seul Reservoir, en quarante minutes, Fanfarlo ne cessera de nous étonner, de retourner sa veste pour passer d’un air à un autre toujours dans la même chanson. Des idées, ils en ont plein la tête, les imbriquant les unes dans les autres pour donner 10 titres de haute volée. Jamais défaillant, les chansons passent à une vitesse sidérante, et le plaisir à les écouter reste toujours aussi intact. Pas de répit, pas de coup de fatigue, Fanrfarlo tient bon et fait preuve de bon goûts pour arranger leurs titres, trompettes, violons, mandoline se donnent à cœur joie pour habiller leurs compositions. Pas de superflus pour autant, tous ces instruments permettent de donner à l’ensemble un souffle épique accompagnant à merveille le chant.

Bien sûr on pourra lui faire un reproche, ce sont leurs influences très présentes qui enlèvent toute l’originalité à Reservoir, The National (production oblige), Beirut (The Walls Are Coming Down), Clap Your Hands Say Yeah ! (Drowning Men), ou encore Arcade Fire (toutes les chansons) vous viendront en tête à l’écoute de cet album qui n’aurait sans doute pas existé sans eux. Mais à la défense de Fanrfarlo, deux arguments de poids. Déjà en matière d’influences, ils n’ont pas choisis les plus dégueulasses, sélectionnant la crème de la crème des groupes indés preuve du bon goût de ces messieurs. Ensuite arrivé à ce stade et en termes de qualité, ils peuvent bien ressembler à ce qu’ils veulent du moment qu’ils continuent à nous sortir des petits chefs d’œuvres de cet acabit. Ha et une dernière chose, Bowie est fan, le même qui a déclaré sa flamme pour les TV On The Radio ou les Arcade Fire à leurs débuts donc si David a dit que c’était bien alors c’est que c’est bien !

On ne les avait pas vu venir et pourtant Fanfarlo à tirer en plein dans le mille, génial de bout en bout on se demande bien quel accueil il aurait pût avoir si il était sortit quelques mois avant Funeral... Sans aucun doute la consécration, dommage que ces Londoniens débarquent avec un train de retard. Qu’importe, Reservoir est déjà un classique à mes yeux qui m’a accompagné tout l’année et n’est pas encore prêt à quitter mon chevet.



Sortie : Février 2009
5 titres en écoute à droite.
Tout le monde est d'accord, c'est un bon disque, moi je trouve que c'est plus que ça quand même...
Esprits critiques
Sound Of Violence
Papa(Pas le mien bien sûr...)
Words And Sounds

7 commentaires:

Erwan a dit…

Comme tu le dis dans l'avant-dernier paragraphe, je trouve que c'est trop référencé pour dépasser le stade de "bon disque influencé par les chefs-d'oeuvre de ses prédécesseurs".
Peut-être que l'on pourra parler de leur deuxième album sans citer tous ces noms, mais pour l'instant ça paraît impossible.
(ce serait un 8/10 pour moi ^^)

Mmarsupilami a dit…

Plutôt d'accord avec Erwan.
Très bon album mais, pour les mêmes raisons, je ne me vois pas sacrifier la cote suprême de 10/10.
Superbe chronique, par ailleurs...

Panda Panda a dit…

Et comme je le dis dans le même paragraphe à ce stade on s'en balance des influences! (Deux albums auraient eu le droit à la note suprême cette année pour info)

En tout cas je ne changerai pas d'avis, je l'ai tellement écouté donc vous pouvez dire ce que vous voulez m'en fout! Par contre j'accepte la dernière remarque de Mmarsupilami!

Kris a dit…

Je les ai vu justement à la Boule Noire et c'était une bonne grosse claque. Une fois passée l'effet "ça ressemble à Arcade Fire", c'était absolument prenant et brillant.

Cependant, je ne pense pas que Reservoir soit leur chef-d'oeuvre. Mais il va venir, ça ne peut pas être autrement.

Panda Panda a dit…

Oui j'y étais bon concert même si ça manquait un peu de puissance et de souffle épique parfois à contrario de hum...Arcade Fire!
Parfois, on n'entendait pas très bien tous les instruments aussi...
Mais sinon bon concert ils seraient de retour en janvier youhou!

Anonyme a dit…

Suffit de ne pas connaitre tous les noms cités ;)
J'ai écouté Fanfarlo avant d'écouter Arcade Fire, et je n'ai jamais écouté le reste des groupes cités. Donc au final, j'adore et les réflexions (ca ressemble trop à ...) je ne peut pas me les faire ...

Panda Panda a dit…

Comme quoi le mieux pour apprécier cet album est bel et bien d'être vierge de toutes ces influences ravi que ça te plaise anonyme!